*31*

2 0 0
                                    

Jace attend une réponse que je ne suis pas en mesure de lui donner étant donné que moi même je ne sais pas pourquoi je réagis comme ça. Mon frère soupire, voyant que je ne lui répondrai pas. Il m'embrasse le sommet du crâne en me disant que si j'ai besoin de quelque chose je n'ai qu'à l'appeler. Il s'apprête à sortir de ma chambre quand je me souviens d'une chose.

- Harley... commençais-je.

- Je ferais en sorte qu'elle rentre bien chez elle, répondit mon frère. Ne t'inquiète pas ! Maintenant, dors, demain tu risques d'avoir mal à la tête.


Je hoche la tête et commence à fermer les yeux, mais impossible de trouver le sommeil. Je tourne et tourne dans mon lit sans parvenir à trouver le royaume de Morphée. Je revois en permanence le baiser passionné que Chayse a échangé avec cette blonde.

Pourquoi l'a-t-il choisi ? Pourquoi m'a-t-il embrassé si c'est pour en embrasser une autre après ? Ne pense-t-il pas aux sentiments des autres ? C'est alors que je me rappelle quel est le travail de Chayse. Il est tueur à gages. Son travail est littéralement de tuer des personnes pour de l'argent, peu importe, si elles sont innocentes ou non, peu importe si elles ont une vie de famille qui les attende tant que l'argent arrive sur son compte. Bien sûr que non Chayse ne pense pas aux sentiments des autres sinon son travail le tuerait de l'intérieur. Chayse ne ressent tout simplement rien. C'est un homme sans cœur et moi comme une conne, je lui ai ouvert une porte dans le mien. Je l'ai laissé entrer dans mes pensées, dans mon cœur alors que lui n'a jamais voulu en faire partie. Comment puis-je être aussi bête ? Dès le départ, j'ai rejeté sa présence dans la maison. Je savais que je n'aurais pas dû m'approcher de lui. Je savais que cet homme était dangereux. Je savais que j'allais me brûler les ailes, mais au lieu de fuir je me suis approché de cette flamme aux allures si rassurante, mais ce n'était qu'une façade. Un simple trompe-l'œil. Je me suis rendu compte de la supercherie trop tard à l'instant où sa flamme m'a brûlé. Aujourd'hui la brûlure se répand dans tout mon corps et me consume. Je sais que jouer avec le feu est dangereux, mais j'ai préféré fermer les yeux. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même si je souffre aujourd'hui.

Je soupire et décide de me lever. Je vais dans la salle de bain et je remarque que mes yeux sont injectés de sang à cause de l'alcool. Ma tête tourne énormément. Je me passe de l'eau sur le visage et prends directement une aspirine pour essayer de contrer les effets de la gueule de bois que je risque d'avoir demain matin. Je m'essuie avec une serviette pour pas que l'eau coule partout et je vais m'asseoir sur la banquette devant ma fenêtre. Je regarde le ciel étoilé. Il est si beau, si reposant. La Lune est à moitié pleine, mais elle éclaire tout même correctement. Héros, qui était caché, je ne sais où, qui tente de sauter sur la banquette, mais qui est encore trop jeune pour y parvenir. Je l'attrape et le pose sur mes genoux. Je regarde l'écran de mon téléphone. Je n'ai aucune notification. À croire que Chayse va m'envoyer un message en disant qu'il voulait me faire une mauvaise farce et qu'il ne s'est rien passé que j'ai simplement fabulé comme à chaque fois. Pourquoi faut-il que je m'attache à des hommes qui ne veulent pas de moi ? Je ne peux tout simplement pas choisir des hommes mignons, qui prennent soin de moi, qui seraient l'homme idéal ! Il faut toujours que je m'entiche des bad boys, des mecs torturés avec un passé difficile, des traumas plus importants que le PIB des États-Unis ! Merde, il y a 3,5 millions d'hommes sur cette foutue planète et je choisis le seul qui ne veut pas de moi. « Le cœur a ses raisons que la raison ignore » comme on dit. Sur ces belles paroles, je décide de me mettre au lit. Je me cale dans les coussins avec Héros et je ferme les yeux pour tenter de trouver le sommeil.

Évidemment, je mets plusieurs longues minutes avant de sombrer.

Le réveil est compliqué. Je me sens tout engourdi. J'ai pleuré une bonne partie de la nuit et j'ai fait des cauchemars l'autre partie. Mes frères m'ont dispensé d'entraînement aujourd'hui. En même temps, vu la gueule de bois qu'ils doivent avoir, je ne m'étonne pas. Cependant, je décide de tout de même me rendre dans la salle de sport. Je monte sur le vélo d'appartement et décide de m'échauffer un peu. Dans la nuit, j'ai pu réfléchir et j'ai pris la décision de ne pas m'apitoyer sur mon sort. Il a choisi une blonde refaite plutôt que moi et bien tant pis pour lui !

Je fais plusieurs exercices avant de remonter dans la cuisine. Je me prépare alors un smoothie pomme, banane et fraise histoire de me donner des forces pour la journée. Alors que je me sers de ce délicieux nectar, j'entends des pas dans les escaliers. La blonde siliconée vient de faire son entrée uniquement vêtue d'un tee-shirt trop grand pour elle. Elle glousse en me voyant.

Espèce de dindon, pensais-je.

Elle ouvre tous les placards et attrape un verre.

Mais elle fait quoi celle-là !?

- Je peux t'aider, demandais-je alors qu'elle allait se servir de mon smoothie.

- Non pas la peine.

Je vois rouge ! Mais pour qui elle se prend !

- Excuse moi, mais qui t'a autorisé à te servir de mon smoothie ?

Elle ouvre la bouche tel un poisson rouge alors que mes frères et Chayse arrivent dans le salon.

- Tu es qui toi pour me parler sur ce ton ? s'indigne-t-elle.

- Moi ? C'est ma maison ici. Toi tu n'es rien, tu n'es personne juste une vulgaire invitée qui aurait dû rester à sa place. Maintenant, tu vas poser mon mixer et dégager.

Elle se tourne vers mes frères et Chayse en espérant avoir un peu de soutien, mais elle n'en trouve pas.

- Tu vas faire quoi si je ne veux pas ? J'ai passé la nuit ici j'ai bien le droit de prendre un verre !

- Oh, mais ne t'inquiète pas ! On sait tous que tu as passé la nuit là vu tout le bruit que tu fais, mais ça te donne pas libre accès à tout.

Je lui retire alors le récipient des mains et c'est qu'elle tente de me gifler. En quelques secondes j'attrape sa main, dépose le mixer et la plaque en clé de bras sur le plan de travail. Elle se débat pour se libérer, mais j'augmente encore plus la pression. Je pourrais lui casser le bras si je voulais.

- Tu oses lever la main sur moi ? Tu as bien du culot sale traîné. Tu as trente secondes pour quitter ma maison si tu ne veux pas que je te tue c'est clair ?

Elle hoche la tête et quand je la libère elle part en courant à l'étage récupérer ses affaires et part dans la foulée. Mes frères me regardent étrangement et quand je leur demande s'ils ont un problème, ils répondent en cœur que non.

Chayse me regarde étrangement, mais je décide de l'ignorer. Je savoure mon délicieux smoothie pendant que Jace nous propose d'aller faire un tour histoire d'évacuer les restes d'alcool et de détendre mes nerfs qui seraient tendus.

Ah bon, je n'avais pas remarqué ! Très subtil Jace ! 

Faux airWhere stories live. Discover now