Chapitre 17

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Pdv de Natasha

"Natalia !"

En entendant la voix d'Elena, je comprends tout de suite que quelque chose ne va pas.

Elena m'appelle toujours : "Nat", "Tasha" ou "Natasha", parfois même "Talia" pour me taquiner mais jamais, au grand jamais ; "Natalia".

Et même sans savoir cela, sa voix est différente. Légèrement tremblante, comme si elle s'empressait de refouler des sanglots, et pleine de détresse.

Il ne m'en faut pas plus pour me mettre à courir en direction de la voix me paraissant maintenant si lointaine.

Je n'entends que mon souffle saccadé et mes pas alors que je cours vers le dortoir d'Elena. Je suis persuadée qu'elle s'y trouve, j'ai entendu son cri par la bouche d'aération reliant ensemble la plupart des couloirs, les dortoirs et le bureau de Madame B. Cela permet aux gardes et à Madame B. d'entendre toute forme de chahut d'où ils sont. Rien ne leur échappe.

À cette pensée, j'accélère encore un peu. Et s'ils avaient entendu son cri aussi et arrivaient sur place avant moi ? Qu'arriverait-il alors à Elena ? Je ne veux pas prendre le risque de le découvrir.

J'ai rencontré cette fille il y a quelques mois, et à part Yelena, jamais je n'ai autant aimé quelqu'un et aussi vite. Elle aussi a douze ans, et elle est aussi douée que moi en tout. Ce qui est surprenant, sachant que je reviens de ma mission de trois ans avec Yelena, Melina et Alexei où j'ai appris beaucoup de choses.

Nos niveaux étant similaires, nous avons été mises ensemble pour nos entraînements dès mon retour. Elle est vraiment forte, ça fait du bien d'enfin avoir affaire à quelqu'un de ma taille. Au début, nous étions très compétitives, mais cela a vite changé quand elle a baissé sa garde pour la première fois.

Ce n'était que pendant une fraction de seconde mais je l'ai bien vu ; elle avait peur. Je tenais une lame tranchante contre sa gorge et le sang commençait déjà à perler quand l'entraînement a pris fin. Elle s'est vite écartée de moi et c'est là, quand elle s'est retournée et qu'elle m'a regardée dans les yeux, que je l'ai vu. Elle était terrifiée, je pense que pendant quelques secondes, elle a cru que ça en était fini pour elle.

Je ne sais pas pourquoi mais à ce moment là, je n'avais qu'une envie qui était de la prendre dans mes bras, la réconforter, lui dire que tout va bien tandis que je la tiens dans mes bras, contre mon cœur, là où elle occupe désormais une place importante.

Après cela, notre relation a drastiquement changé. Nous sommes bien plus proches qu'avant et notre relation est une vraie amitié et non juste une compétition enjouée. Le temps s'est écoulé et maintenant, je peux facilement dire que nous tenons énormément l'une à l'autre. Ce qui est interdit à la Chambre Rouge. Nous montrons donc rarement notre affection à l'autre, par peur d'être prises en flagrant délit et séparées à jamais.

Ma petite danseuse • [NR]Where stories live. Discover now