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«I laid the groundwork, and then just like clockwork, the dominoes cascaded in a line, what if I told you I'm a mastermind?»
Mastermind
Taylor Swift

Si pourtant ses doutes ne se turent pas au cours de la nuit, elle crut un peu plus en eux le lendemain, quand son téléphone sonna à la première heure.

"Mademoiselle Smith, allumez votre télévision, à la chaine des informations", l'invita Sam et elle réalisa ce geste ci. L'écran montra alors le manoir de la riche famille Sothyr, d'où en sortaient tous leurs membres, escortés par la police, sous les commentaires explicatifs d'un journaliste, qui dévoilaient tout ce que Neel avait apprit la veille aux deux hommes.
"Bien joué", complimenta la femme d'affaire, avec un demi sourire
"C'est uniquement grâce à vous, rien n'aurait pu être fait sinon. Quand êtes vous disponibles pour notre prochain rendez vous ?"
"Déjà ? Mon dieu, ça va être un vrai génocide", plaisanta Neel

Wilson eut un léger rire.

"Pour le prochain rendez vous, je vous propose mardi prochain. Je suis occupée"
"Ça nous va", répondit la voix de Barnes
"Oh, vous êtes ensemble. Bravo à vous aussi, Barnes, dans ce cas là"

Ce remerciement là semblait plus forcé que celui destiné au Captain America, et Neel ne fit pas durer l'appel, elle raccrocha après quelques cordialités pour finalement retourner à son travail.

"Neel ?", fit une voix douce alors que l'appelée venait de raccrocher.

Il s'agissait de Mia, habillée d'un tailleur rose bonbon.

"Je peux entrer ?"
"Bien sûr"

Sa cadette se faufila dans la pièce, closant la porte derrière elle, puis s'installa sur le fauteuil en face de sa sœur.

"Tout va bien ?" s'enquit l'ainée
"Oui, t'en fais pas, je venais prendre de tes nouvelles. Tu as vu pour les Sothyr ?"
"Comment ça ?"
"Ne fais pas comme si tu ne savais rien. Tu y es pour quelque chose, avoue ?"

Sans comprendre pourquoi, Neel n'avait jamais su mentir à sa famille, elle l'aimait tant qu'elle ne pouvait physiquement pas le faire.

"Possible", éluda t elle
"Raconte moi tout, comment tu as fais ?"

Oh, après tout, l'accord n'est pas confidentiel, songea l'ainée.

"Tu te rappelles les deux hommes de la fête ?"

Mia opina du chef.

"On a trouvé un accord tous les deux, qui est que je leur transmet des infos, et eux ils font arrêter les adversaires"
"Oh, c'est merveilleux. Tu vas les revoir ?"
"Oui, bien sûr. Apparemment, il cherche quelqu'un de plus grand à faire disparaitre"
"Ils vont le tuer ?" s'inquiéta Mia, les yeux écarquillés
"Non, bien sûr que non. Tu m'en poses de ces questions, dis moi."

La blonde rougit, puis adressa un rictus tendre à sa sœur.

"Excuse moi. Ça te dirait d'aller déjeuner avec moi ?"
"Bien sûr, allons y"

Après le midi passée avec Mia, une amie journaliste, Mary, appela Neel, pour lui demander un interview en express et la femme lui accorda. Elles se rejoignirent dans le bureau.

"Donc, mademoiselle Neel. Vous n'êtes pas sans savoir que ce matin a eu lieu un des grands chocs de l'année : la chute de la famille Sothyr"
"Effectivement"
"Quel est votre avis ? Selon vous, ces accusations sont elles véritables ?"
"A vrai dire, je ne pense pas avoir un réel avis, et même si j'en avais un, il n'a aucune valeur juridique et serait pris comment un état de fait auprès de nos spectateurs. Je pense simplement que la police saura faire son travail, et éclaircir cette affaire"

La femme adressa un rictus à Mary, puis fit un signe de la tête pour indiquer que la journaliste pouvait poser la question.

"Cela va bientôt faire huit ans que votre père a disparu. Espérez vous le revoir ? Quel est votre instinct ?"
"Bien sûr. J'ai grandi, j'ai repris son entreprise, mais mon père me manquera toujours. Je l'attends, et j'espère vraiment le revoir."
"Certains disent qu'il serait mort"

Neel baissa la tête, se concentrant pour faire naitre des larmes, puis se releva.

"J'espère que ce n'est pas le cas. A vrai dire, je l'imagine vraiment dans un autre pays, en train de profiter et d'aider les autres"
"Je prie pour que ce soit le cas", sourit Mary
"Merci", chuchota la femme d'affaire, émue.
"Bon, je pense que l'interview est fini. Merci beaucoup, Neel, à la prochaine"
"Oui, rentre bien"

Une fois que son amie eut quittée la pièce, en soupirant, la leader de la famille Smith quitta son fauteuil, pour se diriger dans la salle de bain de son bureau, dans lequel elle se débarbouilla, puis se remaquilla.

Seule à nouveau, elle s'installa à son bureau, songeuse, puis débuta des recherches, sur les avancées de l'enquête sur son père. Aucun élément indiquant s'il était mort ou non n'avait été trouvé depuis 2008, l'année de sa malheureuse disparition. Neel soupira. Elle se rappelait parfaitement du dernier jour où elle l'avait vécu, il avait été tel qu'il l'avait été toute sa vie.

Après l'annonce de sa disparition, les actions dans l'entreprise avait augmenté, comme si les actionnaires avaient été pris d'empathie envers cette famille : quatre enfants, tous mineurs, et leur mère, handicapée, ne pouvant quitter son fauteuil roulant suite à un accident qui l'avait entièrement paralysée. Et dès que Neel avait pu, elle avait prit la tête de l'entreprise, en gardant en tête tous les conseils donnés par son père sur comment la gérer. Après cela, elle s'était toujours entourée des meilleurs avocats, des meilleurs hommes de main.

Le meilleur conseil que son père avait pu lui donner avait été de garder le contrôle. Neel savait quoi dire, quoi faire, pour ne jamais éveiller les soupçons. Et surtout, d'avoir des alliés partout, sans chaque domaine. Cela aidait toujours.

La femme s'étira, en sentant la fatiguée atteindre son esprit, puis décida qu'il était l'heure de rentrer. Elle ne ferait plus rien de bien de sa journée.

Son homme de main, Andre, la conduisit jusqu'à chez elle, puis elle l'invita à rentrer chez lui.

"Je vous appellerai si j'ai besoin de vous", lui confirma t elle avec un sourire

Il hocha la tête, puis la laissa. La femme monta ensuite dans l'ascenseur, dans lequel elle appuya sur le bouton 100. Depuis bien avant sa naissance, sa famille vivait au dernier étage de ce palace que son père avait construit. C'était eux, les leader du palace, que les gens appréciaient et complimentaient.

Après la porte de l'appartement, Neel soupira en ôtant ses talons aiguilles, puis s'installa dans le canapé, en se laissant tomber. Ses yeux se fermèrent d'eux même, et bientôt elle dormait profondément son canapé. Lorsqu'elle se réveilla, sa mère lisait près d'elle en caressant ses cheveux.

"Tu travailles trop", s'inquiéta Catherine
"Non, maman, je travaille autant que je le dois", éluda sa fille en soufflant. "Il est quelle heure ?"
"Dix neuf heures", répondit sa mère. "On mange bientôt, on sera seule. Al, Max et Mia sont sortis ensemble"
"Oh, ils ne m'ont pas prévenu", s'étonna Neel.

Argent et sang [Bucky Barnes]Where stories live. Discover now