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«I'd give you my sunshine, give you my best
But the rain is always gonna come if you're standin' with me»
Peace
Taylor Swift

En soupirant, Neel s'étira les bras, puis vérifia que tout était parfait. Elle n'avait aucun morceaux de salade entre les dents, elle sentait bon, les petits plats qu'elle avait demandé avait l'air appétissant. Tout se présentait bien.

Elle entendit toquer, et se précipita sur la porte que la femme ouvrit en un mouvement brusque.

Face à lui, Neel se devina sourire, puis le laissa passer pour qu'il entre.

"Tu es magnifique", commenta Bucky
"J'aurais pu dire toi aussi, si tu n'étais pas habillé comme tous les jours", le taquina la femme
"Si tu m'avais prévenu"
"Si je t'avais prévenu, tu serais venu avec les mêmes vêtements, gros menteur"
"Possible", murmura t il en lui arrachant un sourire qu'il vint camoufler en l'embrassant. Ils avaient tant attendu avant de profiter d'une nuit ensemble, qu'ils n'en pouvaient plus. Neel le guidait en arrière, jusqu'à se laisser tomber sur le lit, où elle le regarda d'un air malicieux.

"J'aime ta robe", soupira Bucky, "mais j'ai comme l'impression qu'elle te donne chaud. Et en tant qu'homme valeureux, je sens que je suis obligé de te l'ôter"
"Quel malheur", ricana la femme, en retournant auprès de ses lèvres.

Durant de longues minutes, le couple se perdit dans des caresses langoureuses, curieuses, chair contre chair. Les mains se frôlaient, se saisissaient, à mesure que leurs corps se parlaient, et quand enfin le feu d'artifice fut atteint, les doigts métalliques de Bucky remontèrent de son ventre, à son sein gauche, jusqu'à son menton, qu'il prit avec fermeté pour y déposer un baiser.

Neel aurait aimé ouvrir sa bouche pour en sortir les plus beaux mots d'amour, même ceux pas encore inventés, mais rien ne venait. Seul une expression profondément malheureuse vint chambouler son beau visage, et il le remarqua :

"Je suis si pitoyable ?"

Pour couper court à sa phrase, elle s'accrocha à sa nuque, la griffant quelque peu au passage, et l'embrassa comme elle n'avait jamais baisé des lèvres auparavant. Ce fut tempétueux, électrifiant, et amoureux. Lorsqu'elle se recula, il la détailla longuement, ses cheveux bruns ébouriffés dans une joyeuse harmonie, et une étincelle vint dire à Neel que oui, il avait comprit.

Bucky vint appuyer son front contre celle de la femme, jouant avec le collier autour de son cou.

"J'ai faim", annonça Neel en se redressant, "pas toi ?"
"Tout ce que tu veux"

Elle attrapa un plateau d'amuse gueule et en tendit un à Bucky, qui croqua dedans.

"Dis, tu veux toujours pas me dire comment tu as eu tout ça ?"

Après une profonde respiration, la femme expliqua :

"Mon père. Il m'a fait ça"

Devant l'étonnement furieux de Bucky, elle ne rajouta rien, continuant simplement de manger ses biscuits.

Voyant qu'elle ne pipait pas un mot, l'homme se baissa et embrassa chacune des cicatrices, dans un geste qui fit frissonner Neel. Elle leur servit des verres de champagne, puis détailla le bras de son petit ami.

Il devina sa fascination et sourit, alors que Smith quittait le lit pour attraper le porte manteau, sur lesquels attendaient deux robes de chambre. Elle lui lança la sienne, et il fit une tête de quatre pieds de long.

"Tu sors avec une riche, Bucky", se moqua t elle railleuse
"Je pensais que c'était une légende"

Elle pouffa, en retournant s'asseoir à coté de lui, puis éclata littéralement de rire en le voyant.

"Ça te va bien", mentit Neel
"Osez vous moquer, mademoiselle Smith, et ce sera le début de la guerre"

Il entoura sa taille, l'attira contre lui. A le voir ainsi, une partie d'elle doutait : ne serait elle pas mieux dans ses bras, et ce pour l'éternité ?

"A quoi tu penses ?", s'enquit il
"A toi. Je me sens bien avec toi."
"Merci"

Ils passèrent le restant de la soirée à se dire des mots doux à moitié, se caresser, rire, et lorsque la nuit fut bien avancée, Neel se sentit s'endormir. En la voyant fermer les yeux, Bucky la serra fort contre lui, en murmurant :

"Pour pas que tu t'en ailles"

Il était cinq heures quand elle ouvrit ses yeux en grand, incapable de s'endormir à nouveau. Neel se tourna vers Barnes, dormant à poing fermé, et sourit. Il est l'heure que je parte. Discrètement, la femme quitta le matelas, non sans avoir posé un regard désireux sur l'homme : elle aurait tout donné pour un dernier baiser.

Sans un bruit, elle enfila un pantalon, un chemisier, après avoir mit la télécommande de la télévision en évidence. Puis, elle quittait la chambre.

Bonjour je viens avouer un crime.

Bucky s'éveilla dans un sursaut, comme s'il sortait de l'eau. Sans surprise, Neel n'était pas là. Il examina la pièce, remarquant la télécommande près de lui. Instinctivement, pour combler le silence, il appuya sur le bouton "allumer", en se redressant. Il avait mal au dos.

"La grande directrice de l'entreprise Smith Incorporation, Neel Smith, se serait apparemment rendue à la police en avouant le meurtre de son père", annonça le journaliste et Bucky tourna la tête vers l'écran, les yeux exorbités. Il suivit le restant des informations, et que son monde s'écroulait.

Neel ? Avoir tué son père ?

Il n'y croyait pas une seule seconde.

Et pourtant, l'autre jour, elle avait bien soumit l'idée de laisser mourir Lenkins.

Non, refusa t il, il y a une différence entre tuer le sang qui coule de ses veines et laisser mourir une ordure.

Il ne comprenait pas.

Argent et sang [Bucky Barnes]Where stories live. Discover now