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«We should never speak again
Because I like you
And lately it's been only getting worse
So we should never speak again»
Maybe Don't
JP Saxe, Maisie Peters

Le mardi qui arriva fut un jour de pluie chaud, un des temps que Neel aimait le moins. Tout commençait mal, d'autant plus qu'un de ses agents doubles dans l'entreprise des (nom) ne répondait plus à ses appels. Lorsque sa secrétaire vint la voir pour lui apprendre que son rendez vous était arrivé, la femme lui demanda de les faire rentrer. Elle l'observa avec un air étrange, puis disparut. Derrière elle apparut Barnes, qui observa le bureau. Neel l'étudia, inquiète.

"Wilson n'est pas là ?"
"Non, il est malade"

Déçue, elle l'invita à s'asseoir, ce qu'il fit. La femme sortit de son bureau une photographie montrant les patrons de plusieurs entreprises dans un club de  strip-tease.

Il leva un oeil intrigué vers elle, et elle eut un rictus.

"Je pense qu'ils dirigent un réseau de prostitution"
"Parlez en moi", s'intéressa t il

En inspirant profondément, elle lui raconta alors tous ses soupçons, accompagnés de relevés bancaires et de photographies. Neel n'aimait vraiment pas cette façon agaçante qu'il avait de ne pas la lâcher des yeux, comme fascinée par elle.

Et fasciné, il l'était, et ce depuis le premier jour. Dès qu'il l'avait vu apparaitre devant lui, il n'avait vu que l'étincelle de ses yeux quand elle parlait de ce sur quoi elle avait enquêté.

Prête à lui faire remarquer, elle fut pourtant interrompue par une alarme. La femme sursauta, et se redressa. En un geste, elle avait attrapé son téléphone.

"C'est l'alarme incendie, venez", l'invita t elle
"C'est un test ?"
"Non, je n'avais rien prévu"

Il hocha la tête, puis se dirigea vers la porte d'issue de secours, l'ouvrant en un mouvement sec. D'un bref acquiescement, il l'invita à passer devant lui. Neel ne lutta pas et s'avança, alors qu'il frôlait délicatement son épaule. Elle loucha sur les doigts qui l'avaient caressé, et il s'excusa.

"Je ne voulais pas vous offenser"
"Je le suis pas", éclaircit elle. "Allons y, si c'est un vrai feu, je ne veux pas mourir"
"Compréhensible", articula t il entre ses dents serrées

Tout deux dévalèrent les dix étages, arrivant en bas si essoufflée que c'en était presque indécent pour Neel. Si fatiguée, elle n'avait pas remarqué que Bucky gardait sur elle un oeil vigilant.

Dans le hall, il y avait des pompiers, qui s'adressaient au directeur général, Alan, et la femme s'approcha de lui, suivie de près par Bucky.

"C'était quoi ? Tout le monde va bien ?"
"Juste une jeune fille qui fumait dans les toilettes, on l'a réprimandé, tout va bien", répondit le pompier. "On va retourner à la base, personne a besoin de nous ici"

Neel hocha la tête, puis se tourna vers Alan.

"Où est la jeune fille ?", s'enquit la femme
"Rentrée chez elle", lui apprit il froidement

Elle roula des yeux, agacée, puis s'éloigna, posant à quelqu'un d'autre la même question.

"On est sorti ensemble", grimaça Alan à Bucky.

Le super soldat lui jeta un regard, essayant de comprendre où il voulait en venir.

"Courage à toi, mon pote. C'est une vraie sociopathe. Elle aime personne d'autre, sauf elle"
"Vous dites cela parce que vous êtes sortis ensemble ?", répliqua Barnes
"Ouais, je sais ce que j'ai vu."
"Barnes, vous venez ?" s'exclama Neel, qui attendait près de l'ascenseur, bras croisés

L'ex-soldat de l'hiver s'approcha d'elle, alors que les portes s'ouvraient. Ils s'engouffrèrent à l'intérieur, et attendirent le plus loin possible l'un de l'autre, tout en se jetant des regards à la dérobée.

"Alan est pas quelqu'un de bien", murmura Neel. "J'espère qu'il ne vous a pas mit mal à l'aise"

Cette douce attention donna une excuse à Barnes pour lever les yeux vers elle.

"Ne vous en faites pas, il en faut plus pour me gêner", lui répondit il avec un rictus
"Comme ?", s'intéressa t elle
"Pas grand chose", éluda t il. "Il ne m'a pas dit grand chose. A part que vous êtes sortis ensemble."
"Oui, c'est vrai", admit Neel.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, et le bureau se dévoila derrière elles, dans lequel tout deux rentrèrent.

Alors que Bucky se réinstalla sur le fauteuil du bureau, la femme ne reprit pas sa place, puisqu'elle s'installa sur la chaise qui était à la droite du super soldat.

"Donc reprenons", soupira la leader de la famille Smith
"Oui, reprenons"

Même si Neel parlait de sujets importants, le cœur n'y était plus, et ils s'observaient, curieux. Quand elle fut finie, celle ci soupira.

"Tu sais quand Sam revient ?"

Le tutoiement était venu naturellement, au cours de la conversation, mais voilà seulement que Bucky le remarquait.

"Tu ?", appuya t il avec un rictus
"Oui, tu", répliqua t elle en plissant légèrement les yeux. "Sauf si ça dérange monsieur"
"Loin de là", souffla t il.

Électrique. L'ambiance était électrique, et Neel sentait des picotements de désir lui torturer le corps.

Barnes semblait songeur, le regard rivé sur la bouche rouge.

"J'y vais", déclara t il
"Rentre bien", souhaita Smith
"Merci, toi aussi"

En disparaissant dans l'ascenseur, il se tourna vers la femme : une de ses mains sur le canapé de son bureau, l'autre camouflant son bas ventre, elle l'observait avec une grande intensité. Les portes se fermèrent sur cette vision, et il soupira. Si Sam ne faisait qu'apprendre ce qu'il avait eu envie de faire avec Neel, il se ferait tuer et ne pourrait plus jamais la revoir. Il en était hors de question.

Argent et sang [Bucky Barnes]Where stories live. Discover now