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«Now pretty baby l'm runnin back home to you, fresh out the slammer, I know who my first call will be to»
Fresh Out The Slammer
Taylor Swift

Ainsi, pendant six mois, Neel recevait uniquement des lettres de Bucky, auxquelles elle répondait, en espérant qu'il ne tomberait amoureux de personne d'autre qu'elle.

Puis, le 11 décembre, Andre vint lui rendre visite, accompagné de l'avocat de la femme, l'air plus qu'inquiet :

"Mademoiselle...vous devez sortir d'ici. Votre mère...elle est morte"

La femme se pencha en avant, l'air stupéfaite, puis lui demanda de répéter, ce qu'il fit.

"Elle serait décédée d'une chute dans les escaliers du palace", lui apprit l'avocat
"Pardon ? Ma mère est handicapée, je ne vois pas ce qu'elle aurait tenté de faire dans les escaliers."

Andre lui lança un de ses coups d'œil, et Neel se redressa :

"Vous voulez que je sorte pour vous accompagner à enquêter, pas vrai ?", sourit la femme, avant de se tourner vers l'avocat, "voyez avec Andre, faites moi sortir d'ici deux jours. On a besoin de moi dehors"

Aussitôt dit, aussitôt fait, les deux hommes quittèrent la prison, et débutèrent ce travail.

Une semaine passa, et Neel qui venait se réveiller vit un des gardiens ouvrir la porte de sa cellule, puis lui fit un signe de la tête. Elle se leva, en comprenant, puis le suivit.

Les flash éblouissaient le visage de la brune qui sortait de l'immense bâtiment, les appareils photographiques, micro et regards tournés vers le moindre de ses mouvements. Profitant de l'air qui sentait la nature à l'état pure, la femme se tourna vers les grandes portes de la prison, qui se fermaient derrière elle. Adieu, songea t elle, enfin pour l'instant.

Neel ne se précipita pas dans la voiture que Andre venait de lui ouvrir. Au contraire, elle marcha d'un pas lent, se laissant photographier de tous les côtés. Devant la portière, la brune parcourra la foule du regard, et verrouilla la porte en rentrant.

- Allez y, murmura t elle, en jetant un regard agacé aux journalistes qui continuaient de la poursuivre. Semez les, comme vous pouvez. Ils en ont assez vu.

Son homme de main acquiesça, en accélérant. Il lui fallait vite retourner auprès des siens, rentrer était un but urgent.

Cependant, Neel remarqua qu'Andre ne prenait pas la route du palace, et elle l'interrogea.

"Mademoiselle, personne ne sait qui est le coupable. Je préfère vous garde en sécurité"
"D'accord. Vous pouvez me passer votre téléphone ?"
"Qui souhaitez vous appeler ?"
"Bucky", avoua la femme, presque souriante malgré la peur
"Je m'en chargerai", assura Andre, "Je lui enverrai l'adresse de votre hôtel, et le numéro de votre chambre" 
"Merci"

Il conduisit pendant une longue heure, et, en face d'un bâtiment aux murs blancs, l'homme s'arrêta et lui ouvra la porte. Neel en descendit, puis tout deux rentrèrent dans l'hôtel, dans lequel la femme se laissa tomber sur le lit.

Son homme de main la laissa finalement, et elle trouva une fois seule une valise chargée d'habits qui lui étaient destinés. L'ancienne prisonnière les examinait, en sortant certains pour mieux les observer, quand on toqua violemment à sa porte. Neel se précipita pour l'ouvrir, faisant face à Bucky, qui l'enlaça aussitôt. Elle qui craignait qu'il lui en veuille, ses doutes furent balayés en quelques secondes.

Puis, il la poussa à reculer, et ses yeux la détaillèrent : elle paraissait avoir maigri, ses cheveux avaient poussé, et ses grands yeux paraissaient épuisés.

"Andre m'a dit, pour ta mère. Ça va?"
"J'ai pas le temps d'être triste, je dois d'abord savoir qui l'a tué. Mais et toi, ça va ?"

Bucky n'osa pas répondre : seuls des réponses sarcastiques seraient venues.

"Ça fait six mois que je me demande nuit et jour si j'ai pris la bonne décision. Je sais pas si j'ai bien fait de te dire de ne pas venir me voir. Et je sais que c'est pas le moment, mais, malgré tout ça, j'ai envie de reprendre où on en était, parce que tu me rends heureuse"
"Tu pensais pas à mal"

La femme n'était pas convaincue par sa réponse, mais elle savait que s'il devait lui dire, il lui confirait.

Neel avait encore besoin d'être dans ses bras, et cette nécessité était apparemment réciproque, puisqu'elle ouvrit ses bras et qu'il se laissa presque immédiatement submerger par cette tendresse qui lui avait tant manqué.

"Tu sais comment tu vas faire pour trouver le coupable ?"
"Pas vraiment, non"

Elle quitta son étreinte pour faire les mille pas.

"On va m'appeler pour l'autopsie, normalement", expliqua l'ancienne prisonnière le regard rivé sur le sol
"Tu es sûre que tu veux y assister ?"
"Je ne peux pas laisser ma mère seule", avoua douloureusement Neel, en ayant une moue exprimant sa peine.

Bucky la dévisagea, et se rendit compte à quel point elle avait changé. Plus fine, plus fatiguée, et ses cheveux avaient poussé. Il trouvait sa petite amie belle, mais elle portait sur son visage son inquiétude. Il espérerait qu'elle reprenne rapidement de ses couleurs.

Argent et sang [Bucky Barnes]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant