18

14 3 15
                                    

«Even on my worst day, did I deserve, babe, all the hell you gave me? 'Cause I loved you, I swear I loved you Til my dying day»
«'Cause when I'd fight, you used to tell me l was brave, and if I'm dead to you, why are you at the wake? Cursing my name, wishing I stayed Look at how my tears ricochet, and I can go anywhere I want, just not home»
My tears ricochet
Taylor Swift

"Nous avons trouvé le coupable", voilà la phrase qui résonnait depuis des heures dans l'esprit de Neel, et alors que se garaient la voiture d'Andre, la femme n'attendit ni Bucky ni son homme de main et accourut vers le commissariat. Dans des gestes confus, précipités, Neel tenta d'expliquer à la secrétaire la personne qu'elle cherchait, mais n'y parvint pas.

Un policier passa près d'elle, la reconnut et l'attrapa par le poignet.

"Venez, mademoiselle, c'est avec mon collègue que vous avez pris rendez vous"

Dans tous ses états, Neel le suivit dans une pièce, qu'elle reconnaissait : elle y avait été interrogée pour le meurtre de son père. Un verre d'eau l'y attendait, et elle se jeta dessus, goulument.

Les deux policiers lui adressèrent des banalités, qu'elle abrégea le plus rapidement possible, pour en arriver au sujet le plus essentiel. Durant de longues minutes, ils tournèrent autour du pot, énonçant les preuves.

"Qui a tué ma mère, bon sang ?", s'exclama Neel, d'un ton urgent
"Les preuves que nous avons trouvé montrent qu'il s'agit d'un petit groupe de personnes, qui se trouvent proche de vous"

Vous, mais qui entend-il par vous ?, se tritura-t-elle l'esprit

"Ce petit groupe de personnes, il s'agit de votre sœur et de vos frères"

Neel ne sembla pas comprendre, et chercha une autre réponse dans les yeux des deux policiers, qui l'examinaient inquiet.

"Mademoiselle, je sais que vous êtes choquée, mais s'il vous plait..."

Les mots ne pénétraient plus son esprit, la bouche pâteuse du policier mouvait, mais il n'y avait pas de son. Tout bourdonnait, et tout bougeait trop vite pour son esprit. Elle vit la porte s'ouvrir, Bucky apparaitre, et elle quitta la chaise pour trouver les bras de son homme.

"Nous avions des questions à poser", marmonna le policier
"Je vous enverrai les réponses et les preuves de l'innocence de mademoiselle Smith", informa Andre en apparaissant. "Aviez vous d'autres questions ? Quoi que vienne d'apprendre ma cliente, elle n'est pas en état de répondre"

Les deux policiers dévoilèrent l'identité des coupables, et Bucky afficha une expression douloureuse.

"Nous rentrons", annonça le super soldat
"Nous avons quelques questions à vous poser", annonça le policier à Andre, qui demanda à Barnes de quitter les lieux. Il se débrouillerait apparemment pour rentrer.

Bucky ne se laissa pas prier, puis appela un taxi, dans lequel il déposa Neel, figée comme une statue.

Heures et jours passèrent, et pas un mot ne passa entre ses lèvres. Les yeux toujours au sol, pas une étincelle ne faisait briller son regard, et ce qu'importe la personne à ses côtés.

Bucky savait qu'il ne comprenait pas entièrement sa peine titanesque, mais il devinait les souffrances qui torturaient son cœur. Un soir, après lui avoir amené des sushis, qu'elle ne comptait pas avaler, il attrapa ses deux mains.

"Neel, tu souffres, je m'en doute, mais j'ai besoin que tu me parles. Tu n'es pas obligée de parler de tout ça, dis moi juste ce que tu veux manger, où tu veux aller, et ce que tu veux faire."

Le regard automnal de la femme s'éleva jusqu'au visage de l'homme qu'elle aimait, mais il n'y lut pas de l'amour, seulement de la douleur. Sans rien dire, Neel mangea, puis se réfugia dans la salle de bain de l'hôtel. Elle savait qu'elle n'était pas marrante à vivre, mais depuis ce jour, sa voix n'existait plus. Elle ne cherchait même pas à la remplacer.

Sous l'eau glaciale, hébétée, elle vit Bucky entrer dans la salle de bain, l'observant avec tellement de désolation qu'elle sentit son cœur se déchirer. Elle se manquait, mais surtout, il lui manquait. Neel ouvrit la porte de la douche, en descendit puis le tira par la main. Derrière elle, la femme ferma la porte, puis porta son attention sur Bucky. Son corps était parcouru par le liquide froid, encore tout habillé. Tout deux eurent un quasi rictus, puis l'homme s'affaira à se dénuder, jetant ses habits lourds d'eau par dessus la vitre de la douche.

"Tu vas mourir de froid", soupira Barnes en augmentant la température

Sans avoir le temps d'hausser les épaules, elle sentit l'eau se réchauffer, puis chercha le réconfort dans ses bras. Avec douceur, Neel embrassa la bouche de l'homme, qui dessinait des cercles sur sa peau.

Puis, l'ancienne prisonnière passa ses bras autour de la nuque de son petit ami, en soupirant. Puis, elle lui adressa un regard désolé, et se détourna, en se savonnant.

Argent et sang [Bucky Barnes]Where stories live. Discover now