CHAPITRE 3

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With love

Plus le temps passe et plus je commence à trouver cette situation pathétique, voire drôle. J'ai tout fait pour me retirer de ce milieu mais c'est ce même milieu qui m'a tout pris. Faites attention à qui vous confiez votre cœur et votre confiance, l'être humain est mauvais, une fois qu'il a accès à ces deux merveilles, il peut agir et vous manipuler comme bon lui semble.

J'ai agi comme si de rien n'était tout au long de la journée alors que je planifiais mon départ. J'ai pris le peu d'affaires que j'avais ici et j'en ai profité pour y glisser certains souvenirs d'enfance qui peuplaient ma chambre.

La maison baigne dans l'obscurité, je sers de la torche de mon téléphone pour me repérer. J'essaie de faire le moins de bruit possible pour ne pas alerter qui que ce soit. Je m'arrête au niveau du salon pour observer toutes les photographies qui l'encombrent, qui aurait cru que je fuirai  ma propre famille ?

Je sursaute et me retiens de lâcher un cri de terreur lorsque la porte du salon se ferme. Kian laisse la poignée et marche lentement jusqu'à moi.

— Nadia…

— Kian, continuais-je

— On a pas eu l'occasion de parler de ce qui s'est passé mais…

Ses cheveux blonds en bataille retombent constamment sur son front lorsqu'il a la tête légèrement baissée comme en ce moment.

— Je ne veux plus jamais entendre parler de cette histoire, Déclarais-je

— Ta gentillesse est le premier aspect de ta personnalité qui m'a attiré, ne change pas parce qu'on a mal agi, le monde à encore besoin de gens comme toi Nadia

— Je n'avais pas l'intention de changer à cause de vous Kian, vous n'êtes pas suffisamment importants pour que ça arrive. Si ça peut apaiser ton cœur, je vous  pardonne, je l'ai déjà dit à Naya

— Tu t'en vas ?

— Oui. Prends soin d'elle et de votre enfant, d'accord ?

— Laisse-moi au moins t'accompagner à la maison c'est dangereux de prendre un taxi à cette heure

— Tu n'es pas obligé

— J'insiste quand même. Laisse-moi le temps de mettre une veste et prendre mes clés.

C'est peut-être sa manière à lui de se faire pardonner ou un acte banal de générosité, peu importe je n'ai pas envie d'y penser. Je patiente quelques minutes, assise sur ce canapé dans cette pièce entièrement plongée dans cette obscurité angoissante. Ça ferait un bon remake pour un film d'horreur, le tueur passe par derrière et me tranche la tête.

— On peut y aller

Il porte mon sac et marche jusqu'au garage, je le suis mollement, légèrement fatiguée et la tête dans les nuages. Il m'ouvre la portière et attends que je sois installée correctement avant de la refermer, il s'installe a son tour et met mon sac sur la banquette arrière.

Le trajet jusqu'à notre ancienne maison se passe dans un silence que j'ai vite meublé avec un peu de musique. Je me dois de les oublier, au fond, je me dis que je ne les ai peut-être pas pardonné. Sourire n'a jamais été aussi dur qu'aujourd'hui, comment sourire après ça ? Est-ce une tragédie me direz-vous ? Non loin de là, mais cette trahison à meurtri mon cœur à coup de marteau.

Les rues de Londres sont faiblement éclairées comme à leur habitude. Elles sont pratiquement désertes à cette heure, les murs anciens de cette ville semblent vouloir me partager leurs secrets les plus sombres. Je suis persuadée que certaines ont été témoins de scènes macabres.

FEVER OF SUMMER Where stories live. Discover now