FEVER OF SUMMER

CHAPITRE 18

With love

[ NADIANI ]

Je ne perds pas plus de temps dans cette baignoire, j'enfile rapidement un peignoir avant de sortir de ma chambre. Les voix que j'ai entendues à l'entrée me sont un peu trop familières, je ne veux pas de ça, je ne veux pas qu'il voit ça.

— Ne bouge pas d'ici Elion ! ordonne-je en voyant qu'il s'apprête à sortir à son tour

L'eau couvrait chacun de mes pas puisque je n'ai même pas pris la peine de me sécher. Je reste immobile lorsque j'aperçois ceux qui ont causé les cris de Madina.

Ça ne leur suffisait pas d'impacter ma vie sentimentale, il fallait aussi qu'ils se pointent pendant mes vacances.

Le cœur lourd, j'avance lentement jusqu'à eux, elle caresse son ventre à peine arrondi pendant que Kian lui tient l'épaule pour la rassurer.

— Qu'est-ce que vous faites ici ?

Ils se tournent brusquement vers moi, Naya soupire de soulagement et abandonne son fiancé pour me rejoindre.

— J'ai eu tellement peur qu'il te soit arrivé quelque chose, tu as subitement disparu de Londres et tu ne répondais à aucun de nos appels, commence Naya

— Tu m'étonnes qu'elle ne vous réponde pas, marmonne Madina

— Qu'est-ce qu'il y a Naya ?

— Je voulais que tu sois ma demoiselle d'honneur pour mon mariage, déclare-t-elle les yeux luisants d'espoir

— Ok, je m'en vais c'est trop pour moi, s'écrie Madina en levant pour entrer dans la cuisine

— Écoute ma biche, je t'aime énormément mais je ne pense pas que ce soit possible, réponds-je

— Nadi…

— J'ai assez pris sur moi en vous pardonnant, ne m'en demandez pas trop non plus. Je n'ai plus envie de mettre les pieds à Londres ou de vous côtoyer.

Elle se met encore à pleurer comme une madeleine, soit c'est une comédienne, soit les hormones ne lui font pas de cadeaux.

— Juste une semaine Nadia, pitié, je n'ai pas envie de me marier sans toi, me supplie-t-elle

— Ne te marie pas alors ma belle ! C'est forcé ? intervient ma meilleure amie

— Madina !

— C'est bon j'arrête, promet-elle

— Je t'aime de tout mon cœur Naya mais la blessure est encore trop fraîche pour que je puisse partager le même air que vous.

— Je te comprends, on te laisse quand même une invitation au cas où tu changerais d'avis, conclut Kian

J'essuie ses larmes puis je pose mes lèvres sur son front.

— Au revoir, murmure-t-elle la voix cassée

Je lui fais un signe de main avant qu'elle ne sorte, Madina claque la porte et lève les yeux au ciel.

— Elle est insupportable cette gamine, tu couches avec le mec de ta soeur jusqu'à tomber enceinte et tu veux aussi qu'elle vienne à ton mariage ?

— Tchie ! S'exclame Kader sorti de nulle part

— Madina !

— La décision te revient entièrement mais je préfère que tu les oublies Nadia, concentre toi uniquement sur ton présent.

— Je n'avais pas l'intention d'y mettre les pieds, rétorqué-je

— Parfait, maintenant retournez faire ce que vous étiez en train de faire sous l'eau

— Orhh

Lorsque je me retourne, je le vois debout devant la porte, je ne voulais pas qu'il voit ça mais je pense que c'est un peu trop tard. Nous retournons dans cette petite baignoire, je me blottis dans ses bras chauds et réconfortants. Ils ont réussi à me plomber mon humeur.

— C'était lui le père ?

Je me pince les lèvres, préférant garder le silence. Il prend cela comme une réponse et fait pivoter mon corps pour que je me retrouve en face de lui.

Son regard est doux, il me fait l'effet de milliers de caresses sur le corps. Elion me fait me sentir en sécurité, sa présence m'apporte une certaine paix jamais acquise jusqu'ici.

— J'étais au terme de mon huitième mois de grossesse, Kian était absent ce soir là, j'ai commencé à avoir des contractions de plus en plus violente.

Il pose ses lèvres sur mon épaule en continuant ses petites caresses dans mon dos. Attentif à tout ce qui sort de ma bouche, il ne me coupe pas une seule fois.

— Je n'en pouvais plus alors j'ai marché comme j'ai pu jusqu'à l'extérieur pour demander de l'aide. L'un des employés m'a bousculé par accident et je suis tombée directement sur mon ventre. Je n'ai jamais été du genre du genre à être pessimiste mais le choc était trop violent pour que le bébé ait survécu.

— Il était avec elle c'est ça ? m'interroge-t-il

— Il l'a engrossé le même soir, réponds-je en souriant tristement

— Putain, jure Elion

— J'étais tellement heureuse à l'idée d'être mère, j'ai eu l'impression que mon monde s'écroulait et j'ai peur de trouver le bonheur et que tout me sois arraché encore une fois.

— Tu es une personne forte Nadia, tu mérites plus que quiconque d'être heureuse.

Je le fixe au bord des larmes, je veux juste être en paix, pourrait-il m'apporter ce que je désire ?

— Je ne suis pas le meilleur homme au monde mais je veux te rendre heureuse Nadia, donne-moi une chance, déclare-t-il

— Tu veux qu'on soit ensemble ? Genre relation sérieuse et tout ? Demandé-je

— Et même plus si ça te convient, ajoute-t-il

J'ai envie d'être avec lui, c'est précipité mais j'ai la certitude que c'est lui qu'il me faut. Peut-être qu'on se trompe mais je ne veux pas avec le regret de n'avoir pas tenté ma chance avec lui.

La seule réponse cohérente qui me vient en tête c'est poser mes lèvres sur les siennes. Surpris, il met quelques secondes à réagir avant de profiter aussi de mes lèvres.

Ma langue franchit la barrière de ses lèvres et s'unit à la sienne pour entamer un ballet doux et sensuel. Le moment n'a rien d'érotique, C'est plus comme si on était en train de sceller un pacte.

Une multitude de papillons s'envolent dans mon ventre lorsqu'il me presse contre lui et prend l'ascendant sur moi.

C'est fort, si puissant que j'en perds la tête. Il se sert de ses lèvres pour m'exprimer toute la passion et les sentiments qu'il entretient pour moi.

J'aime son goût, j'aime ses lèvres, j'aime la manière dont il m'embrasse comme s'il n'aurait plus jamais l'occasion de le faire.

Ce baiser marque le début de notre histoire ensemble et je prie pour que ce soit la dernière que je vivrais…