Chapitre 24

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Cinq veut aller chez Vanya. Je veux aller à l'académie. Nous savons tous les deux qu'on ne peut pas se séparer, on ne pourra pas empêcher l'apocalypse chacun de notre côté, et même si c'est seulement pour quelques heures, on est recherchés par la Comission, alors il faut qu'on soit prudent, nous sommes la seule chance de sauver l'humanité.

Cinq veut que l'on parle de l'apocalypse à Vanya, mais je ne sais pas si c'est une bonne idée. Si on explique ce terrible secret, pourquoi Vanya serait-elle la seule au courant ? Si je dois confier ça à quelqu'un, j'aurais tout de suite pensée à Ben, mais maintenant, je n'ai personne... Cinq a toujours été proche de Vanya. Si Ben était vivant, je voudrais lui en parler, alors je comprends ce que Cinq ressent, même si je n'approuve pas vraiment.

J'ai réussi à le convaincre de passer par l'académie avant d'y aller, pour qu'on puisse se soigner. Des ados couverts de sang, ça ne passera pas trop dans la rue. Le groupe qu'on nous avait envoyé ne nous avez rien fait, mais c'est à cause des puces sous notre peau que nous avons perdu le plus de sang.

Pendant que Cinq rendra visite à Vanya, je resterais à l'académie. Je veux essayer de parler un peu à Klaus. Voir ce qu'il est devenu bien que j'ai déjà une petite idée.

Arrivé à la maison, maman nous accueille avec un grand sourire.

- Bonjour les enfants, vous vous êtes bien amusés au parc ?

Je fais les gros yeux. Au parc ? On est couvert de sang ! Quelque chose doit clocher dans son programme, mais nous n'avons pas le temps de nous en occuper pour le moment. Alors que Cinq monte l'escalier, je m'adresse à maman.

- On était pas au parc mais bon. En quelque que sorte, on s'est bien amusé.

Maman hoche la tête avant de repartir vaguer à ses occupations. Étrange. Enfin bon, il faut que j'aille soigner ma blessure.

Je monte l'escalier et me dirige vers la salle de bain pour aller chercher la trousse de secours. Bien évidemment, elle est rangée dans le placard au-dessus du lavabo, le plus en haut possible. Avec ce rajeunissement, j'ai perdu quelques centimètres et je ne peux plus atteindre le haut du placard. Je soupire de frustration. Moi qui pensais que ce corps n'était qu'une apparence et qu'il ne m'handicaperait pas, je me suis trompée. Les pouvoirs, maintenant la taille...

Heureusement que je sais déplacer les objets sans les toucher. Avec un peu de concentration, je fais léviter la trousse jusque dans mes mains. Une bonne chose de faite.

Je m'approche de la porte de la chambre de Cinq et hésite un moment avant de toquer. Il veut peut-être être seul ? Après tout, j'ai l'impression que je ne suis plus la même pour lui, et que je ne fais plus partie des choses "importantes" de sa vie. Je secoue la tête. Dans le pire des cas, je me fais virer de la pièce. Je toque.

- Ouais.

J'entre et découvre Cinq assit sur son lit, torse nu, une aiguille entre les dents. Mon cœur fait un salto dans ma poitrine et je fais un effort surhumain pour contrôler mes joues en feu et ma voix. C'est pas le moment de se faire distraire.

- Laisse-moi faire, dis-je en m'approchant et en tendant la main.

Après un instant d'hésitation, Cinq me donne finalement l'aiguille. Je désinfecte la blessure, ce qui fait grimacer Cinq. Je passe ensuite à la partie la plus délicate. Je fais attention à ne pas lui faire trop mal en lui recoussant le bras, bien que je sente qu'il souffre un peu par moment. L'opération se passe en silence jusqu'à ce que je lui dise.

- Si tu as un problème ou besoin d'aide chez Vanya, je suis là.

Ils ne s'étaient pas vu depuis plus de 40 ans - enfin pour Cinq - beaucoup de chose ont pu changer entre temps et je veux être là pour lui s'il en a besoin.

Cinq me regarde sans laisser transparaître ses émotions, mais je sens une aura de remerciement au fond de ses yeux. Je lui sourie et le taquine.

- Tu ne parles peut-être pas, mais tes yeux le font pour toi.

Cette fois, il sourit sincèrement et baisse les yeux comme pour le cacher.

- Aller, donne moi cette aiguille, à ton tour.

Je ne me fais pas prier et lui tends ce qu'il me demande. Il me désinfecte et commence à me recoudre. Ça pique doucement, ce n'est pas agréable, mais depuis le temps que ça m'arrive, je n'ai presque plus mal quand on me le fait.

J'observe le visage de Cinq pendant l'opération. Il est si concentré, je ne peux pas détourner le regard. Il finit par lever les yeux vers moi quand il a fini son travail et nous restons ainsi pendant ce qui me semble plusieurs heures. Je ne sais pas quoi faire. Mon corps me crie de poser mes lèvres sur les siennes mais mon cerveau me dit de ne rien faire car nous ne savons plus où nous en sommes. J'avale ma salive. Il faut qu'on en parle, sinon je vais devenir folle.

- Cinq, je...

- Diana ! Ce que tu m'as manqué ! Toi aussi Cinq, maiiis un peu moins. Oh, tu sais que depuis que t'es partie, t'as raté plein de trucs ! J'ai appris à boire de la bière par les trous de nez, faut que je t'apprenne !

Cinq et moi sursautons de surprise. L'entrée imprévu et sans gêne de Klaus dans la chambre nous a pris de court. Je rougie de tout mon être. Klaus ! Pourquoi il arrive toujours au pire moment ?! Cinq se lève d'un bond et s'approche de Klaus les sourcils froncés et l'air menaçant.

- Klaus si tu n'apprends pas à toquer aux portes, je vais te les faire manger !

Klaus prend un air empli de sous-entendu en levant la bouteille qu'il tient dans la main en l'air.

- Ooooh, j'ai interrompu quelque chose ? Mais que c'est mignon ! Vous empêchez pas de copuler pour moi !

- Arrête de dire n'importe quoi ! M'écriai-je, rouge comme jamais.

Cinq s'énerve encore plus. Il est gêné mais il ne l'admettra jamais.

- Il n'y a rien qui te regarde entre elle et moi.

Puis il disparaît dans un éclair bleu, me laissant seule avec Klaus qui s'approche de moi.

- Ah, le pauvre petit Cinq qui prend la fuite pour éviter les sujets fâcheux. Il est si fragile !

Je soupire et arrache la bouteille que Klaus à dans la main pour la porter à mes lèvres. Je veux oublier ce moment tellement gênant. Tentons de voir le positif : je ne vais pas avoir à chercher notre junkie dans toute la baraque.

- Ça tombe bien que tu sois là, dis-je en posant la bouteille, je voulais te parler un peu. Et je ne parle pas ta façon douteuse de boire la bière.

- Moi aussi, j'ai un message pour toi !

Je lève un sourcils. Il a trop bu ou quoi encore ?

- Ben te remercie pour ce que tu as fais pour sa statut, me dit-il le plus naturellement du monde.

Contre le temps - Umbrella Academy fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant