Chapitre 71

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Je ne saurais dire quand est-ce que j'ai repris connaissance. Une heure ? Trois jours ? Quoi qu'il en soit, quand je reprends mes esprits, la première chose que je vois, c'est du noir. Et pour cause, mes yeux ont été bandé et très vite, je remarque que je suis attachée à une chaise.

Paniquée et désorientée, je commence à forcer sur les liens en criant pour qu'on me libère, tout en réfléchissant à mille à l'heure. La seule explication est que Lila m'a attrapée. Mais Cinq ne l'aurait jamais permis ! Ou alors...

Un rire cristallin que je reconnaîtrais entre mille se fait entendre et je me fige d'horreur. Pas besoin de la vue pour reconnaître la fausse voix douce et les talons qui claquent de la Directrice.

- Vous...grognai-je.

- Diana, Diana, Diana, commence-t-elle en tournant autour de ma chaise. Croyez-le, je ne voulais pas de ça, mais vous ne m'avez pas laissée le choix...

- Qu'est-ce que vous voulez ?!

- De vous ? Pas grand chose, un simple petit coup de main...

S'en est trop, il faut que je sorte d'ici, nous n'avons pas de temps pour ça. Alors que j'allais utiliser mes pouvoirs, les liens qui me tiennent se resserre d'un coup et m'envoie une puissante décharge électrique qui me fait hurler de douleur.

- Ah oui, se rappelle la femme, j'avais oublié de vous dire, ça ne sert à rien d'utiliser vos pouvoirs. C'est fou ce que votre père était doué. Et encore plus fou de savoir qu'avec les débris de la cage anti-pouvoirs, nos ingénieurs ont pus faire ces magnifiques bracelets.

Tout s'explique. Il est évident qu'on ne m'aurait pas laisser ainsi si mes pouvoirs étaient toujours fonctionnelles. Haletante à cause du choc, je répète ma question les dents serrés.

- Que voulez vous ?

- Que vous vous introduisez dans la tête de AJ pour me dire où et quand aura lieu la prochaine réunion du conseil d'administration, répondit-elle d'un ton ferme et froid.

Je ne peux retenir un rire.

- Et vous pensez que je vais accepter bien gentillement ? Vous vous foutez le doigt dans l'œil.

- Oh, très chère, reprend-t-elle avec malice, nous n'allons pas vous laisser le choix.

Avant que je puisse demander qui le "nous" implique, une autre personne entre dans la pièce.

- J'espère que les bracelets sont à ton goût.

- Lila ! M'écriai-je en me débattant plus encore que tout à l'heure. Je savais qu'il y avait un truc, espèce de sale petite conne !

La gifle monumentale que je me prends de la part de la Directrice me coupe le souffle.

- Ne parle pas ainsi de ma fille.

Elle a une fille ? Lila ? Mon Dieu. Je m'en veux de ne pas avoir compris tout de suite ce que cette fille manigançait.

- Les Suédois ont plutôt fait du bon boulot, observe Lila en me tournant autour, elle est un peu abîmée, mais du moment qu'elle peut faire le boulot...

- Je ne ferais rien, crachai-je. Et vous n'avez aucun moyen de pression sur moi.

Se penchant devant moi, la Directrice me chuchote.

- Bien au contraire, si vous voulez pouvoir espérer revoir votre famille et revenir dans 2019, vous feriez mieux de nous écouter. Tout ce qu'on demande, c'est une adresse en échange de votre liberté et d'une malette.

- Pourquoi voulez-vous cette adresse ? Demandai-je d'un air soupçonneux.

Lila réplique que ça ne me regarde pas, mais la Directrice semble d'un autre avis.

- Voyez-vous, j'ai l'intime conviction qu'il est tant de faire changer les choses, et l'un des seuls moyens de le faire est de pouvoir s'adresser en personne aux membres du conseil, vous ne croyez pas ?

Je serre les dents et ne réponds rien, ayant parfaitement compris où elle veut en venir. Elle ne veut pas discuter, mais tuer le conseil pour ensuite pouvoir prendre leur place à la tête de la Comission. Dommage pour elle, je ne me laisserais pas faire.

- Oh oui, j'oubliai. Nous sommes un petit peu pressé, alors le plus tôt sera le mieux. La survie de votre famille en dépend car sans vous, l'apocalypse risque d'avoir du mal a être stoppé.

Puis elles sortent toutes les deux de la pièce, me laissant seule à tourner et retourner le problème dans mon esprit à la recherche d'une solution. Pourtant, il n'y en a pas, et bientôt, je suis obligée d'accepter le job à contre cœur.

Je me suis battue, mais par je ne sais quel moyen, ils ont réussis à retourner mes pouvoirs contre moi. Pas avec les bracelets, mais bien avec une personne. Je reçois toutes les heures la visite de la Directrice et d'une autre personne qui ne parle jamais, afin que je ne puisse pas l'identifier. J'ai bien cru qu'il s'agissait de Lila, mais quand j'ai posé la question, la Directrice m'a ri au nez. En ce moment, les pires douleurs imaginables s'abattent sur moi malgré mes hurlements.

- Co...comment...? Avais-je demandé entre deux sanglots.

- Chacun à son joker, m'avait-elle dit toute joyeuse avant que les douleurs ne reprennent.

- STOP ! C'EST BON, J'ACCEPTE ! Finis-je par dire alors que je suis sur le point de m'évanouir.

- À la bonne heure, se réjouit la Directrice. Nous allons vous enlever les bracelets, AJ est juste dans la pièce en-dessous. Si vous tentez quelque chose contre nous, vous mourrez.

Haletante, je reprends dans un premier temps mon énergie. Une adresse. Il me faut une adresse. Pour ma famille.

- Il faudrait...il faudrait que quelqu'un lui parle, réussie-je à articuler. Il faut qu'il pense à l'adresse pour que je puisse la lire.

- Ne me mentez pas, vous pouvez très bien y arriver sans, lance d'un ton glacial la Directrice.

- Pas dans cet état, répliquai-je.

Je tiens à peine ma tête, alors fouiller dans l'esprit d'un homme est mission impossible. J'entends la porte se claquer et la Directrice descend discuter avec AJ pendant que je me connecte à lui. Ça me demande énormément d'effort, mais je finis par y arriver.

Je lie dans son esprit en surface seulement, car la fatigue m'empêche d'en faire plus. Se rendre dans l'esprit de quelqu'un, même en pleine forme est une tâche dangereuse. J'ai l'impression de tanguer et je menace à chaque instant de tomber dans le vide mental. Mais il faut que je tienne. Pour ma famille. Alors je serre les dents de toutes mes forces en concentrant mes dernières énergies dans mes pouvoirs.

- The lonely lodger, Oshkosh Winsoonsin, 1982, dis-je du bout des lèvres.

Et tout bascule. Mon corps comme mon esprit. Je ne peux plus tenir et j'ai à peine le temps de couper le lien que déjà je tombe dans le gouffre dans un hurlement sourd et tout devient noir.

Contre le temps - Umbrella Academy fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant