- Et nous ? Demande Diego, il nous arrivera quoi ?
Je déchante rapidement quand cette évidence se pose. Mon expression, jusqu'alors emplie d'espoir, devant triste.
- Je ne sais pas, avouai-je.
On peut aussi bien mourir que survivre dans cette ligne temporelle. Retrouver nos vies comme avant tout comme n'avoir plus aucuns souvenirs. Mon annonce est accueillie avec silence, jusqu'à ce que Klaus prenne la parole.
- J'avoue que l'ancien Klaus aurait pas dit non à une soirée "harakiri entre amis", mais ces derniers temps, j'ai plus trop le cœur à me suicider. Alors je vais faire l'impasse.
- On ne sait pas si on va mourir, nuance Cinq, on ne sait rien. On peut très bien survivre ou être effacé de l'histoire.
- Mais ça vaut le coup d'essayer, car on n'a rien d'autre à faire. La Purge va tous nous tuer si on ne fait rien, et ça ne marchera que si tout le monde prend le Dialyma, expliquai-je.
J'ai peur qu'ils refusent. Peur qu'ils disent non et que tous mes efforts et sacrifices n'aient servi à rien. Au lieu que cela me mette en colère, quand j'y pense, c'est une profonde tristesse qui s'empare de moi. L'impression de n'être jamais à la hauteur, de ne jamais réussir ce que j'entreprends. Oui, le Dialyma reste encore pleins de mystères, mais le temps est un luxe que nous n'avons pas, on ne peut pas attendre de l'avoir entièrement compris pour l'utiliser.
- Et elles deviendront quoi les autres lignes temporelles ? Demande Diego.
- Elles disparaîtront, comme si elles n'avaient jamais existé pour ne laisser que la ligne temporelle originelle. Je sais que je vous en demande beaucoup. Plus que je n'ai jamais demandé. Mais nous avons une chance d'empêcher tout ça une bonne fois pour toute. On pourrait tous se retrouver après ça, qui sait.
- Et nos familles ? Reprend mon frère.
Je me tords les doigts. Le point le plus délicat vient d'arriver.
- Ça va dépendre que la ligne originelle. Si vous avez la même vie qu'ici, tout ira bien, mais dans le cas contraire...
Elle disparaîtra. Comme si elle n'avait jamais existé.
- Non, j'aime pas du tout la tournure que ça prend Diana, intervient Lila en se levant.
- Il y a forcément un autre moyen, ajoute Allison.
Je hoche négativement la tête et reste silencieuse. Nous avons épuisés toutes nos cartes, il n'y a plus qu'une seule possibilité.
- Lila, commence Diego, pourquoi t'emmènerais pas la famille dans le métro magique ? Pour les sauver, et te sauver aussi.
- Elle peut pas faire ça, dis-je, mais mon frère me coupe en disant que ce n'est pas à moi de décider. Diego, si Lila est pas là, tout le Marigold ne sera pas détruit, et tout ce qu'on aura fait n'aura servi à rien. Ça recommencera.
- C'est son choix.
Je me tourne vers Lila, plaçant tous mes espoirs en sa décision. Je sais qu'elle peut paraître parfois un peu perchée, mais j'ai confiance en elle pour faire le bon choix. Mais apparement, elle préfère écouter son cœur et je me sens complètement impuissante.
- Attends Lila, la retient Luther, je veux pas avoir l'air d'un connard, mais si Diana a raison, tu devrais peut-être rester.
- Il a raison, soutient Viktor, tu peux pas partir.
Mais rien n'y fait. Lila a pris sa décision. Je me tourne vers Cinq, en tentant de garder mon calme, et lui chuchote.
- Accompagne-la. Essaie de la convaincre. Je sais que tu peux y arriver.
Cinq hoche la tête avant de me serrer dans ses bras. Je me laisse aller et des larmes silencieuses roulent sur mes joues sans que je comprenne vraiment pourquoi. Suis-je triste ? En colère ? Tout est trop intense en cet instant pour être aussi manichéen. Cinq ne tarde pas à s'éloigner pour disparaître avec Lila et sa famille. Je chasse rapidement les larmes de mon visage et commence à fouiller dans mon sac pour en sortir le reste de Dialyma. Je sors également huit fioles dans lesquelles je verse équitablement le produit.
- Tenez, dis-je en en donnant une fiole à chacun. Vous le boirez quand je vous le dirais. On est si près du but, on doit essayer.
Un silence pesant plane dans la pièce, bientôt brisé par Luther qui tente de faire de l'humour.
- Je suis désolé, si j'avais su que tout allait se finir ici, j'aurais fait le ménage.
- Toi au moins, tes vêtements sont propres, fait remarquer Klaus.
Je secoue négativement la tête sans vraiment savoir pourquoi.
- Vous savez, je sais que je vous en ai toujours demandé beaucoup à cause des apocalypses. Vous avez dû quitter ce que vous aviez essayés de construire du jour au lendemain, et je suis désolée pour ça.
- C'est pas ta faute, répond Viktor en s'approchant de moi, on est tous responsables. C'est le destin, on ne pouvait pas y échapper.
Les larmes commencent à rouler sur mes joues et mon frère me prend dans ses bras. Klaus, Luther, Diego et Allison ne tardent pas à venir se joindre à lui, et mes larmes reprennent de plus belle, mêlées aux leurs. Je me sens terriblement heureuse, s'en est douloureux. J'aime ma famille, j'aime chaque personne avec qui j'ai passé ma vie.
- J'ai toujours voulu tous nous sauver, sanglotai-je, mais à chaque fois c'est une catastrophe et tout est pire. Je voulais que vous ayez une vie normale...
- Tu as fait ce que tu as pu, me rassure Allison avec la gorge serrée. On t'aime.
- Je vous aime tellement.
Je me laisse aller à ce câlin rempli d'amour, de tendresse et de mélancolie. Tous nos différents sont effacés comme par magie. J'oublie ce que Luther et Viktor ont fait, j'oublie mes différents avec Klaus et Allison. Tout. Tout disparaît pour laisser place à autre chose, quelque chose de fort, d'indestructible. L'amour véritable d'une famille.
Hélas, tout prend rapidement fin quand la maison est secouée. Nous nous séparons, paniqués, et Klaus s'approche de la fenêtre pour découvrir le monstre qui arrive lentement mais sûrement vers nous. Je me redresse et l'observe à mon tour. Le moment est venu. Un crac familier me fait me tourner, le cœur rempli d'espoir. Quand je vois Cinq avec Lila, je ne peux m'empêcher de sauter dans les bras de ma belle-sœur.
- Merci, murmurai-je, merci.
D'abord un peu surprise, elle me serre dans ses bras avant de se détacher et chasser ses larmes.
- Bon, prêt pour un dernier shot ?
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Contre le temps - Umbrella Academy fanfiction
FanfictionTERMINÉE Octobre 1989. quarante-trois femmes, aux quatre coins du monde, accouchent sans même savoir qu'elles étaient enceintes. Sir Reginald Hargreeves, milliardaire excentrique, réussit à adopter huit de ces enfants. Diana Hargreeves, aka numéro 8...