Contre le temps - Umbrella Academy fanfiction

Chapitre 44

- Il faut qu'on le retrouve, tout de suite, explique Cinq d'une voix pressée.

- Et c'est quoi son rôle dans l'histoire ? Demande Luther, pas très sûr de nous.

- Aucune idée, on connaît que son nom, dis-je en m'étirant, ce qui me fait grimacer légèrement.

- Vous vous foutez de nous ? Rage Diego comme à son habitude. Y doit y avoir des dizaines d'Harold Jenkins dans la ville !

Je stoppe mes étirements pour lui lancer un regard mauvais. On a risqué nos vies pour ce nom, pour la race humaine, et lui, il ne saisit pas l'utilité de tout ce qu'on a fait.

- On ferait mieux de s'y mettre dans ce cas.

Alors que nous allions nous mettre en route, Allison nous coupe dans notre élan pour remettre en doute notre parole. Je soupire, légèrement exaspérée qu'on perde un temps précieux, mais me retourne tout de même. On ne peut pas exgiger de quelqu'un qu'il fasse du bon boulot si on ne lui explique pas tout le plan.

- Vous vous souvenez des gars masqués qui sont venus ici ?

Après approbation générale, je continue sur ma lancée.

- C'est la Comission Tempus qui les a envoyés, pour nous empêcher Cinq et moi de revenir sauver le monde.

Allison semble ne pas saisir, alors Cinq prend le relais.

- Nos anciens employeurs, ils surveillent l'espace-temps en permanence pour s'assurer que les événements qui doivent se produire se produiront. Selon eux, l'apocalypse aura lieu dans trois jours. Quand on est allés au siège de Tempus, on a intercepté un message destiné aux deux tarés : "Protéger Harold Jenkins". C'est forcément lui qui est responsable de l'apocalypse.

Voilà. On ne peut pas faire plus clair. Je jette un coup d'œil à mes frères et sœur qui sont muets. Sans doute prennent-ils pleinement mesure de ce que tout cela implique et...

- Surveiller l'espace temps ?

- Je comprends pas...

- ...Complètement tarés...

Non. Finalement, je suis trop optimiste. Pendant qu'Allison nous traite de dingue, je remarque Cinq presser son flanc. Il croise mon regard et détourne rapidement les yeux et alors que j'allais ouvrir la bouche, il me coupe dans mon élan pour répondre à Allison.

- Tu veux que je te dise ce qui est dingue ? C'est que Ana et moi on ressemble à des ados de treize ans, que Klaus discute avec les fantômes ou que Luther pense qu'on y voit que du feu avec son manteau ! C'est notre histoire qui est dingue, y a rien de nouveau.

- La dernière fois qu'on a tenté un truc on y est restés, argumente Allison. Pourquoi ça serait différent cette fois ? Pourquoi j'irais pas voir ma fille ?

- Parce que cette fois-ci on est là, dis-je d'une voix sûre de moi, et qu'on connaît l'identité du coupable. On peut sauver des milliards de vies, y compris celle de Claire.

Allison me lance un regard étonnée.

- Tu connais son nom ?

Ma voix est plus douce quand je réponds.

- Bien sûr, et j'aimerais vivre assez longtemps pour la rencontrer.

A côté de moi, Cinq hoche la tête et cela semble toucher Allison.

- Bon, on se fait cet Harold Jenkins ?

Je sourie face aux propos de ma sœur mais tourne vite un regard consterné vers Diego.

- Non, y a déjà eu deux morts cette semaine, y en aura pas un troisième.

Il comprend vraiment rien à rien cet idiot, c'est vraiment incroyable d'être aussi stupide. Qu'il ne vienne pas, ça nous fera un rabat-joie en moins !

Luther le suit en disant que son séjour sur la Lune a sans doute un lien avec tout ça. Je ne peux pas être catégorique, mais c'est hautement improbable. En plus, on a une piste sérieuse, alors on devrait la suivre. Pendant que Luther et Diego se disputent, j'interpelle Klaus, vautré sur le canapé pour qu'il vienne avec nous.

- Ouais...Non c'est bon Diana, je crois pas que je vais...je crois que je vais faire l'impasse...je me sens pas super bien aujourd'hui...

Je le regarde, hallucinée, quitter la pièce. La fin du monde est dans trois jours et on peut empêcher ça et lui, il refuse car il se sent pas bien ?! Mais putain, c'est quoi cette famille ! Je n'en peux plus et décide de quitter la pièce.

- Je vais prendre une douche.

Je ne jette pas un seul regard à ceux toujours présent dans la pièce et monte dans ma chambre pour prendre mes affaires avant de m'enfermer dans la salle de bain. Je me fais couler un bain et l'eau chaude sur ma peau me fait oublier un instant tous mes problèmes. Malheureusement, je n'ai pas le temps de me prélasser, il faut qu'on aille trouvé des infos sur Harold Jenkins. C'est donc à contrecœur que je sors de la baignoire et que je me rhabille avec des vêtements propres. Alors que je déverrouille la porte, je tombe nez à nez avec Cinq, adossé au mur d'en face, ce qui me fait un peu sursauter. Je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche qu'il me prend le poignet et que je me retrouve avec lui dans sa chambre. Je fronce les sourcils.

- Qu'est-ce qui se passe ?

Je le regarde aller verrouiller la porte avant de se tourner vers moi.

- C'est à toi de me le dire. Explique-toi sur ce que la Directrice a dit.

Je soupire et me masse le front. Non, non, non, je ne peux pas lui dire ça maintenant. Pas quand on doit trouver des informations sur Harold Jenkins. Pas quand on est à deux doigts d'empêcher la fin du monde. Pourtant, c'est bien ce qu'il allait falloir que je fasse, je sais que Cinq va très mal le prendre et que ça va se finir dans les larmes, mais je suis dans une impasse. Il faut que je fasse face au passé et que je l'affronte.

- D'accord, dis-je en soupirant. Tu devrais t'asseoir.

Sans me quitter des yeux, Cinq vient s'assoir sur le lit, à une distance assez résonable de moi, comme s'il sentait que ce que je m'apprêtais à lui révéler n'allait pas du tout lui plaire. Après un silence qui semble durer une éternité et une inspiration, je me lance enfin dans mon explication, sachant très bien que mes paroles changeront à jamais ce que Cinq pense de moi et de la Comission.