Contre le temps - Umbrella Academy fanfiction

Chapitre 110

Cinq retombe en haletant sur le matelas à mes côtés, et je ne tarde pas à venir poser ma tête sur son torse. J'écoute les battements de son cœur se calmer pendant qu'il me caresse lentement mes cheveux.

- Je sais que tu ne veux pas travailler à la CIA, commence Cinq après quelques minutes de silence, mais je pense que j'ai besoin de ton aide pour une affaire.

Je lève mes yeux vers lui avant de regarder le plafond en réfléchissant. Je viens de poser une semaine de vacances, donc je n'ai techniquement rien à faire. Mais me connaissant, au bout du deuxième jours, je risque de tourner comme un lion en cage, même si Cinq m'a promis de rentrer tôt pour que nous puissions profiter l'un de l'autre. Et je ne vais pas mentir, après six ans, être au cœur de l'action me manque. Je deviens nostalgique des missions où je devais faire fonctionner mes méninges avec Cinq pour sauver le monde.

- En quoi je pourrais t'être utile ?

Bien que je ne puisse pas le voir, je parirai tout ce que j'ai que Cinq sourit. Il me connaît par cœur, il sait très bien que je résiste difficilement à l'aventure.

- J'ai infiltré une sorte de secte qui affirme ne pas être dans la bonne ligne temporelle. J'ai réussi à avoir un rendez-vous demain et j'aimerais que tu viennes avec moi. T'es psychologue, tu pourras peut-être voir s'ils délirent ou non.

Ma curiosité est piquée. Je suis également inquiète. Est-ce que cela veut dire que quelque chose se trame encore sans que nous l'ayons remarqué ? Il faut qu'on mette les choses au clair, et vite. Avec un peu de chance, il ne s'agit que d'une bande de complotistes.

- D'accord, répondis-je. Mais tu penses que tout ça c'est vrai ? Je veux dire, on sait très bien qu'on est pas dans la bonne ligne temporelle, comment d'autres personnes peuvent en venir à la même conclusion ?

- Je n'en ai aucune idée. Ils disent qu'il y a des preuves, et je compte bien les découvrir.

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Le lendemain, quand nous arrivons au lieu de rendez-vous pour l'anniversaire de Grace, je remercie le ciel de ne pas avoir d'enfants. Il n'y a que ça autour de nous, ils courent partout comme des fous, sautent, crient et hurlent sans s'arrêter, à croire qu'ils ne connaissent aucun repos. On pourrait se dire que c'est simplement car ils sont jeunes, mais quand je vois la relation qu'Allison entretient avec Claire, je me dis que les choses vont de mal en pis. Mais qui sait, un jour j'aurais peut-être la folle envie d'avoir un gamin qui m'empêche de dormir la nuit et qui ruine mon portefeuille.

Je remarque rapidement Ben quand nous arrivons, et tire Cinq vers lui. Je ne m'attendais pas à le voir ici, je le pensais toujours en prison. Il n'a pas spécialement l'air heureux de nous voir, mais je n'y fais pas attention.

- Qu'est-ce que t'as fait ? Demande Cinq, un verre à la main. Arnaque organisée ? Crime en col blanc ?

- Cryptomonaie, Web 3.0 bébé, nous répondit-il, presque fier de lui. Les fédéraux m'ont chopé parce que je suis un outsider, un putain de franc-tireur comme Elon.

- Ouais, enfin, t'as aussi plumé des milliers de gens, nuançai-je avant de prendre une gorgée de mon propre verre.

- C'était une chasse aux sorcières, se justifie mon frère.

- Oui, bon, vois ça comme tu veux, finis-je par dire pour ne pas qu'il ne s'énerve. En tout cas, j'suis contente de te revoir.

Je lui souris avant que Cinq n'appuie mes propos, puis nous trinquont. C'est à cet instant que Luther sort comme un diable de sa boîte de la piscine à boule, me faisant sursauter et renverser l'alcool. Mort de rire, Luther apprécie l'effet de son petit tour sur moi, pendant que Cinq me regarde avec un air amusé.

- Tu l'avais pas remarqué ?

- Hé, ça fait six ans que je trempe plus dans le boulot d'assassin, c'est normal que j'ai perdu la main, me justifiai-je en grognant, énervée de m'être fait avoir aussi facilement.

- Allez, faites pas cette tête, ça fait des années qu'on s'est pas retrouvés tous ensemble.

- Ouais bah c'est peut-être pas pour rien, raille Ben.

Et, dans la mesure où quand on se réunit tous, ça part toujours en vrille et en fin du monde, je ne peux être que d'accord avec ça. Cinq tente de changer de sujet en demande où se trouve Viktor, et Luther affirme qu'il ne devrait pas tarder. La route depuis le Canada doit être assez longue.

- Et Allison ? Tentai-je bien que je n'y crois pas trop.

- Bah, elle vient jamais de toute façon, répond tristement Luther. Peut-être que c'est mieux comme ça.

- Qui sait, peut-être qu'elle osera revenir un jour...Bon, c'est pas que je vous aime pas, mais je crois que Diego et Lila ont besoin d'un petit coup de main.

Cinq tourne la tête vers le couple avec un air affligé que je comprends. Ils ont vraiment l'air au bout du rouleau, ça fait peine à voir.

- Et vous ? Demande Luther, toujours dans sa piscine à balle.

Je le regarde en fronçant les sourcils sans comprendre, et c'est Cinq qui demande plus d'explication.

- Nous quoi ?

- Bah, répond Luther en nous montrant d'un geste de la main comme si ça coulait de source, à quand le mini meurtrier sur patte ?

- Luther, mêles-toi de ce qui te regarde, réplique Cinq. Tu penses vraiment que c'est en voyant ça qu'on a envie d'avoir des gosses ?

Je secoue négativement la tête pour chasser l'idée absurde de Luther. Ça ne fait pas parti de nos plans, nous sommes très bien seuls. Surtout si c'est pour que notre enfant grandisse sans vraiment voir son père à cause de son travail d'espion.

- J'ai été contente de vous revoir, dis-je avant se partir pour me diriger vers Lila. Elle semble en train de devenir folle à regarder partout autour d'elle, et sursaute presque quand je l'interpelle pour lui proposer mon aide. D'abord incrédule, elle saute sur l'ocassion pour me mettre dans les bras une énorme piñata qui m'écrase presque avant de repartir je ne sais où. Je gromelle dans ma barbe pendant que je tire l'espèce de poney pour aller l'accrocher. Ma gentillesse me perdra, avant je m'étais pas aussi attentionnée, je commence à me ramollir. Après moulte efforts, la piñata est finalement attachée, et quand je tourne la tête je découvre que Klaus est arrivé. Je m'approche du petit groupe pile quand Ben s'éloigne.

- Salut Klaus, comment ça va ?

- Oh, tranquille, dit-il en regardant un instant Ben, je suis sobre depuis trois ans, que demander de plus ?

Il rigole et je lui offre un petit sourire en me disant qu'il devrait sérieusement prendre rendez-vous avec un psychologue, car son obsession pour la drogue a simplement été remplacé par une obsession pour la mort. Alors que je m'apprêtais à prendre des nouvelles d'Allison, persuadée qu'elle n'allait pas venir, la voilà qui entre avec Lila, effrayée. J'écarquille les yeux, n'y croyant pas, pourtant elle est bien là. Luther, voulant toujours mettre à l'aise, tente d'accueillir Allison bien qu'il soit un peu gêné. Il faut dire qu'il ne pensait pas non plus qu'elle viendrait. Les yeux toujours fixés sur ma sœur, j'annonce à Cinq.

- On va peut-être avoir la première vraiment réunion depuis six ans. Je ne sais pas si je dois être heureuse ou inquiète.

- J'aurais pas dit mieux, me répond-t-il d'un ton fatigué en finissant son verre, les yeux posés sur notre famille.