1 - Manger la terre entière

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Nouvelle Orléans, 1821

Les rues sombres de la Nouvelle Orléans pouvaient parfois se révéler être dangereuses, tout particulièrement lorsqu'une humaine sans défense s'y risquait. Les doutes quant à l'existence des vampires étaient plus présents que jamais. Et le massacre qui avait eu lieu ne faisait que les accentuer. C'est dans une de ces rues sombres que j'ai pour la toute première fois fait la rencontre de Kol Mikaelson.

Tripotant nerveusement son collier contenant de la verveine, la jeune Madilyn jeta un nouveau regard par-dessus son épaule. Son cœur battait tellement vite que je pouvais l'entendre malgré les mètres qui me séparaient d'elle. Même si elle ne le voyait pas, elle pouvait sentir le danger s'approcher d'elle. Sa respiration se fit plus saccadée en même temps qu'elle accélérait le pas.Un nouveau craquement nous fit sursauter toutes les deux. Avant même que je ne me rende compte de ce qu'il venait de se passer, Madilyn était déjà plaquée contre un mur. Une main fermement enroulée autour de son cou l'empêchait de respirer correctement. Sans même pouvoir apercevoir son visage, je savais que ses yeux n'exprimaient rien d'autres que de la peur.

- Je ne ferais pas ça, si j'étais toi. Les interrompis-je en les rejoignant.

Le vampire relâcha légèrement la pression qu'il exerçait sur le cou de sa future victime pour s'intéresser à moi. Il était sans doute le prédateur le plus dangereux auquel j'avais dû faire face depuis le début de ma seconde vie. Son regard sombre, était animé d'une lueur sauvage. Et tout le courage que j'avais ressenti quelques secondes auparavant, me quitta peu à peu.Avant que je ne sois plus capable de rien, j'usais de ma vitesse pour emporter mon amie à quelques mètres de nous. Jetant un coup d'œil par-dessus mon épaule, un frisson me parcouru en le voyant planté au beau milieu de la ruelle, le corps droit comme un I, nous observant, la tête légèrement penchée sur le côté.

- Rentre à la maison. Je t'y retrouverai. Assurais-je, guère sûre de moi-même.

Avant qu'elle ne puisse émettre la moindre protestation, je la laissais là pour retourner faire face à l'immortel. Ses cheveux bruns étaient soigneusement coupés et il portait un costume qui valait assurément une fortune. Sa chemise blanche était déjà maculée de sang, me prouvant qu'il ne chassait pas pour se nourrir mais bel et bien pour le plaisir de tuer.Ses traits durs et froids se détendirent lorsqu'un sourire mutin étira ses lèvres. Il me pointa du doigt en secouant la tête, laissa échapper un ricanement forcé avant de reprendre son sérieux.

- Tu viens de faire échapper ma proie. Grimaça-t-il.
- Est-ce que je suis supposée m'excuser ?
- Je n'aime pas les bébés irrespectueux.
- Je n'apprécie pas qu'un vampire, plus âgé que moi, tente de tuer une amie.

La fureur dans ses yeux fut remplacée par une lueur amusée. Ses lèvres s'étirèrent à nouveau. Il fixa un point dans mon dos et sans me laisser le temps de réagir, sa main se referma fermement sur la mienne, m'empêchant de lui échapper.

- A qui ai-je l'honneur ? Murmura-t-il en plongeant ses yeux dans les miens.

Il resserra ses doigts autour des miens, les faisant dangereusement craquer.

- Valentina. Murmurais-je à contre cœur. Valentina Criezky.

Le regard plongé dans celui de l'autre, il effectua une petite révérence et approcha dangereusement ma main de ses lèvres. Alors que je pouvais sentir son souffle chaud sur ma main, il sembla se raviser un instant, relevant légèrement la tête.

- Kol Mikaelson. Se présenta-t-il en déposant un baiser sur le dos de ma main.

Dès mon arrivée à la Nouvelle Orléans, j'avais entendu parler de la famille Mikaelson. Et particulièrement de Klaus. Celui-ci s'était évertué à fonder cette ville. Il en était même devenu le roi. Je ne savais, cependant, que très peu de chose sur lui et le reste de sa famille, je savais cependant qu'ils étaient dangereux.Il relâcha peu à peu ma main sans pour autant me lâcher des yeux et finit par me proposer son bras en m'offrant un sourire. Il n'était pas simplement un prédateur parce qu'il était dangereux mais également parce qu'il était particulièrement charmant, qu'il en avait conscience et qu'il utilisait ce charme à son avantage.À ce moment là, je ne connaissais pas encore Kol Mikaelson, mais il avait une sorte d'aura qui le rendait terriblement attractif. Malgré le danger qui émanait de tout son être, et ma conscience qui me hurlait de m'enfuir loin de ce vampire, mon bras se glissa sous le sien et je le laissais m'emmener.

Loving him was red (Kol Mikaelson)Where stories live. Discover now