Douloureuse découverte

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Des cheveux bruns bouclés se dégageaient au-dessus du corps inerte de mon agresseur. Je reconnais la silhouette immédiatement, à la fois étonnée et déçu. Celui-ci arracha son épée du cadavre encore chaud, faisant gicler une infime quantité de plasma écarlate sur mon visage.

Mon prétentieux sauveur poussa avec le pied l'homme pour me permettre de me dégager.
Je ne me doutais absolument pas que celui-ci viendrait me secourir. Connaissant son caractère et son manque de compassion, j'aurai pensé qu'il en profiterait pour se débarrasser de moi.

Il me fixerait avec un regard que je ne lui connaissais pas, perdu dans ses réflexions, tout d'un coup il attrapa mon bras violemment pour me relever.

"Vite partons !" s'exclama-t-il pressé.

Nous courions dans la foule choquée, tout le monde nous regardait comme des meurtriers en cavale. Charles m'invita rapidement à grimper sur son cheval noir, la chevauche redémarra en direction de notre destination.

La fuite fut rapide, le village s'éloignait au loin, laissant apparaître plus qu'une tache blanche au milieu des prairies vertes.

Je n'y croyais toujours pas, il venait de me sauver, sans même un reproche.

Soudainement, Charles tira sur les rennes pour stopper l'animal, il descendait et il se mît à marcher furieusement sur le chemin forestier.

Je le suivis inquiète, avais-je parlé trop vite ?

Je m'approchais de lui doucement, ne sachant pas comment amadouer la bête.

Il se retourna rapidement, me plaqua sauvagement contre l'arbre .

Son souffre chaud me balayait le visage, une odeur âcre due à notre course effrénée me chatouillait le nez.

Il avait un regard insistant voir transperçant.
Que me voulait-il ? Allait-il me frapper ?

Soudain une pensée encore pire me traversa l'esprit, m'avait-il reconnu ?

" Es-tu idiot ? me hurla-t-il dessus en reculant.

-Je je ... bégayais-je impressionnée.

- J'aurai dû te laisser mourir, s'exclama-t-il en assénant un coup brutal avec son poing sur le tronc.

- Ce que tu as fait est hors des lois, nous pourrions nous faire arrêter ! continua-t-il.

- Cela est-il une raison pour laisser un enfant se faire mutiler ? répliquais-je.

- Mais dans quel monde vis-tu ? répondit-il choqué par mes propos.

- Si seulement je ne lui avais pas fait cette promesse.

Je le voyais s'arracher les cheveux.

- De quoi parles-tu ? Quelle promesse ?

- Bon dorénavant je t'interdis de t'éloigner, de faire n'importe quelle action stupide, tu me suis, tu te tais et tu m'obéis.

- Tu me prends pour ton chien ?

- Ils sont bien moins stupides eux."

Mon instant de bienveillance envers cet homme qui avait eu le courage de m'aider, s'était envolé en un instant avec ses paroles.

Mais je ne répliquais pas pour autant, considérant peut-être qu'au fond de moi-même, il n'avait pas tort sur certain point.

La suite de notre périple lui permit d'assouvir sa rancune en m'obligeant à marcher tout le long de la route. Mes pieds me faisaient tellement mal que j'avais l'impression de perdre un orteil à chaque pas.

Le miroir d'un autre mondeWhere stories live. Discover now