Nouveau professeur

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Quelle fut ma surprise quand je reconnus l'homme qui pataugeait dans un boueux sable mouvant.

Celui-ci était empêtré dans le limon des pieds à la tête, la terre s'incrustait dans son armure l'empêchant tout mouvement pouvant lui permettre de s'échapper.

Je ne pus m'empêche d'éclater de rire, en voyant son visage furieux et irriter. Quand il m'aperçut la rage et la honte l'envahissait, n'acceptant pas qu'on l'observe pendant un moment de faiblesse.

« Je n'en crois pas mes yeux, dis-je en me moquant. Le grand Sir Edagne terrassé par de la simple terre, je suis stupéfait.

- Que diable ! Vous osez vous moquer ! Aidez-moi donc plutôt ! Dit-il en colère.

- Je ne suis obligé de rien, lui répondis-je satisfaite. »

Il se mit à gesticuler et à se débattre encore plus s'enfonçant davantage dans le piège.

« Mais que faite vous ici a une heure pareil ? Lui demandai-je intriguée

- Je vous renvoie la question.

- Ma parole ! Vous m'avez suivi ! Vous m'espionnez ?

- Sortez-moi de là immédiatement ! S'exclama-t-il.

- J'ai donc raison, vous m'espionnez.

- Je n'ai aucune confiance en vous, vous cachez quelque chose. Votre arrivée est trop suspecte, vos sorties nocturnes, vos disparitions soudaines.

- Voilà vos seules préoccupations, quelles idioties ! dis-je en rigolant. »

Je faisais mine de partir en direction du campement.

« Attends ! Ne me laisse pas comme ça !

- Pourquoi aiderai-je quelqu'un qui n'a aucune foi en ma personne.

Je prenais un malin plaisir à le tourmenter. Mais je ne devais pas oublier qu'il m'avait sauvé la vie il y à peine quelque jour. Et je n'étais pas une ingrate loin de là.

Je m'accroupissais près de la mare dégoulinante, je lui tendais mon épée en guise d'assistance. Il agrippa fermement l'arme blanche. De toutes mes forces, je tirai le gaillard pour se dépêtrer.

Dans un élan de secours, celui-ci sorti brusquement de la boue puis s'écrasa sur moi, me broyant par la même occasion mon bras. Epuisé de ses débattements, Charles restait immobile, ses sombres cheveux cachaient son visage carré. Il releva la tête puis me fixa. Il était surement en train de réfléchir à une nouvelle imbécilité.

J'étais complètement coincé entre lui et le sol.

J'approchai mon visage de son oreille et lui chuchota :

« Ou alors, tu me suis car tu es attiré par moi.

- Corp-Dieu que viens-tu de dire ? cria-t-il en se levant s'un seul coup.

Je me roulais de rire par terre. Charles me regardait avec dégoût et lassitude.

Curieusement, celui-ci me tendait la main, ce que j'acceptais courtoisement. Il me releva rapidement et dans le geste amical s'exclama :

« Merci de ton aide. »

Puis, il partit en direction du campement comme si rien ne s'était passé. Je le suivais vivement. Quelle soirée étonnante et pleine de découverte. Et quel plaisir d'avoir humilié l'audacieux Charles. Cette pensée me fit sortir un petit rire nerveux, ce qui enclin à un retour de tête brusque de celui-ci.

Arrivés au campement, le jour commençait à se lever. Les hommes ainsi que les gracieuses demoiselles se réveillaient au fur et à mesure que le soleil dévoilait ses rayons dorés.

Le miroir d'un autre mondeUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum