Chapitre treize

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Drago descendit de la tour d'astronomie alors que son estomac criait famine. Il avait passé la nuit seul, à se morfondre sur les paroles de la Née-Moldue. Il ne pouvait s'empêcher de penser à ce détail. Quoi qu'il veuille faire, le statut du sang de la sorcière revenait le hanter. Il ne pouvait pas l'oublier et en faire abstraction. Il ne pouvait pas se dire que ce n'était rien. Il était dans les rangs de celui qui en avait horreur et qui avait fondé une armée pour les éliminer de la Grande Bretagne. Il venait d'une noble famille de sang pur qui n'avait jamais accordé d'importance à ceux d'un rang moins pur que le leur. Il ne pouvait pas changer les règles et renier cet héritage. Lui qui en avait été si fier et qui le mettait sans cesse en avant, il ne pouvait pas aimer quelqu'un comme Hermione. De toute façon, il était clair pour lui qu'il ne l'aimait pas. Il avait simplement agi de cette façon parce qu'elle était la seule femme qu'il côtoyait depuis qu'ils étaient coincés dans le passé. Pourtant, s'il avait tourné cette excuse en boucle dans son esprit, elle ne lui convenait pas. Elle sonnait faux. Tout était faux.

Il descendit finalement jusqu'à la salle sur demande, des poches sous les yeux. Il était épuisé, autant physiquement que moralement. Il s'ajoutait un poids à celui qu'il portait déjà. Comment son père avait-il pu agir de façon si stupide pour qu'il soit obligé de donner son propre fils au Seigneur des Ténèbres ? Et comment le Seigneur des Ténèbres avait-il pu penser que Drago serait à la hauteur pour une telle mission ? Même lui ne se faisait pas confiance pour la réussite de cette tâche. C'était impossible, inconcevable. C'était bien trop difficile. Il ne pouvait pas tuer un homme, surtout Dumbledore. Il avait beau le critiquer, il l'avait toujours admiré et craint. Non, définitivement, il ne parviendrait jamais à sortir sa famille de cette misère et son père mourrait de la baguette de Voldemort, Greyback se chargerait de lui et sa mère se noierait dans le chagrin. Tel était le destin qui était tracé.

Lorsqu'il entra dans la salle sur demande, les deux Gryffondor tournèrent leur regard vers lui mais ne parlèrent pas. Aucun ne fit de commentaire, comme s'ils se moquaient de ce que Drago allait devenir, des tourments qui le rongeaient de l'intérieur. Aucun ne semblait avoir conscience de la guerre interne que subissait le jeune sorcier depuis des semaines, ni même que cette dernière s'était amplifiée depuis que Hermione s'était révélée être une source d'intérêt.

- Nous allons bientôt rentrer chez nous, lâcha toutefois Harry en voyant un Drago fantomatique rejoindre son lit.
- Granger a trouvé le moyen de réparer le fameux collier que j'ai soi-disant volé ? ironisa t-il.
- Au moins elle fait avancer les choses.
- C'est sûr que s'il ne fallait compter que sur vous deux pour ça ...
- C'est quoi ton problème Malefoy ? cracha finalement Harry. On te renseigne sur la situation, on fait des efforts pour se montrer sympathique et toi ... tu es simplement toi. Un petit con !

Le sorcier blond se retourna aussi vivement qu'il le pouvait mais, avant même qu'il n'ait pu penser à un sort à jeter sur Harry, sa baguette s'envola de ses mains. Il leva la tête, stupéfait, et vit que cette dernière était à présent dans les mains de Hermione, qui le regardait avec un regard aussi noir que possible.

- Puisque vous n'êtes qu'une bande de petits enfants, je m'en vais. Il est impossible de se concentrer ici. Chacun médit sur l'autre et vous n'êtes pas capables de vous tenir. Vous êtes pires que des premières années !

Elle ramassa ce qui trainait sur la table, fourra le tout dans un sac posé près de son lit et s'en alla, la baguette de Drago toujours dans la main. Ce dernier observa les deux Gryffondor d'un air mauvais et sortit à son tour afin de récupérer ce qui lui appartenait.

The silence of past (DRAMIONE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant