Chapitre 14 : rupture

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Une vingtaine de minutes avant cette douloureuse rupture, Kankurô, encore inconscient de la catastrophe qu'il allait causer, frappait à la porte de l'appartement de Shikamaru, non sans une pointe d'appréhension. Et si Temari refusait de le suivre ? Et si elle était bien plus en colère contre Gaara qu'il ne le pensait ? Il avait la confiance du Kazekage et comptait réussir l'objectif qu'il s'était fixé : ramener leur sœur à Suna, de préférence de son plein gré. Heureusement, ses doutes s'envolèrent à peine Temari ouvrit la porte d'entrée. Ses yeux s'écarquillèrent sous l'effet de la stupeur mais elle se ressaisit bien vite et fit une chose qu'elle n'avait encore jamais fait : elle serra son frère dans ses bras.

- Temari, si tu continues comme ça, tu vas m'étouffer, souffla-t-il, gêné.

La jeune femme le relâcha et recula d'un pas pour mieux le regarder, histoire de s'assurer qu'elle ne rêvait pas.

- Je n'imaginais pas te revoir avant bien longtemps..., lui dit-elle en guise d'excuse.

Ils se sourirent et elle s'écarta pour le laisser entrer.

- Alors, que fais-tu là ? reprit-elle une fois qu'ils se furent installés autour de la table.

Kankurô remarqua que sa voix tremblait un peu et il ne la fit pas languir plus longtemps.

- Il faut que tu reviennes à Suna, Temari. Ta place est là-bas.

Elle acquiesça silencieusement avant de soupirer :

- Je te rappelle que je ne suis pas ici de mon plein gré...

- Gaara regrette, l'interrompit son frère. Il regrette sincèrement.

- C'est ce qu'il a dit ? lui demanda-t-elle d'un air sceptique.

Kankurô ne put retenir un éclat de rire.

- Nous parlons de Gaara, là, précisa-t-il d'un ton à la fois moqueur et affectueux. Si tu veux savoir s'il s'est mis à genoux et s'il m'a supplié de te ramener en jurant que tu étais la chose la plus importante à ses yeux, alors tu vas être déçue...

- Je me contenterai d'une simple autorisation à remettre les pieds dans mon village, soupira-t-elle.

Le jeune homme acquiesça.

- Tu l'as. Tu n'imagines pas tout ce qu'il a fait depuis que tu es partie.

- Ah bon ? demanda la jeune fille dont la voix commençait à trahir la colère. Pourtant, ça fait six jours que je suis ici et je n'ai pas reçu le moindre signe de sa part. Comme si... j'avais cessé d'exister.

Kankurô secoua la tête en soupirant.

- Au moment même où tu es partie du village, Gaara envoyait notre aigle le plus rapide porter une lettre à Tsunade-sama. Il savait que tu irais là-bas et il lui a demandé de s'occuper de toi du mieux qu'elle pouvait. Crois-moi, Temari, depuis qu'il t'a bannie, il ne songe à rien d'autre. Même la taupe ne l'intéresse plus.

- Il a tort, maugréa la jeune femme, sa sécurité devrait toujours passer au premier plan. Surtout quand l'un de nos ninjas transmet des informations capitales à l'ennemi dans le but de le tuer...

- Ne t'inquiète pas pour ça, Baki s'occupe de sa sécurité. Grâce à toi, nous savons tous que ce n'est pas un traître, se moqua son frère.

- J'ai fait ce qu'il fallait faire, protesta la jeune femme. Personne ne doit être au dessus de tout soupçon. Personne.

Kankurô acquiesça. Finalement, il était assez d'accord avec sa sœur mais elle avait quand même dépassé les bornes.

- Quoiqu'il en soit, dit-il en mettant fin à la controverse, dès que Tsunade-sama lui a dit que tu étais bien arrivée, il a été très soulagé. On doit une fière chandelle à Shikamaru sur ce coup-là.

Y a Une Fille Chez Moi [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant