La fenêtre d'en face

Chapitre 5 - Séduction

Je me levais d'excellente humeur. Aujourd'hui, la journée allait être différente. Un peu plus passionnante que d'habitude. J'allais être à l'heure.

Mais surtout, je serais avec Voisine.

Après avoir pris une douche et mangé un bol de céréales, enfilé un jeans bleu et un t-shirt blanc, je descendis les escaliers 4 à 4 et attrapais ma veste en cuire au passage. Je me rendis devant chez Voisine en moto et sonnai fièrement.

- Ah, t'as pas oublié, dit-elle en ouvrant la porte.

Elle me lança un regard blasé puis ses yeux se posèrent sur la moto.

- On va y aller avec ça..?

- Ça te fait peur?

- Tu rigoles!

Elle regardait la moto avec des étoiles dans les yeux. J'ouvris le 'coffre' de ma moto qui se trouvait en dessous du siège pour y déposer son sac, et en sortit un deuxième casque, bleu.

- Pourquoi tu viens jamais en moto au lycée?

- Parce que l'essence coûte cher et avec ce que me laisse mon père, et ce que je consomme en boîte, c'est soit la moto soit les filles qui dansent autour de toi.

Je ris en la voyant lever les yeux au ciel puis enfourche la moto.

- Surtout, ne fais pas ta gamine hein, il faut que tu te tiennes à moi, pas à l'arrière du siège, sinon c'est trop dangereux.

- Je suis pas conne Gabriel.

- Oh et bien, j'aurais appris un truc aujourd'hui.

Elle me jeta un regard noir puis s'installa derrière et passa ses bras autour de moi.

- Mais quelle bonne idée j'ai eue...

Je ris et démarrai.

***

J'arrivais au lycée peu de temps après et fis mon possible pour qu'on ne remarque que nous.

En balayant les élèves du regard, je constatais que ma technique avait bien marché. Il nous observait tous, curieux, et je me dépêchai d'enlever mon casque puis de me recoiffer vite fait.

- Je crois que je vais garder le casque, murmura Aline en remarquant que nous étions au centre de l'attention.

Sa remarque me fit rire et je me plaçais devant elle avec un sourire charmeur, puis l'aida à enlever son casque. J'en profitais pour l'embrasser sur le front.

- Gabriel, qu'est-ce que tu fous..?

- Je m'amuse chérie. Vraiment.

Je ris et passai un bras autour de ses épaules puis traversai le parking qui menait à la cour du lycée. Je sentais qu'elle était de plus en plus inquiète et, une fois dans la cour, elle se dégaga de mon étreinte.

- On est au lycée, maintenant je peux m'en aller, dit-elle sèchement avant de se précipiter vers un groupe de filles.

J'attrapais sa main et la ramenai contre moi.
- T'as cru que tu pouvais partir sans me dire au revoir?
Je rapprochais mon visage du sien, et je voyais dans ses yeux qu'elle était surprise. Jusqu'au bout, je lui fis croire que j'allais l'embrasser avant de dévier ma trajectoire sur sa joue au dernier moment. J'y déposai un long baiser avant de m'éloigner d'elle pour l'observer.

Elle semblait comme paralysée, presque choquée par ce que je venais de faire.

- Ne me dis pas qu'aucun mec ne t'as jamais embrassé sur la joue! m'exclamais-je d'un air faussement effrayé.

Ma remarque la ramena sur terre et elle remplaça la surprise par son habituel regard noir.
- Ne recommence plus jamais.

- Malheureusement, je risque de te désobéir Voisine.

J'avais volontairement appuyé sur le dernier mot, comme pour lui rappeler qu'elle ne pourrait pas se débarrasser de moi.

- Va te faire foutre, Voisin.

Elle tourna les talons et s'éloigna d'un pas vif vers sa bande de potes. En regardant autour de moi, je remarquais que personne n'avait manqué une miette de la scène, sans pour autant entendre ce que nous disions. Ils auraient retenu juste le bisou, et les rumeuts étaient déjà lancée.

- Je ne sais pas à quoi tu joues Gabriel, mais c'est pas une bonne idée.

Je me retournais et vis Sarah, les mains posées sur ses hanches et qui me toisait avec un air sévère.

- Tu me dois des explications, continua-t-elle.

Je soupirai et l'emmenai sur un banc, à l'écart des autres personnes.