Chapitre 18 - Confidences

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Point de vue d'Aline

Assise à l'arrière de la camoniette d'Antoine, je fixais ma main dans celle de Gabriel. Il la serrait un peu trop fort à mon goût, mais je n'osais pas le contrarier une fois de plus. Quand je pense que j'étais sensée l'accompagner à cette soirée avec un but précis...

~ Flash-back ~

- Hors de question! s'exclama Lise avec un air horrifié.
- Pourquoi?

Mon amie me lança un regard plein de défi avant de se tourner vers la fenêtre de Voisin.
- Tu ne vas pas y aller juste en jeans Aline, car ce n'est pas juste une fête. Il te demande de l'accompagner, et on sait tous ce qu'il s'est passé entre vous la dernière fois. Donc, on sait aussi ce qu'il a derrière la tête.
- Tu réfléchis beaucoup trop...

Elle leva les yeux au ciel et se mit à fouiller dans mon armoire:
- Tu vas donc le laisser gagner?
- Gagner...?
- Votre jeu, depuis le début, c'est de la putain de séduction comme dans les films. Il s'attend à voir la Aline de d'habitude, il prendra les choses en main et une fois de plus, il essaiera de t'embrasser, et peut-être plus. Tu te laisseras faire parce que tu ne peux pas lui résister.
- Je ne me laisses pas faire!
- Tu n'as pas opposé beaucoup de résistance au fait qu'il t'embrasse...
- Oui mais au final, il ne s'est rien passé.

Je fixais la feuille avec mon défi, exaspérée. Je n'aimais pas la façon dont Lise qualifiait notre "relation".
- Si je suis ta logique, continuais-je, je devrais le séduire, comme ça c'est moi qui prends l'ascendant? Ça ne me ressemble pas.
- Oh Aline, c'est pas comme si tu ne savais pas t'y prendre.

Je lui lançais un regard noir, car elle faisait référence à un épisode de ma vie dont je n'étais pas très fière.

Néanmoins, rien qu'en imaginant la tête de Gabriel, je ne pus m'empêcher de trouver l'idée de Lise plus si débile que ça.
Au final, je ne ferais rien de mal. Il n'aurait le droit de rien faire, et je ne ferai que le provoquer un peu plus que d'habitude. Et il comprendrait que, moi aussi, j'ai mon mot à dire, que je ne suis pas à la merci de ses émotions et ses envies.
- Peut-être que c'est pas si con... admis-je en souriant.

Même si notre idée ne volait pas très haut d'un point de vue maturité, je venais de faire passer cette soirée de la case 'supplice' à la case 'amusement' tout en restant raisonnable.

~ fin du flash-back ~

En me rappelant de sa tête quand j'avais ouvert la porte, je savais que j'avais bien fait. J'avais gagné, et la soirée était très drôle au début, même si je devais faire pas mal d'effort pour ne rien laisser paraître. Mine de rien, j'avais moi aussi l'impression de perdre un peu plus chaque jour à notre jeu.

Puis, était venu l'épisode de l'alcool. Un mystère de plus à élucider chez Gabriel...

Je n'aurais jamais cru qu'il puisse réagir comme ça. D'ordinaire, je l'aurais envoyé se faire foutre, mais j'avais senti dans sa réponse une profonde tristesse, qui m'avait ramenée à notre deuxième nuit ensemble, deux semaines plus tôt. Il n'avait pas besoin qu'on le rejette pour arrêter, c'était plutôt l'inverse.

D'ailleurs, après mon câlin, il était tellement troublé qu'il n'avait plus bu une seule goutte d'alcool, même s'il avait déjà vidé la bouteille de moitié.

Puis, il avait fallu rentrer. Il voulait nous ramener en moto, mais il en était hors de question.
Seulement, de son côté, il était également hors de question de la laisser à la fête...

~ Flash-back ~

- Tu ne connais pas quelqu'un qui pourra nous ramener nous, et ta moto? demandais-je, agacée.
- Antoine à la camionnette de son père. Je crois que ma chérie rentre dedans. Mais c'est hors de question.

La fenêtre d'en faceWhere stories live. Discover now