Chapitre 15 - Kiss?

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Point de vue d'Aline

Je n'avais jamais aussi bien dormi de ma vie. Toute la nuit, j'étais blottie dans les bras de Gabriel, je m'étais sentie en sécurité, et je lui avais fait confiance pour ne rien tenter.

Je sentis vaguement ses caresses dans le bas de mon dos, et j'ouvris mes yeux pour les plonger dans les siens. Nos visages étaient très proches, de quoi presque avoir envie de rompre les quelques centimètres qui séparaient nos lèvres...

Mais je me le refusais. Je ne voulais pas embrasser Voisin, il prendrait trop la confiance. Et puis, je voulais un premier baiser mémorable...

...

Je ne venais quand-même pas de m'imaginer qu'on pourrait aller plus loin?
Oups...

Je ris intérieurement de mes conneries quand Gabriel prit la parole, un sourire amusé sur les lèvres:
- Qu'est ce qui te fait rire?

Je le scrutais un moment, puis les événements de la veille me revinrent en mémoire. Son suicide, son fameux "personne ne m'aime", le fait qu'il ai trop bu...
- Qu'est ce qu'il s'est passé dans ta tête hier soir?

Son regard s'assombrit et il arrêta ses caresses.
- Tu as esquivé ma question, lâcha-t-il au bout d'un moment.
- Tu as esquivé la mienne aussi.

Je décidais de ne pas insister, pour ne pas gâcher l'ambiance. Il devait sans doute se dire la même chose puisqu'il reprit ses caresses et m'embrassa sur le front.
Ce geste, aussi futile soit-il, me fit frissonner, et mon coeur fit un bon dans ma poitrine.

- Je t'excite hein?

Sa phrase me ramena sur terre et je me mis à rire.
- Pas du tout.
- Ah ouais?

Il afficha un petit sourire malicieux et remonta doucement sa main sur ma hanche, d'un geste assuré, tout en me regardant profondément.
- N'y pense même pas, murmurais-je.

Son sourire s'élargit, et il passa sa main sur mon ventre. Lentement, il entreprit de la remonter mais je le repoussais violemment.
- Hors de question!

Il éclata de rire.
- Ça va, j'allais pas faire grand chose. Et puis t'es une grande fille non?
- Justement, je me respecte.
Je lui lançais un regard noir. Il m'embrassa, sur la joue cette fois, puis me pris dans ses bras pour me faire un câlin.

- C'est pour ça que je t'aime bien.

Surprise, je le laissais faire sans rien dire.
- Parce que tu m'aimes bien?
- Bah oui. Sinon, je ne te parlerais pas.
- Mais hier t'as dit que t'étais amoureux.
- Hier, j'étais bourré.

La dernière phrase était plus sèche. Je me mis à sourire, puis carrément à rire. 
- Et alors comme ça, personne ne t'aime?
Je m'attendais à ce qu'il se mette à rire avec moi, mais ce fut le contraire. Il n'était même pas en colère, il semblait... perdu? Bordel il était tellement mignon.

- Ne rigole pas avec ça, tu ne connais pas ma vie.

Son ton n'était pas sec, juste triste. Profondément triste. Je compris alors que j'avais touché un point sensible. Je ne parvenais pas à m'expliquer pourquoi, mais je ressentais le besoin de le rassurer.
- Gabriel... Moi aussi je t'aime bien.
Je caressais timidement son bras.
Il eu d'abord l'air surpris, puis je vis que ma remarque le toucha profondément. Il semblait être livrer à un combat intérieur. Il approchait doucement ses lèvres des miennes. Je commençais à stresser. Est-ce que je devais encore le repousser? Je n'eus pas le temps de répondre à ma question.

Un homme, son père sans doute, ouvris grand la porte en criant "Gabriel, je suis enfin rentré! "

Gabriel se figea sur place. Il devint presque livide. Aussi pâle que la mort.
- T'as encore ramené une fille...? continua l'homme comme si je n'existais pas.

- C'est une amie, lâcha-t-il sèchement. Papa, dégage de ma chambre. 
- Et un bonjour? Tu pourrais au moins faire semblant d'être content de me revoir! Après un mois d'absence quand-même!
- Justement. Un mois que je t'attends. Un mois sans nouvelle. Un mois où tu pourrais être mort je ne serais même pas au courant.

Je ne savais plus où me mettre. Manifestement, ses relations avec son père n'étaient pas au beau-fixe, et j'avais l'impression de me retrouver au coeur d'une dispute familiale alors que je n'avais rien à faire là.

- Tu ne m'as pas donné de nouvelles non plus, renchérit le père, cette fois vraiment en colère. 
- Parce que tu en as donné à maman quand elle était malade et que tu te tapais ta collègue?! T'en as donné peut être? Où tu l'as laissée crever?!

Gabriel s'était levé, et il venait de crier, hors de lui. Je voulais disparaître, j'étais tellement mal pour lui...

Son père semblait choqué par les dernières paroles de son fils.
- Dégage ta pute, on doit avoir une discussion sérieuse.
Il tourna les talons, nous laissant seul dans cette atmosphère de plomb.

Gabriel s'habillait en vitesse pendant que je restais plantée là, assise sur son lit, ne sachant que faire. J'avais bien conscience que j'avais l'air débile... Quand le regard de mon voisin croisa le mien, il s'attendrit légèrement.
- Viens chérie, on se barre. 
- On va où? 

Il réfléchit puis regarda par la fenêtre. Il écrivit rapidement quelque chose sur une feuille, la colla, puis pris ma main pour m'aider à me lever.
- On va chez toi.
- Tu t'invites chez moi?
Je me mis à rire toute seule, puis arrêta quand je me rendis compte qu'il était sérieux. 
- Bah ouais. Où est le problème? 

Je levais les yeux au ciel.
- Un jour, je t'apprendrai la politesse.
Je pris sa main, descendis les escalier quatre à quatre puis me précipitais chez moi, toujours en pyjama. Par chance, mes parents étaient partis faire des courses, comme souvent le samedi matin. Je montais dans ma chambre, sans même prendre le temps de vérifier s'il me suivait. J'enfilais rapidement un jeans et me changeait dos à lui. J'en avais plus rien à foutre à présent de s'il me voyait ou pas. Mon seul et unique problème pour l'instant, était le mot collé à sa fenêtre. Le défi qu'il m'avait donné.

" Embrasse-moi. "

C'était une blague?

Je terminais d'enfiler mon t-shirt puis me retournais. Il était nonchalamment appuyé contre le cadrant de la porte, à m'observer de la tête aux pieds.
- T'as un beau dos, dit-il avec un air amusé.

Je ne relevais même pas sa remarque.
- Tu peux pas me demander de faire ça! hurlais-je.
- Pourquoi? Tu aurais peur d'aimer ça? Ou tu voudrais quelque chose de plus romantique? Qu'est-ce qui t'empêche de le faire au juste?

Je n'arrivais pas à le croire. Tout avait été parfait, je l'invitais même chez moi ce matin, et il m'obligeait à l'embrasser?  Je me rendis dans le salon, bien décidée à lui ouvrir la porte pour qu'il rentre chez lui. C'était un manque de respect total.

Il attrapa mon bras pour me tourner vers lui, et posai doucement sa main sur ma joue.
- Pourquoi tu te mets dans des états pareils? Je ne t'ai pas demandé de mettre la langue.
Il sourit et pressa son corps contre le mien. Est-ce que j'allais le laisser faire? De nouveau, il approcha doucement ses lèvres. Je paniquais littéralement. Ce qui allait se passer ne signifierait certainement pas la même chose pour lui que pour moi.

Néanmoins, j'étais incapable de bouger. Je me surpris même à fermer les yeux, attendant la fin de mon supplice. 

- Aline?! s'écria quelqu'un depuis l'entrée. 

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Je suis pas satisfaite de ce chapitre mais bon, il est important pout la suite. 😂

La fenêtre d'en faceWhere stories live. Discover now