Chapitre 30 - Doutes

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- Bon mec, tu l'as fait ou pas?
- Ne me dis pas que tu recommences à faire le fragile.
- Tu vas quand même pas te priver pour une meuf?
- Allez Gabriel, explique nous!

Je jetais un coup d'oeil à Maxence, c'était le seul qui pouvait me sortir de cette situation, mais il draguait une fille plus loin. Je terminais ma bière, lassé de ces questions incessantes.
- J'vois pas en quoi ça vous regarde, je suis avec elle et ce qu'on fait c'est notre problème. 
Je vis Antoine ricaner du coin de l'oeil, j'avais déjà envie de lui casser la gueule et ce n'était que ma troisième bière...

Sarah, qui avait enfin quitté les bras de son copain, vint s'asseoir à côté de moi.
- Je sais que je n'ai pas beaucoup été là pour toi Gab' mais...
- T'étais jamais là.
- Oui je sais, je suis...
- J'en ai rien à foutre.
- Mais je voulais...
- Ta gueule. 

J'avais passé des semaines à être plus déprimé que d'habitude, elle le savait, mais elle n'était pas venue une fois me voir, me parler, au moins me demander si ça allait. Elle restait avec ses amies et surtout, son copain.
- Laisse-moi parler et arrête de me couper! Déjà, tu remarqueras que j'avais raison et que t'aurais du m'écouter!
- Comment ça t'avais raison?
- Vous vous êtes mis en couple, vous êtes tombés amoureux, et vous avez souffert. Je te l'avais dit.
- Tu te fous de ma gueule? Tu m'ignores quand tu passes devant moi, j'ai passé deux mois à me bourrer la gueule plusieurs fois par semaine, tu le savais, et t'as rien fait, tu passes ton temps avec ce connard qui te coupe du monde et tu viens me faire la morale? "Blablabla je te l'avais dit"? Mais va te faire foutre Sarah!

Tout le monde avait les yeux rivés sur nous, son copain me fusillait du regard, mais je savais très bien qu'il n'était pas capable de me faire la moindre remarque, il avait trop peur de ma réaction.
Sarah, elle, même si elle était un peu surprise, ne se démontait pas:
- C'est ton point de vue Gab, et je le respecte, mais écoute la suite.
- Bordel c'est pas mon point de vue c'est la vérité! 
- Écoute moi putain!

Elle se leva, vraiment énervée. 
- Je suis contre le fait que tu te mettes avec elle. Elle va essayer de te changer, elle a déjà un peu réussi! C'est pas une bonne idée, tu vas faire que souffrir! C'est pas tant une sainte que tu ne le penses, elle t'a déjà quitté lâchement! Est-ce que tu la connais vraiment? Quand elle va déménager, elle va te lâcher!

Je fulminais, je ne savais pas d'où Sarah sortait ces imbécilités mais je ne voulais pas la croire ne serait-ce qu'une seconde. Aline était exceptionnelle, Sarah était conne. CQFD.

- N'importe quoi.
Je ne gueulais même plus, elle me fatiguait...
- Ah oui? Je la connais mieux que tu ne le penses, car on a des amis en commun. L'été passé, elle était en couple avec un mec sublime, super doué, qui faisait tout pour elle. Puis quand elle a du rentrer parce que ses vacances dans le sud étaient finies, elle l'a quitté parce qu'elle ne voulait pas de relation à distance. Ça signifie deux choses Gabriel. La première,  c'est qu'elle va te quitter pour la même raison. La deuxième, c'est qu'elle va retrouver ce mec si génial et te remplacer rapidement. Et toi tu vas finir alcoolique dépressif parce que tu ne t'en seras jamais remis. 

Les autres ne savaient pas quoi dire. Ils étaient gênés, et hochais lentement la tête pour signifier leur accord avec Sarah. Seul Maxence, qui avait écouté la discussion, osait ouvrir la bouche:
- Que ce soit vrai ou pas, c'est déjà trop tard Sarah. Alors ne lui pourri pas ses derniers mois avec elle...

Je me levais et les laissais dans leur débat, moi je ne voulais plus entendre ces conneries. Y'a un mois, on se retrouvait enfin, depuis, tout était si beau entre nous. Je faisais un maximum d'effort pour elle, et Voisine en fait également. On apprenait à se connaître, à se comprendre, on ne se disputait presque plus jamais, on était souvent sur la même longueur d'onde... Bref, tout allait pour le mieux. Et voilà que c'étaient mes "potes" qui s'emmêlaient.

Je rentrais, énervé, et montais directement dans ma chambre. Aline écoutait de la musique de l'autre côté et m'avait vu passer.

" Ça ne va pas Gab'?"

Je fixais la feuille qu'elle avait collé contre la fenêtre. Plus je ressassais les dernières paroles de Sarah, plus un énorme doute s'emparait de moi. J'hésitais à lui en parler, mais que ce soit vrai ou pas, elle démentirait ses paroles...

" Non, non, tout va bien, juste quelques potes chiants. "

Elle me sourit à travers la vitre et je fis de même, mais j'avais peur à présent. Et si elle avait un côté sombre malgré tout? Et si elle se foutait de ma gueule?
Est-ce que j'avais raison de lui faire autant confiance?

Je pesais toujours le pour et le contre puis décidais finalement de lui en parler. Le silence, les doutes, c'était la seule chose qui allait nous tuer. Pour une fois Gabriel, fait preuve de maturité...
J'ouvris la fenêtre et m'assis sur le rebord. J'attendis qu'elle fasse de même avant de commencer:

- J'ai vu Sarah, cette connasse... Elle m'a dit qu'elle savait des choses sur toi.
Je la vis se raidir et son visage changea d'expression:
- Ça commence bien... lâcha-t-elle.
- Oui... Apparement tu te tapais un mec hyper sexy quand t'étais en vacances dans le sud et tu l'as lâché à cause de la distance. D'après Sarah, tu  vas faire la même chose avec moi et retrouver ce mec pendant les vacances. 

Aline parue surprise par ma révélation. Elle médita dessus quelques instants avant de me répondre calmement.
- C'est vrai, je suis sortie avec lui et je ne voulais pas de relation à distance. Mais cette histoire n'a absolument rien à voir avec celle que je vis avec toi bébé...

J'étais de plus en plus rongé par l'inquiétude. Après tout, j'avais beau détester Sarah, elle avait quand-même raison quand elle a dit qu'on allait souffrir tous les deux. Et si elle avait raison une fois de plus?
Je balançais mes jambes dans le vide, je stressais. Je ne tenais plus en place.

- Gabriel, poursuivit-elle, fais-moi confiance. Ce mec, c'était une idylle de vacances, rien de plus. Ma relation avec toi a dépassé ce stade depuis longtemps.
- Mais tu vas pas me jeter hein?
Je ne m'étais jamais senti aussi vulnérable. Voisine avait mon coeur entre ses mains, elle pouvait très bien décider de détruire ma vie si elle me lâchait du jour au lendemain sans explication.
- Je te promets que non.
Elle plongea ses yeux dans les miens, un air attendri sur le visage, puis elle poursuivit:
- Je t'adore chéri... Jamais je ne te laisserais tomber comme ça... Je te promets que rien ne pourra nous séparer. Ni cette distance, ni tes potes, ni nos parents... Rien.

Ses paroles me rassurèrent un peu et j'esquissai un léger sourire.
-Merci princesse...
Sans un mot de plus, je rentrais dans ma chambre et refermais la fenêtre. Je m'allongeais sur mon lit et fixais le plafond. Il fallait que je ne laisse personne me faire douter de nous...

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La fin de l'histoire approche!

Qu'en pensez-vous?

Comment pensez-vous que l'histoire se terminera?

La fenêtre d'en faceNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ