La fenêtre d'en face

Chapitre 24 - Tentative d'excuse

" Gabriel, je suis désolée. "

" C'est moi qui ai été trop loin cette fois... "

" Tu veux qu'on retourne sur le banc? La vue était magnifique. "

" Tu pourras me raconter ton truc important, je t'écouterai cette fois."

" Allez, réponds-moi... "

Je regardais Voisine coller ses feuilles à la fenêtre, sans bouger ni émettre la moindre émotion.
Toute la nuit, j'avais revu cette journée horrible que j'essayais d'oublier. Mon père qui ne voulait pas me répondre, cette connasse qui ne voulait pas m'emmener parce qu'elle risquait de ne pas toucher son fric...

Ce coup de fil...

Et voilà, j'étais encore en train d'y penser.

Je me dirigeais lentement vers mon bureau, je n'avais aucune envie de lui répondre, mais il fallait bien trouver un moyen pour qu'elle arrête de me harceler.

" Donne moi mon défi et ferme ta gueule. "

Au moins, c'était clair, et même elle serait capable de comprendre. 

Je vidais ma bière et regardait les nuages en attendant que Voisine colle le message suivant.
Elle disparut de ma vue un long moment, et j'étais trop fatigué pour l'attendre. Je m'écroulais dans mon lit et m'endormis aussitôt.

***

J'entendais mon réveil sonner. On était lundi. Je ne sais pas combien d'heure j'avais dormi, mais je n'étais pas motivé pour une journée 'normale'. 
Je me levais et jetais automatiquement un regard sur la fenêtre d'en face.

" J'veux que tu m'emmènes regarder les étoiles. "

Bah voyons. Comme si c'était aussi facile...

***

J'arrivais au lycée de mauvaise humeur. Je ne voulais pas la voir, je ne voulais pas faire semblant. Je risquais de dire de la merde...

Je rejoignis Maxence et le groupe.
- Hé! Gab'! T'es pas venu à la fête ce week-end.
- J'avais autre chose à faire.
- Avec Aline?

Il cassaient déjà les couilles.

- Non, pas vraiment.
Je soupirai et me rendis en cours rapidement. 

- Gabriel! Tu m'ignores?
C'était Voisine cette fois. Je me tournai vers elle et l'observait brièvement. Toujours aussi canon... Elle s'approcha de moi pour m'embrasser doucement. Je la laissais faire sans réagir.
- Je dois aller en cours...

Je repris mon chemin sans la calculer plus longtemps.

***

En fin de journée, j'attrapai la main d'Aline sans un mot, et l'emmenais vers ma moto. Elle suivait tant bien que mal derrière moi.
- Gabriel! Qu'est-ce que tu fais?!
Je lui donnais violemment son casque.
- Ta gueule, je fais juste mon défi.

Une fois qu'elle fut installée, je roulai -un peu trop - rapidement vers le fameux banc, duquel on pouvait observer toute la ville et ses lumières de décembre.

Il était 18h30, il faisait déjà noir, et la vue était vraiment magnifique.

Une fois arrivé, j'allai m'installer sur le  banc sans l'attendre.
- Voilà. Tu peux voir les étoiles. Contente?
- Je t'ai dit que j'étais désolée... Arrête d'être méchant...
- Tu ne te rends même pas compte de ce que tu as fait. T'as perdu ma confiance.