Overwhelmed.

13. Vérité

Tout le monde courait et s'agitait autour de moi. Je n'étais que spectateur de la scène. Une horde de policiers arriva au lycée et je fus de nouveau emmené au commissariat. Une femme prit rapidement mon témoignage. Je ne parlai bien évidemment pas du fait que Cassandre ait quitté le lycée sans autorisation. L'administration et ses parents lui feraient déjà payer assez cher. Personne ne me demanda vraiment comment j'allais. J'appris seulement que des empreintes avaient été découvertes sur le corps de Maxence et que les échantillons étaient en cours d'analyse. On me laissa ensuite rentrer chez moi.

Je sortis du commissariat et fus saisis par le froid. Je sortis mon téléphone et appelai Ugo. Il décrocha immédiatement. Je commençai :

"Salut, c'est moi. Je suis désolé de te déranger, mais tu pourrais venir me chercher s'il te plaît ? Je n'ai pas ma voiture pour rentrer."

Un bref silence suivit ma demande puis Ugo râla :

"Oh, Erwan je suis un peu occupé, là...tu ne peux vraiment pas rentrer tout seul ? Je sais que tu me prends pour ta mère maintenant, mais ce n'est pas vraiment le moment."

J'entendis une voix féminine en fond. Cela devait être la nature de son occupation. Je levai les yeux au ciel et insistai :

"Écoute, je ne sais pas encore qui est ta nouvelle conquête mais je pense qu'elle peut attendre. Moi j'ai eu des ennuis, je t'expliquerai lesquels, je suis dehors et je me gèle, là. Alors si tu pouvais avoir la gentillesse de me dépanner, tu serais un amour.
-Ah mais ce n'est pas une nouvelle conquête, c'est...
-Ugo, je m'en fous. Je suis au commissariat, dépêche-toi s'il te plaît." Le coupai-je

"Au commissariat, qu'est-ce que t'as fait ? Ok, c'est bon j'arrive tout de suite." Soupira t-il avant de raccrocher.

Je glissai à nouveau mon téléphone dans ma poche. C'était la deuxième fois en une semaine que je me retrouvais ici. C'était décidé, à la rentrée, j'allais demander à être muté et nous déménagerons. J'avais besoin de changer d'air. De tout plaquer pour tout recommencer.

Je posai une main sur ma tête, je me sentais sonné. C'était horrible à dire, mais j'étais soulagé que Maxence ait été la dernière victime. Sa mort m'aurait fait moins de mal que celle de n'importe qui d'autre. Cassandre, en particulier. Durant une fraction de seconde, j'avais eu tellement peur que ce soit elle. Il me semblait que j'avais réellement des sentiments pour elle. Sa mort m'aurait anéanti. Heureusement, elle avait quitté le lycée. Elle était sortie de l'infirmerie avant...
Un frisson courut le long de mon échine. Elle était sortie en courant juste avant que l'on retrouve Maxence. Mon pouls accéléra. Elle haïssait Victoire. Elle avait parlé à Julie, le matin de sa mort. Ma respiration devint saccadé. Puis, je me raisonnai. C'était idiot. Je tirais des conclusions hâtives. Je n'étais pas enquêteur. Si les policiers n'avaient pas trouvé le criminel, je ne pouvais y arriver. De plus, c'était Cassandre. Je la connaissais. Elle était si fragile. Jamais elle ne serait capable de telles choses. Je ris nerveusement et passai une main dans mes cheveux. Je devenais encore paranoïaque, il fallait que j'arrête de délirer. Tout cela, n'était qu'un ensemble de coïncidences. Il fallait être réaliste, Cassandre n'avait pas été la seule à parler à Julie ce jour-là. Victoire était loin d'être appréciée par tout le monde. Pour ce qui était de l'infirmerie, je n'avais pas d'explication mais je ne connaissais pas la raison de la fuite de Cassandre. Même après m'être rendu compte de l'absurdité de mes propos, je me sentais mal à l'aise.

Une voiture s'arrêta devant moi et la portière côté passager s'ouvrit. Je montai et m'installai. Ugo n'avait pas l'air spécialement heureux de me voir. Il démarra puis me demanda :

"Alors, que t'arrive t-il ?"

Je lui racontai ma découverte à l'infirmerie, le transport de Maxence aux urgences et mon témoignage. Le visage d'Ugo devint sérieux. Il me dévisagea, l'air inquiet.