Lorsque l'on aime quelqu'un, il est facile d'énoncer les raisons pour lesquelles nous éprouvons des sentiments pour cette personne. Il est facile d'écrire une liste de compliments.
Mais lorsque que l'on demande le contraire, c'est tout de suite plus compliqué. Il y a deux types de personnes : celles qui n'apprécient pas quelqu'un pour une raison précise, et celles qui détestent quelqu'un sans réussir à en donner la raison. Kim Taehyung semble faire partir de cette seconde catégorie. Du moins, selon Céleste.
Plus d'une semaine s'est déjà écoulée depuis l'arrivée de la jeune étudiante au sein du cabinet et celle-ci n'a pas réussi à percevoir une seule fois l'ombre d'un sourire sur les pulpeuses du noiraud. Etait-il malheureux ou simplement méchant ? La parisienne peinait à percevoir la lumière que les reste de ses collègues prétendent constamment voir en lui.
Peu importe combien de fois elle a essayé de percevoir la moindre émotion son visage, c'était un échec. Il restait stoïque, inexpressif, comme s'il était impossible pour lui de sourire, rire ou même d'être attendri.
Si Céleste n'a pas eu à se plaindre de Namjoon qui a été incroyable avec elle depuis le premier jour, ni de Jimin avec qui elle a commencé à construire une amitié, elle ne pouvait plus supporter de se retrouver dans la même pièce que Kim Taehyung. Bien qu'elle se demandait s'il était une personne heureuse, le cadre n'avait en revanche aucune difficulté à rabaisser l'étudiante plus bas que terre. Un regard ou une simple parole suffisait à lui faire perdre l'estime qu'elle tentait sans cesse de bâtir. Et ce n'était pas passé inaperçu aux yeux de Jeongguk. Il s'en voulait de l'avoir poussé à faire ce remplacement. Il s'en voulait de vouloir le meilleur pour elle au prix de sa santé mentale. Il s'en voulait - peut-être un peu trop - si bien qu'il insistait depuis quelques jours pour accompagner chaque matin sa meilleure amie au travail. Et c'est la raison pour laquelle Céleste se retrouve de bon matin dans le métro parisien, tête reposant contre le torse d'un Jeongguk tout aussi fatigué. Il n'y avait rien de pire que le jeudi - outre le lundi.
« Si nous étions pas en retard je t'aurais payé un petit déjeuner. Désolé. »
Le brun murmure et Céleste relève le regard, les sourcils froncés avant de glisser sa main sous le manteau ouvert de son meilleur ami pour le pincer. Un petit cri de douleur s'échappe de sa bouche, faisant rire la parisienne qui retrouve rapidement son sérieux.
« Tais toi, idiot. Mangeons plutôt ensemble à midi. »
« Mais tu manges avec tes collègues. »
« Non, je mange avec toi alors trouve un bon endroit. »
Lèvres pressées contre le front de sa meilleure amie, Jeongguk rit doucement au comportement de celle-ci. Elle savait toujours comment obtenir ce qu'elle voulait et surtout avec lui. Après tout, elle est tout ce qu'il a ici. Il n'a qu'elle, son précieux trésor. Son coeur battait fort à l'idée de passer à nouveau du temps avec elle. Il se sentait si seul ces derniers temps et dire que l'idée qu'elle finirait par le délaisser lui avait traverser l'esprit plusieurs fois.
Bien trop rapidement, le métro s'arrête à La Défense et Jeongguk glisse sa main dans celle de sa meilleure amie jusqu'à leur arrivée devant le bâtiment de Vante&Co où la brune presse dans un rapide baiser, ses charnues contre la joue du brun avant de trainer des pieds pour pousser la porte en verre.
« A tout à l'heure ! »
Elle mime sur ses lèvres avant de tourner le dos à son meilleur ami et monter à l'étage. La fatigue se faisait ressentir dans tous les membres de son corps. Ses paupières semblaient tout aussi lourdes que son corps. Elle n'aurait pas du étudier si tard la veille, elle le savait. Seulement si Jeongguk lui prenait tous les cours, elle se devait de rester à jour, chose assez difficile à cinq jours de la fin de son remplacement chez Vante&Co.
