Je me suis donc dirigée vers la cantine, pour y rejoindre Mélanie, Grégoire et quelques autres amis. Mélanie m'a directement questionnée du regard, pour savoir comment les choses s'étaient déroulées. Je lui ai fait croire que tout s'était passé comme prévu, que je ne m'étais pas trop énervée et que Parker avait compris que ce n'étais plus nécessaire de m'interroger tout le temps. Je sais que ce n'était PAS DU TOUT le cas, mais parfois, il vaut mieux mentir. Parce que tout n'est pas aussi simple. C'est bien beau de dire que si on dit toujours la vérité, alors tout ira bien, qu'il n'y a que les mensonges qui blessent. Mais en réalité, il y a énormément de choses qu'on garde pour soi, il y a des choses qu'on ne partage pas, pour diverses raisons. Que cela soit pour se protéger soi, ou pour protéger les autres. Et aussi parce que parfois la vérité est bien trop dure à admettre. Le mensonge, c'est la solution de facilité, c'est vrai, et ce n'est pas toujours bon de tout garder pour soi. Mais comment faire pour être assez fort pour tout affronter ? Il y a des moments dans la vie où on a un coup de faiblesse, on ne peut pas toujours être intouchable, toujours tout surmonter avec brio. 
                              Quoi qu'il en soit, j'ai menti. Je le reconnais. Et je déteste ça, mais c'est comme ça. Ce n'est ni la première, ni la dernière fois.
                              Le repas s'est déroulé comme d'habitude et je pense que personne n'a remarqué que j'étais ailleurs. Ensuite, on est allé en anglais et on a bien rigolé. J'adore la prof d'anglais, elle est assez jeune et plutôt dynamique. On fait plein de choses et c'est très interactif. Et puis j'aime bien les langues étrangères, je trouve que c'est très intéressant. On a fait un travail de groupe et l'accent anglais de Grégoire est à tomber, haha. Je vous jure, j'ai jamais entendu quelqu'un qui avait un si mauvais accent anglais, et pourtant le mien n'est pas du tout exceptionnel. Bref, il se moquait de lui-même et ça nous a beaucoup fait rire. J'ai momentanément oublié toute cette histoire de messages d'inconnu.
                              Mais après cela : direction histoire. Je n'avais rien perdu de ma nouvelle motivation qui me faisait travailler en histoire mais je n'avais pas perdu non plus la haine que je portais à Maillard. Mélanie n'a pas arrêté de se foutre de ma gueule parce soi-disant je râlais beaucoup. SOI-DISANT. 
                              Et pour finir, on a eu SVT. C'est un cours que j'apprécie beaucoup aussi. En même temps, en S, il vaut mieux aimer les matières scientifiques ^^. En plus, au début de l'année, on étudie plusieurs chapitres qui touchent à la biologie, l'être humain... et pour quelqu'un qui veut faire médecine, c'est bien si on aime ces chapitres. Enfin, je crois. Parce que si à 20 ans je commence seulement des études de médecine, à quel âge vais-je terminer ? Pfiou, putain d'avenir incertain ... 
                              La sonnerie de 17h a annoncé ma libération. J'avais besoin de bouger, je n'en pouvais plus et pourtant : « Dire qu'on est que mardi ! »
                              C'était une journée de merde mais une bonne soirée. Cette soirée, je l'ai passé devant un bon film avec mon père, et, croyez moi, il n'y a rien de mieux ! 
                              Mercredi 16 septembre 2015, 6h03
                              PDV Ethan
                              J'ai senti une main sur mon épaule et quelqu'un qui m'appelait : « Monsieur, monsieur ça va ? »
                              J'ai ouvert les yeux et il m'a fallu quelques secondes pour réaliser que j'étais encore dans le hall de l'hôpital. Je m'étais endormi sur une table de la cafeteria du hall, une sorte d'endroit où les gens attendent devant la machine à café. 
                              Moi : « Euh oui, oui, ça va, désolé, il est quelle heure ? »
                              J'étais face à une jeune femme, la vingtaine je dirais ou un peu moins. Une infirmière je pense.
                              Elle : « Je sais pas exactement mais il est 6h ou 6h10 »
                              Moi : « Oh putain ! »
                              J'ai souri pour la remercier et elle est partie. J'ai soufflé, en réalisant que je venais de passer la nuit ici. Quel genre de gars dort toute la nuit sur une table de cafet sans s'en rendre compte ?
                                      
                                  
                                              ESTÁS LEYENDO
Bleeding out (Relation prof/élève)
RomanceElena Morra, 19 ans, bientôt 20 et toujours au lycée, à son grand désarroi. Toujours bouleversée par la mort de sa mère il y a maintenant plus d'un an, elle ne rêve que d'une chose : quitter le lycée et tous ces gens qu'elle ne supporte plus pour re...
