Chapitre 29

4.4K 215 28
                                    

Dimanche 27 septembre 2015, 10h35

PDV Ethan

Le reste de la semaine s'était déroulé sans encombre, la routine quoi. J'avais essayé de croiser Elena à plusieurs reprises, mais elle m'évitait encore. En plus, à chaque fin de cours, il y avait au moins une personne qui restait pour poser une question. Et la plupart du temps, c'était Amélia. De plus en plus insupportable celle-là ... J'étais censé voir Elena en colle vendredi soir mais le directeur avait pondu une réunion et toutes les colles avaient été repoussées d'une semaine.

Bref, je suis passé à l'hôpital tous les jours mais Juliette ne voulait toujours pas me voir. J'ai passé la plupart de mon temps à me demander ce qu'avait pu être l'évènement déclencheur dont le psy avait parlé, mais rien. Je ne voyais pas du tout. Je trouvais cette situation de plus en plus intenable. Juliette a toujours été un pilier dans ma vie, c'est ma petite sœur quoi ! J'essayais d'imaginer ses journées, ce qu'elle ressentait... Le médecin nous a expliqué que Ju suivait des sortes de cours par correspondance au sein de l'hôpital et que des activités étaient prévues pendant l'après-midi avec les autres jeunes de son âge. Il faut reconnaître que ça m'a rassuré de savoir qu'elle pouvait enfin se remettre à travailler, tout en côtoyant d'autres personnes. Mais, je cite, « le contact social reste difficile pour elle. Elle a du mal à aller vers les autres et surtout elle a beaucoup de mal à accepter le regard des autres, elle a l'impression de sans cesse être jugée ». Ça m'a vraiment touché d'entendre ça. Avant, c'était une jeune fille pleine de vie, elle ne connaissait pas la timidité...

Je n'avais pas recroisé Marie de la semaine, heureusement. Je n'avais aucune envie de parler de ce qui s'était passé mardi. Qu'est-ce qui s'est passé mardi ? RIEN.

Un rapide coup d'œil vers mon réveil m'a informé qu'il était déjà 10h41. J'assumais de moins en moins les nuits au QG mais il faut bien bosser ... D'après mes calculs, je pourrais arrêter ce boulot fin novembre. D'ici là, il fallait réunir de l'argent pour finir de payer la maison de ma mère. Etant donné que mon père est parti sans prendre soin de laisser de quoi payer sa part...

Quand je commence à penser à mon père c'est qu'il est temps de se lever.

Je préparais mon petit déj à côté de Mathieu qui bossait. WOW encore ! Je me moque, je me moque mais il faut avouer qu'il n'a pas arrêté cette semaine. D'après ce que j'ai compris, il y avait des soucis au labo et il devait avancer sur son projet. Mais j'y comprends rien en chimie alors j'en sais pas plus. Des fois, il part dans un monologue sur les formules des molécules chirales, et je me contente de lui demander s'il pourrait fabriquer de la meth bleue comme Walter White pour qu'on devienne riche mais il lève les yeux au ciel en me disant d'aller corriger mes copies. Je l'entends encore expliquer à quel point je suis désespérant.

A 14h, on est allé à la salle de sport. Il y a match aujourd'hui ! J'étais surexcité. La saison avait repris il y a deux semaines seulement et j'avais raté le match ce jour-là. On joue toutes les semaines normalement, le samedi à 17h mais cette année c'est des bras cassés qui ont fait les plannings et du coup, on se retrouve à jouer un dimanche sur deux jusque début octobre. Ce qui fait ... Ah bah la semaine prochaine en fait.

Un entrainement et soixante minutes de jeu plus tard, ils ne nous restaient que les yeux pour pleurer la défaite. Il ne nous a manqué que deux petits buts... Mais on s'était donné à fond alors, en tant que capitaine, j'ai décrété que nous avions quand même mérité la troisième mi-temps. Et on s'est donc retrouvé tous ensemble autour d'une bière. Ca faisait du bien de retrouver l'équipe. Malgré quelques différends, globalement, on s'entend tous bien.

PDV Elena

Cette semaine fut très éprouvante. Et je n'avais aucune envie d'en recommencer une autre. J'avais évité de parler à Parker, et à mon père par la même occasion car l'inconnu faisait encore des siennes. Il (ou elle ?) commentait mes moindres faits et gestes. Ca lui est même arrivé de commenter ce que j'avais pris à la cantine ! Il devait vraiment rien avoir à faire de sa vie ... Pendant ce temps, je menais mon enquête, mais ça ne donnait rien. J'essayais de diluer des petites informations quand je parlais à certaines personnes de la classe mais aucune de ces infos ne ressortaient dans les sms.

Bleeding out (Relation prof/élève)Where stories live. Discover now