Chapitre 18

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« Juliette,

Je sais que tu ne veux ni me voir, ni me parler, et je le comprends. Mais tu me liras peut-être. Enfin, il faut déjà que j'ai le courage de te donner cette lettre. Il est 4h du mat, alors je n'ai pas réellement les idées claires et pourtant je suis incapable de dormir. Je m'en veux tellement, si tu savais. 

Tu me manques, Juliette. La « vraie toi » nous manque tous. Et je sais que ça te manque aussi. Tu as l'impression que rien ne pourra être comme avant, mais après tout, pourquoi vouloir que tout soit comme avant ? Ça peut être encore mieux. On va sortir de tout ça ensemble, je te le promets. Tu vas être plus forte que jamais et on sera encore plus unis. Juliette, ton rire me manque tellement.

Je suis désolé de ne pas t'avoir protégée, c'était mon rôle et j'ai lamentablement échoué. La vérité, petite sœur, c'est que j'ai besoin de toi. J'ai plus besoin de toi que tu as besoin de moi. Si tu savais à quel point je m'en veux... J'aurais dû voir que les choses étaient en train de déraper, j'aurais dû réaliser que tu sombrais petit à petit. Je n'ai rien vu, rien soupçonné et je te voyais tous les jours. J'ai tellement envie d'aller lui péter la gueule à ce minable, mais je sais que ça ne ferait qu'aggraver la situation. J'ai essayé de faire le maximum pour te sortir de là, et là aussi je me suis planté. J'ai vraiment tout donné pour te faire sourire, ne serait-ce qu'une seule fois, c'était mon seul objectif et pourtant j'ai été absent au moment où tu avais le plus besoin de moi.

Juliette, je t'aime tellement. Et je ne supporte pas de te voir aussi triste, démoralisée. Je ne suis pas venu cette semaine-là pour cette raison-là, je ne pouvais pas accepter d'être aussi inutile, impuissant face à la situation. Je donnerai tout pour toi, et tu le sais. J'aimerai tellement te serrer dans mes bras et te promettre que plus rien ne t'arriveras. Mais je suis incapable de te protéger, et ça fait mal de le réaliser.

Mais je te fais confiance. Je sais que tu vas avoir ce déclic, je sais que tu vas surmonter tout ça, tu vas être encore plus forte que tu ne l'es et tu vas tous les bouffer. Je suis sûr que d'ici peu tu vas pouvoir redevenir la cible de toutes les taquineries qu'un grand frère puisse inventer. Et puis, ne t'inquiète pas, il ne me faudra pas longtemps pour trouver à nouveau des surnoms ridicules.

Tu sais, au fond, ma plus grande peur c'est de te perdre. J'ai peur du jour où tu réaliseras que tu n'as pas besoin de moi et en réalité, je redoute que ça ne soit en train d'arriver... Et je ne peux m'empêcher de me dire que si maman n'était pas arrivée à temps, je t'aurais perdue pour toujours. Tu serais partie à cause de moi, parce que j'étais incapable de te soutenir.

J'ai besoin de toi, Juliette.

Je t'aime,

Ethan.

PS : tu as vu comment je deviens un philosophe la nuit ? »

Jeudi 17 septembre 2015, 7h37

PDV Elena

Ce matin, j'étais plutôt motivée pour aller en cours. Je vous l'accorde, ça n'arrive pas tous les jours mais aujourd'hui, c'était différent. Hier, on avait passé une très bonne journée. On avait eu une heure de maths, mais c'était plutôt une heure agréable, même si Greg s'en est pris plein la gueule ^^. Mais bon, à part ça, on a bien rigolé tous ensemble. Je dis « tous » parce qu'en ce moment je passe beaucoup de temps avec François et Olivier, qui sont deux amis de Grégoire et avec Grégoire et Mélanie, bien sûr. Hier après-midi, Benjamin et Rachel se sont joints à nous et j'ai appris à découvrir ces personnes. J'avais plus ou moins eu des à priori sur un peu tout le monde mais on est bien dans notre petit groupe de 7 pour l'instant. Aujourd'hui, j'avais pas maths, alors c'était déjà une bonne nouvelle. Mais manque de bol, quand je suis entrée au bahut, j'ai vu Parker descendre de sa voiture. A chaque fois que je le voyais, je ne savais pas quoi ressentir. J'avais à la fois envie de sourire, en me souvenant de ce fameux soir et envie de le gifler. Il s'était servi de moi, ou il avait joué avec moi, je ne sais pas. Je m'en fiche, je ne tomberai pas dans le panneau. Pourtant, j'ai eu un pincement au cœur en le voyant. Il avait une barbe de trois jours, qui le rendait incroyablement sexy, j'avoue. Mais il semblait fatigué, en plus, il portait les mêmes habits que la veille.

Bleeding out (Relation prof/élève)Onde histórias criam vida. Descubra agora