PDV Elena
Juste avant le début du match, les supporters ont chanté à tue-tête plusieurs chansons et quand, enfin, les joueuses sont entrées sur le terrain, les cris ont doublés de volume. J'ai reconnu rapidement Rebecca, la grande rousse. Elle a toujours été très jolie et très sportive. Son équipement était violet et noir alors que les adversaires portaient une tenue jaune. Rebecca faisait donc partie de l'équipe soutenue par Anaïs, Mathieu, Parker, ma marraine et les autres. Et donc moi, je supportais les jaunes.
Au bout de 10 minutes, à la fin du premier quart temps, l'équipe de Rebecca menait déjà de 9 points. Il faut avouer qu'elles étaient très coordonnées et très agiles mais une blonde et une petite brune se démarquaient, elles mettaient la majorité des paniers. Quant à Reb, c'est surtout la défense son point fort. Mais, intérieurement, je priais pour que les choses s'inversent et j'arborai un très grand sourire quand ses adversaires marquaient des points. Il n'a pas fallu longtemps pour que mon père le remarque. Il me glissa à l'oreille : « Elena, fais un effort s'il te plait, un tout petit effort. J'ai moi aussi été blessé par le comportement de Nathalie, mais elle s'est excusée et elle essaie de réparer les choses. Ta mère voudrait qu'au moins on accepte de faire un pas vers elles. On ne peut pas les ignorer alors qu'elles nous tendent la main toutes les deux. C'est un peu une partie de la famille... »
J'avais envie de partir, de lui hurler qu'il ne savait pas ce que maman voulait. Il ne pouvait pas savoir si elle aurait accepté ou non les excuses. Elle a tellement été déçue à l'époque ... Je nous revoyais à son chevet et je revoyais également son visage lorsqu'elle parlait de son amie. J'étais tellement en colère contre cette femme mais mon père souffrait lui aussi de la situation et si cette « réconciliation » était une chose importante pour lui, je ne devais pas lui mettre de bâtons dans les roues. Après tout ce qu'il a pu faire pour moi... Je ne lui ai donc rien répondu, me contentant d'essayer de soutenir Rebecca et ses coéquipières. J'ai bien dit « essayer ». Habituellement, je ne suis pas aussi rancunière, mais j'avoue avoir parfois de la fierté mal placée. Perdue dans mes pensées, je n'ai pas vu le deuxième quart temps passer. Quand l'arbitre a sifflé, j'ai quitté les gradins pour aller chercher quelque chose à manger, laissant mon père et Nath discuter ensemble.
PDV Ethan
On s'amusait comme des fous, comme une bande de gosses à la récré. On chantait, criaient, encourageaient et je ne pensais plus à rien, j'étais obnubilé par le jeu. Elles jouaient vraiment très bien mais il faut reconnaître que les adversaires ne déméritaient pas. A la pause, j'avais l'intention d'aller voir ma mère, qui était arrivée quelques minutes en retard mais j'ai croisé un ami qui venait encourager sa fille et quand on s'est quitté, je ne savais pas où elle était passée. Tant pis. Je me suis donc dirigé vers la salle des équipements, parce qu'on y avait planqué des ravitaillements pour les personnes qui s'occupaient de la table de marque et comme je suis quelqu'un de très serviable, je me suis porté volontaire pour leur ramener quelque chose à boire et à grignoter. Bon, ok, je l'avoue. J'ai perdu à la courte paille.
Mais en revenant, j'ai entendu la voix de ma mère. Qui parlait à Mathieu.
Je me suis mis derrière la porte qui était entrouverte et j'ai tendu l'oreille.
Ma mère : « Oui, le psy m'a dit qu'elle avait enfin commencé à parler. Elle n'a pas dit grand-chose pour l'instant mais c'est un grand pas, ça redonne un peu espoir ».
Je n'ai pas entendu la réponse de Mathieu mais j'ai cru entendre mon prénom et quelques secondes plus tard, ma mère a repris la parole : « Il a l'air de prendre la chose plutôt bien. Au début, c'était difficile, c'est normal, mais aujourd'hui, il la comprend et je sens que les choses vont avancer. »
BẠN ĐANG ĐỌC
Bleeding out (Relation prof/élève)
Lãng mạnElena Morra, 19 ans, bientôt 20 et toujours au lycée, à son grand désarroi. Toujours bouleversée par la mort de sa mère il y a maintenant plus d'un an, elle ne rêve que d'une chose : quitter le lycée et tous ces gens qu'elle ne supporte plus pour re...
