Chapitre 8

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Chapitre 8

-Je ne vais plus faire de concession avec toi. Soit tu te comportes comme une vraie épouse ou soit tu libères la place. Si Sarah me sert à manger, sois sûre que je te répudie.

Je soutiens le regard de Djily même si j'avoue que j'ai un peu peur. Je ne l'ai jamais vu aussi en colère. J'ai envie de lui cracher au visage que s'il le fait il me facilitera la tâche mais je dois être prudente rien est encore gagné avec Momar et je ne veux aucunement rentrer chez mes parents.
Sans rien dire, je finis par me résigner. Je me lève pour aller directement à la cuisine.
Il veut que je sers à manger il sera servi.
Le bruit de la chasse d'eau montre qu'il se douche.
Sarah a préparé du thiou (Plat à base de riz avec une sauce tomate aux oignons). En réchauffant le plat, je crache dans la sauce et je prends le piment en poudre pour en mettre plus. Je sais que Djily déteste ça. J'en mets pas assez pour que ça soit immangeable mais juste la bonne quantité pour que ça le dérange.
Quand je disais qu'il allait être servi, c'était pas des paroles en l'air.
Je sors aussi la nappe de table. J'ouvre le frigo pour sortir une bouteille d'eau. S'il y a du jus de fruit, cet idiot va se contenter de l'eau plate.
Je sors avec la nappe pour dresser la table. En déposer l'assiette, je vois celui qui me sert de mari prendre place comme s'il était le roi d'Angleterre. Je m'assois avec un sourire en coin, contente du plat que je lui ai servi.
En faisant semblant de me concentrer sur la télé, je jette des coups d'œil à Djily et je manque d'éclater de rire quand il a grimacé à la première bouchée. Evidemment, il ne peut rien dire car il pense que c'est Sarah qui a exagéré sur le piment et il ne veut pas la vexer.
Je continue de regarder mon spectacle. Djily s'efforce jusqu'à la moitié. Et je me lève pour débarrasser sous le regard surpris de Sarah et de mon époux.
Marre de me prendre la tête avec cet idiot et surtout de voir ma bonne au milieu qui ne savait pas où se mettre je me recueille dans ma chambre, j'allume mon ordi et je mets un bon film pensant au fait que ce calvaire prendra bientôt fin.

*****

Depuis qu'il m'a menacé de me répudier Djily ne me dit rien, il fait la gueule. Ça m'arrange puis que je ne suis plus obligée de faire semblant de m'intéresser à ce qu'il raconte. S'il espère que je ferai le premier, il peut encore rêver. Je sais bien ce qui m'arrange.
Comme toujours Momar est le premier à notre rendez-vous. J'avoue aussi que je me suis faite attendre.
Même rituel, on se fait la bise et on entre ensemble. Une fois dans les lieux, je vais dans la cuisine que j'avais déjà localisée vue les maintes de fois que je suis venue ici.
Evidemment j'ai mis le produit dans la sauce avant de sortir de chez moi. J'y ai pas goûté mais j'espère que ça a pas changé le goût. Sarah est bonne cuisinière et je sais déjà que Momar va aimer même si je vais prendre tous les lauriers.
Je vais retrouver Momar avec l'assiette.

-J'espère que tu adores la soupe kandia. C'est préparé spécialement pour toi.
-J'adore mais puis que c'est toi qui l'a fait, peu importe le plat je sais que je vais aimer.

Je prends une serviette que je mets sur lui. Wawaw, il doit pas salir ses beaux vêtements. Je m'installe à côté de lui.

-Tu le déposes pas sur la table. Demande-t-il en regardant l'assiette que j'avais sur moi. Il essaie de prendre la cuillère.
-Non, jamais. C'est moi qui vais te donner à manger.
-Dinama neikh (J'aimerai bien).

Vous n'avez pas besoin que je vous fasse un dessin. J'ai donné à manger à mon bébé et j'ai bien veillé à ce qu'il avale tout. Le mara n'a pas parlé de quantité mais je préfère ne pas prendre de risques. Momar doit me proposer de l'épouser et me confier les clefs de cet appartement pour que je m'y installe. Quand ce sera fait, ce que je prépare pour Djily, wallay il verra pas le coup venir.

*****

Comme d'habitude quand Momar et moi on se voit, on a couché ensemble. Vous n'avez pas besoin de détails. J'ai vu un appel manqué d'ismaïla et je comprenais que ce connard était de retour au pays. Je ne sais même pas ce que je pourrais faire avec lui.
Je ne veux pas prendre de risques. Même si je m'en fous de ce qu'Ismaïla dira à Djily, je veux pas qu'il mette en miettes mon plan de sortir de ce mariage indemne, je sais que ce connard n'hésitera pas à mettre mon nom dans la boue s'il a pas ce qu'il veut. Les pensées se bousculent dans ma tête mais je ne sais pas quoi faire. Franchement le sort n'a pas été clément avec moi quand nous sommes tombés sur Ismaïla au restaurant.
Après je me suis dite que s'il y tient, il rappellera.

Chronique de Souadou: Ma vie, mes choix... (Tome 1 et 2)Where stories live. Discover now