Chapitre 28

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  Chapitre 28

****Souadou****

(Les âmes sensibles, sautez cette partie)
Je tiens encore ma joue endolorie. S'il pense que je vais faiblir devant lui, il se fout le doigt dans l'œil.

-Espèce de connard, je t'interdis de lever la main sur moi. Djily ne m'a jamais frappée. Tu n'es qu'un pédé.

Et bim, je reçois une nouvelle gifle mais là je ne tiens pas ma joue, j'essaie de le frapper à mon tour.
Il me prend la main et la tord. Il me fait vraiment mal. J'essaie de me débattre mais il est trop fort. Il me jette sur le lit.
Je tremble de panique quand je le regarde défaire sa ceinture. Il va pas oser faire ça. Si il va oser et le pire et que ma serviette de bain s'est défaite quand il m'a poussé sur le lit.
Il commence à me battre et je crie de douleurs espérant un des employés va venir à mon secours.
On dirait que plus j'élevais la voix et plus les coups d'Ismaïla étaient violents. Et on dirait qu'on est seul dans la maison, personne ne vient.
A force de crier, à un moment je n'entendais plus ma voix. Mais c'était pas suffisant pour que cet imbécile arrête.
Résignée, je me suis recroquevillée sur moi-même, me disant qu'il arrêtera quand la fatigue le gagnera et c'est ce qui s'est passé. Essoufflé, il a jeté la ceinture parterre. Je sens sa respiration qui s'est accélérée.

-Maintenant je vais te montrer de quoi les pédés sont capables...Gronde-t-il.

Qu'est-ce qu'il va faire ? J'ai mes mains sur mon visage et je ne vois rien. La morsure de la ceinture est encore très présente.
Tout à coup, je sens qu'il m'a retournée. J'enlève mes mains pour voir qu'il est nu. Il écarte mes jambes avant de me pénétrer d'un coup sec.
Je veux pas qu'il me touche mais je ne peux pas me débattre.
Il me pilonne sans merci. Je ne ressens aucun plaisir, tout n'est que douleur.
Incapable de crier à nouveau, je ne fais que pleurer. Priant Allah pour que ce calvaire se termine.

****

Après avoir fini, Ismaïla s'est retiré de moi, s'est couché et a mis la couette sur lui.
Moi j'étais incapable de faire le moindre mouvement, j'avais mal partout.
A un moment donné, alors qu'Ismaïla dormait, j'ai trouvé en moi la force qu'il fallait pour me lever.
Putain, j'ai mal, j'ai mal, j'ai mal, j'ai mal. J'ouvre l'eau du robinet de la baignoire pour laisser couler. Une fois que j'ai une eau à quantité suffisante et en température ambiante, j'entre dans la baignoire. J'ai l'impression qu'on a versé de l'alcool sur les marques. Mais je ne peux pas rester ainsi, il faut que je me batte avec la douleur.
Je ne peux pas me relaxer en sachant que cet imbécile est dans la pièce d'à côté.
Après s'être retiré, il m'a clairement dit que ceci n'était que le début du commencement.
Jamais de ma vie, je n'ai eu aussi peur de ce qui m'attendait. Aujourd'hui j'ai vu un Ismaïla très violent mais je ne peux qu'en prendre à moi-même. Mais qu'est-ce que j'espérais ? Salop un jour, salop toujours !
Notre mariage civil a eu lieu cette semaine-ci. Il faut je me renseigne sur ce que le droit me permet car je vais pas rester ici et laisser ce connard m'ôter la vie.

****

Je me lève difficilement pour sortir de la baignoire. Je prends une serviette pour me sécher. A chaque fois que je touche on dire que c'est avec des lames aiguisées. Vous imaginez que je n'arrête pas d'insulter ce fdp.
Je vais dans le dressing pour prendre une robe en tissu artisanal très légère. Je prends mon ordinateur, mon portable avant de quitter la chambre pour le salon. L'imbécile qui me sert de mari est toujours en train de dormir.
J'ai besoin d'un conseil juridique, malheureusement Mass est le seul avocat que je connais et je ne peux lui parler de ce qui se passe. Je sais qu'il va tout déballer à Djily et je ne veux pas qu'il soit au courant.
Je me connecte avec mon ordinateur. Je vais sur google pour voir si je peux tomber sur un article traitant de la question. Je vois pas mal de chose mais c'est assez relatif au droit français, je ne sais pas si je peux m'en baser pour connaitre ce que me permet le droit sénégalais.
Je ne veux pas seulement divorcer. Je veux divorcer et toucher des indemnités. Ce n'est pas une question d'argent mais je ne peux pas quitter Ismaïla sans qu'il n'ait quelque chose à payer.
Je vois un article disant qu'il faut 6 mois de mariage et la procédure de divorce sera relativement longue.
Putain, comment vais-je tenir 6 mois avec cet imbécile ?
Putain, pourquoi je ne suis pas enceinte ? J'ai arrêté la pilule avant mon mariage avec Ismaïla. Ça fait 3 mois qu'on couche ensemble, je ne suis pas sous contraceptif mais je ne vois aucun changement en moi. Je dois me trouver un rendez-vous chez le gynéco afin qu'il me dise s'il y a un problème.
Je baisse la tête et mes larmes commencent à couler. Le pire c'est de savoir que je ne peux parler de tout ceci à personne. J'ai accompagné ma mère à l'hôpital l'autre jour et elle a été diagnostiqué hyper-tendue. Je ne peux pas la stresser avec ça et je ne peux pas en parler avec Amina car je sais que j'aurais droit à son typique « Je te l'avais dit » et je ne veux pas qu'elle me fasse la morale.
Jamais de ma vie je ne me suis sentie aussi seule.

Chronique de Souadou: Ma vie, mes choix... (Tome 1 et 2)Where stories live. Discover now