Chapitre 10

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  Chapitre 10

****Djily****

J'étais en train de finir mon repas qui m'a été servi encore une fois par Sarah. Des fois je me demande vraiment laquelle des deux est mon épouse. La domestique remplit davantage le rôle de mariée. Quant à ma femme, elle vient juste d'arriver. Où est-ce qu'elle était ? J'en ai aucune idée. Et je vais pas me prendre la tête à lui demander. Elle va encore un me sortir un mensonge. Je pense sérieusement à lui coller un détective. Quelqu'un qui me rendra compte de ses multiples déplacements. A ce moment, je pourrai mettre le doigt sur ses sorties.
Un bruit assourdissant sort de la cuisine. Je regarde Sarah qui se lève pour aller voir ce que c'est.
Peu de temps après elle est de retour.

-C'était quoi ? Lui demandai-je.
-Tata qui cherchait les oignons.
-Elle va cuisiner ?
-Je ne sais pas, elle m'a rien dit.

J'en dis pas plus et je finis mon repas. Je dépose ma cuillère et instantanément, j'entends des cris dehors. La voix de Souadou que je suis susceptible de reconnaitre parmi 1000. Qu'est-ce qui se passe encore ? Je sors de l'appartement avec Sarah qui me talonne de près. Je m'arrête devant la porte d'entrée de l'immeuble et je regarde ma femme qui se donne en spectacle.
J'ai beau chercher, je ne comprends pas. Elle est en train de m'insulter. Aurais-je fait quelque chose sans le savoir ?
Je vois une femme venir à son niveau pour lui demander ce qui se passe. J'ouvre grandement ses oreilles pour entendre sa réponse.

-IL SE TROUVE QUE J'AI SURPRIS MON MARI AVEC MA DOMESTIQUE ET SUR MON LIT EN PLUS, VOUS VOUS RENDEZ COMPTE ?

Mon sang n'a fait qu'un tour.

-QUOI ??? Criais-je surpris.

Si j'ai épousé une fille qui adore faire son show, je préfère que ma vie privée reste privée.

Je vais à son niveau pour la forcer à me suivre à l'intérieur. Evidemment elle se débat. Au milieu de l'altercation, la femme à qui elle parlait vient se mettre entre nous.

-Madame, s'il vous plait ne vous en mêlez pas...Dis-je à celle qui s'est mise entre nous.
-Non. Vous avez vu qu'elle est bouleversée. Fallait y penser avant de coucher avec votre bonne.

J'en ai assez entendu. Je repars à l'intérieur. Sarah sanglote déjà dans le salon. Tu m'étonnes !!!
On vient de l'accuser devant des gens qu'elle ne connait ni d'Adam, ni d'Eve qu'elle s'est envoyée en l'air avec son patron. C'est sûr que toutes ces personnes la considèrent déjà comme une traînée.
Je me mets dans la chambre et je vois que Souadou a déjà fait une valise. Je l'ouvre et je me rends compte qu'elle comptait partir.
Là on dirait que j'ai juste reçu une douche froide. C'est une chose de me quitter même si je ne sais pas les raisons mais c'en est une autre de m'accuser devant toutes ces personnes et de mêler cette pauvre fille à toute cette histoire.
Elle voulait me quitter, je vais lui faciliter la tâche.
Je sors un sac pour y mettre certaines affaires avant de retrouver Sarah dans le salon qui continue de pleurer.

-Sarah!
-Sarah!
-Hum...
-Fais tes bagages, nous partons d'ici.

Elle se relève et sèche ses larmes du revers de la main.

-Pour aller où ?
-Chez moi.
-Hun! Dit-elle surprise.
-Oui chez moi, dans ma maison.
-Sans madame?
-Oui sans madame. Je suis dans la chambre, fais-vite.

Je me mets sur le lit et j'attends Sarah.
Sans m'en rendre compte mes larmes commencent à tomber. Qu'est-ce qui s'est passé ? Bordel, qu'est-ce qui s'est passé ?
J'entends frapper à la porte, Sarah sans doute.
Je vais dans la salle de bain pour me débarbouiller. Je me sèche avant de sortir. Je prends mon sac et celui de Sarah.
Je range le tout dans le coffre de ma voiture. Sarah s'installe côté passager et moi celui du conducteur.
Vous avez deviné que nos chers voisins continuent à nous regarder. Sarah, elle, continue à pleurer. Je ne peux pas être insensible, je peux deviner ce qu'elle ressent en ce moment.
Silence de mort durant tout le trajet, si on oublie le fait que Souadou m'a appelé et j'ai ignoré son appel. Je pense qu'elle a dû sortir sans les clefs et qu'elle en a besoin maintenant pour récupérer la valise qu'elle a faite. Elle peut toujours courir...
Nous sommes arrivés. Nous descendons de la voiture pour rentrer. J'ai quitté cette maison il y a quelques mois en faisant croire à mon épouse ainsi qu'aux employés que je me suis lancé dans un investissement risqué et qu'en plus j'ai perdu tout l'argent que j'avais en ma possession, que j'avais hypothéqué tous mes biens qui appartiennent maintenant à la banque.
Ça parait tellement insensé que je me demande encore comment ça se fait qu'elle m'ait cru. Je pensais que la prochaine fois que j'allais revenir ici que ça aurait été avec ma femme à mes côtés dissipant ainsi tous les doutes que j'avais sur elle.

Chronique de Souadou: Ma vie, mes choix... (Tome 1 et 2)Where stories live. Discover now