Chapitre 16

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  Chapitre 16

*Souadou*

Accompagnée de la « voisine » de Momar, j'accède difficilement à la police. Je ne sais pas si c'est le dimanche qui fait effet où la justice sénégalais est juste ce qu'elle est mais je n'ai trouvé que deux agents sur les lieux. Evidemment j'exagère mon mal.
Etant en train de simuler un viol, je dois montrer que je suis psychologiquement atteinte. C'est ainsi que c'est mon accompagnatrice qui explique les faits. J'ai retrouvé l'agent de police assez suspicieux. Chose qui est compréhensible, on entend parler de tellement de cas de viol pour se rendre compte par la suite que c'était du pipo.
Il demande à entendre ce qui s'est passé de ma bouche.
En usant de mon jeu d'actrice, j'explique ce qui s'est passé mais en creusant dans ma tête de temps à autre pour montrer que je raconte un souvenir et pas une histoire montée de toute pièce.
L'agent de police me pose la question que j'attendais à savoir comment me suis-je retrouvée chez mon supposé agresseur.
J'explique alors que Momar était mon voisin dans l'appartement que mon époux louait. Je le connaissais comme on peut connaitre son voisin. Je le connaissais pas très bien car je sortais rarement de chez moi, mon mari étant très possessif. Je lui dit que j'étais allée au marché et que mon chauffeur peut en témoigner. Une fois au marché, je lui demandai d'aller chercher une domestique car je voulais acheter plus de choses que prévu. Quand j'ai voulu faire des courses, je me suis rendue compte que j'avais oublié l'argent des courses alors je devais retourner à la maison pour le prendre. Sur l'arrêt, j'attendais un taxi « arriver-payer » mais hasardeusement Momar s'est garé et m'a demandé ce que je faisais là-bas, je lui ai expliqué et il a proposé gentiment de me déposer. Pensant pas à un mal, je suis montée dans sa voiture. Ça m'a étonné qu'il prenne un chemin inconnu mais il m'a fait savoir qu'il devait récupérer quelque chose à son appartement que ce sera juste un détour de 15mn. Je l'ai alors cru. Quand il a garé sa voiture, il m'a proposé de le suivre mais j'ai refusé il a insisté en disant qu'il avait redécoré les lieux et qu'il voulait l'avis d'une femme. Voulant rendre service, je suis montée avec lui. Une fois à l'intérieur, il a pris un couteau dans la cuisine et a menacé de me tuer.
Afin de crédibiliser mes propos, j'hésitais pas à pleurer de temps à autre. Je montrais la dureté des souvenirs que j'étais en train d'évoquer.
Après que ma plainte ait été enregistrée, l'agent me dit après ce que j'attendais, le blabla... Que Momar ne pouvait pas subir une peine sur ce que j'étais en train de raconter. Qu'il va lui aussi être entendu. Que cette histoire sera mis entre les mains du procureur et que dès que ce sera enclenché que je ne pourrai plus faire marche arrière. Je suis prête à courir le risque. Momar doit payer.
Il me dit aussi que comme dans tout viol, qu'ils auront besoin d'un certificat médical.
Mon accompagnatrice propose de m'accompagner à l'hôpital. Je lui fais savoir que je devais tenir au courant mon mari qui doit être très inquiet en ce moment.
Je lui dis que Momar avait jeté mon portable sur le mur. Elle me donne son portable, je connais le numéro de Djily par cœur alors je le tapote. Après je lui redonne le portable, lui disant que j'osais pas lui parler que j'avais trop honte de ce qui s'était passé et que je craignais qu'il ne veuille plus de moi alors que ce n'est pas de ma faute.
Elle me prend dans ses bras, me console avant d'appeler Djily. Nous asseyons sur un banc en dehors de la police. Je suis la conversation de très près.

-Allô ! Commence-t-elle.
-Bonjour. En fait, je suis en ce moment avec votre femme et nous nous trouvons à la police de xxx.
-C'est compliqué à expliquer au téléphone. S'il vous plait, venez nous rejoindre.
-D'accord...Finit-elle avant de raccrocher.
-Qu'a-t-il dit ??? Demandé-je, voulant savoir si Djily allait venir ou pas
-Il a dit qu'il arrivait. Votre maison se trouve loin d'ici.
-Non, environ 30mn en voiture.

Je fais un soupir avant de continuer.

-Tu sais, j'attends la réaction de Djily avec appréhension.
-Pourquoi tu dis ça Souadou ?

Chronique de Souadou: Ma vie, mes choix... (Tome 1 et 2)Where stories live. Discover now