Chronique de Souadou: Ma vie, mes choix... (Tome 1 et 2)

Chapitre 38

  Chapitre 38

****Djily****

Je me retourne sur le lit quand j'entends mon portable sonner. Ça peut pas être le réveil. J'ai l'impression d'avoir dormi que 2h.
A moitié endormi, je tâtonne la commode pour saisir le téléphone.
Je me réveille carrément quand je vois qu'il est 4h du matin que c'est un appel de Souadou.
Diameu ???

-Allô.
-S'il te plait viens me chercher...Pleure-t-elle la panique pouvait se sentir dans sa voix.
-Calme-toi, que se passe-t-il ?
-Je te promets que je veux pas t'embêter, j'ai appelé Ismaïla et je suis tombée sur sa boite vocale.
-Tu m'embêtes pas, dis-moi ce qui se passe ?
-Djily, tu parles au téléphone. C'est qui ??? Demande Penda sans doute réveillée par ma voix.
-Attends...Luis répondis-je en me concentrant sur Souadou.
-Je suis allée aux toilettes et j'ai vu du sang. Je veux pas aller au poste de santé et je n'ai pas assez d'argent pour aller dans le privé. J'ai peur de perdre mon bébé.
-J'arrive...Dis-je à une Souadou angoissée avant de raccrocher.

Je me lève et j'allume la lumière afin de pouvoir voir ce que je fais.

-Tu vas où ??? Questionne Penda maintenant assise sur le lit.
-Je dois amener quelqu'un à l'hôpital.

Je réponds en sortant la première tenue que je vois. Je me change vite fait sous le regard insistant de mon épouse qui veut en savoir plus sur l'identité de celui ou celle que je vais amener.

-C'est qui Aby ??? Finit-elle par demander.
-Non c'est pas elle.

Je finis d'attacher mes lacets. Je prends mes clefs et sors aussi vite que possible.
Je ne suis pas sûr mais je pense que si j'avais dit à Penda que c'était Souadou elle aurait été capable de me suivre. Dans la mesure où il s'agit de l'enfant de son frère, elle ne me dissuadera pas d'y aller.
A mon retour je lui dirai de quoi il s'agit.
Comme toujours à cette heure, il n'y a personne sur la route alors j'ai pu faire très vite.
Je gare ma voiture devant la porte.
Je frappe à la porte de la maison et Souadou m'ouvre. Je vois qu'elle est prête et m'attendait. Elle accompagnait de sa petite sœur qui ferme après qu'elle soit sortie.

-Ça va où tu as besoin d'aide ?
-Oui. Ça va. J'ai juste un peu mal. J'espère que mon bébé va bien.
-On y va.

Souadou me suit.
Nous entrons dans la voiture.

-Où dois-je t'amener ?
-Dans la clinique de mon gynéco.
-D'accord.

Je commence à conduire.
Je regarde Souadou qui se caresse le ventre.

-Ton gynécologue t'attend en ce moment ??? Demandé-je pour lancer la conversation.
-Non je l'ai pas appelé. Et il n'y sera pas à pareille heure. Mais je sais que je serai automatiquement prise en charge une fois sur les lieux.
-D'accord.

Je marque une pause.

-J'espère que tout ira bien. Tu dois également te calmer le stress n'arrange pas les choses.
-Je sais. En fait j'ai fait un rêve, c'était même un cauchemar.
-Que se passait-il ?
-J'étais au cimetière sur la tombe de ma mère. Je lui parlais et tout à coup un enfant a débarqué de nulle part me disant que j'étais sa mère. Alors que je lui disais que non, du sang a commencé à dégouliner des yeux de l'enfant. A ce moment, j'ai paniqué et je me suis réveillée. J'ai peur que ça soit un rêve prémonitoire m'annonçant la perte de mon bébé.
-Non, t'en fais pas. Tu as pu faire ce rêve parce que tu craignais le pire.
-J'espère que ce n'est rien.
-Mais n'empêche si quelqu'un peut donner l'aumône chez toi vu que tu es incapable de t'en charger, ce sera bien.
-Oui je l'ai demandé à ma petite sœur. Elle dira à sa mère de s'en charger pour moi.
-C'est bien. Dieu est grand.