Chapitre 5

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    Emilio fronça les sourcils, avant de laisser glisser une main sur la joue de Diego.

— Comment s'appelle-t-il ?

— Diego... répondis-je dans un souffle.

— Diego...répéta-t-il, en souriant légèrement.

— Dis, moi, Camilla. Où est le père ? reprit-il, en me regardant de nouveau.

    Tout mon corps venait de se tendre et je me devais de ne rien laisser paraître dans mes émotions

— Il est parti... dis-je, en entendant les battements de mon cœur pulser dans mes oreilles.

— Parti... répéta-t-il une nouvelle fois, en regardant tout autour de lui.

    Il analysait ma petite et médiocre chambre, en détaillant chaque minuscule recoin.

— Je n'ai vu que trois pièces, ici. Où dort Diego ? " me questionna-t-il, en s'attardant sur le lit à une place.

— Avec moi... annonçai-je gênée et honteuse de devoir lui avouer cela.

— Depuis sa naissance il dort sur ce lit, avec toi ?

    Mes bras se crispèrent autour de Diego et Emilio le remarqua dans les secondes qui suivaient, puisqu'il parut légèrement se détendre.

— Oui, répondis-je, en sachant très bien que rien n'était adapté.

    Entre toutes ces factures, le loyer, l'alimentation et j'en passe... Je sais que je n'avais pu acheter tout le nécessaire pour accueillir un bébé. Je ne lui voulais que le meilleur mais en même temps, je n'avais pu lui offrir.

— J'ai toujours voulu le meilleur pour lui, murmurai-je dans un sanglot, en posant ma tête contre la sienne.

— Ne pleure pas Camilla. Tu es une merveilleuse mère, intervint rapidement Emilio, avant de me prendre Diego des bras et de m'attraper par la taille.

    Il posa ses lèvres sur mon front, tandis que j'entendais mon fils babiller. Mon souffle fut coupé, un court instant, puis reprit aussitôt une nouvelle cadence. Emilio me caressa la joue avec son pouce, en posant par la suite son front contre le mien.

— Tu vas venir avec moi, Camilla, annonça-t-il, en me faisant presque sursauter.

    Je me reculais précipitamment et analysais chaque traits de son visage pour voir s'il me mentait ou pas. Non. Il était vraiment sérieux dans ses propos.

— Je ne peux...

— Tu le peux. Et je n'admettrai aucun refus. Tu vas venir vivre avec moi et tu feras ce choix pour ton enfant, dit-il toujours aussi sérieusement.

— Je ne peux pas profiter de cela sans rien ne te donner en échange. Ce n'est pas raisonnable.

     Emilio ne savait même pas que cet enfant est le sien. Qu'il est le père et qu'il est à cet instant entrain de le porter dans ses bras. Et il me proposait de venir habiter chez lui pour que mon fils vive dans de meilleures conditions ? Je devais l'oublier et il était pourtant revenu. Je... je ne sais plus quoi faire...

— Je n'ai besoin de rien et ça tu le sais parfaitement, Camilla. Je veux juste le meilleur pour ce petit. Je ne doute pas qu'il soit heureux ici, mais ne crois-tu pas qu'il le sera aussi là-bas, avec toi ? Je veux tout simplement qu'il dispose des meilleurs conditions de vie pour s'épanouir davantage.

— Pourquoi serais-tu prêt à faire tout cela ? demandais-je, encore sur la défensive.

— Ces raisons ne me concernent que moi et moi seul. Accepte Camilla, c'est tout ce que je peux te dire. Diego aura le droit à sa propre chambre, un véritable lit à lui, et j'en passe. Juste le meilleur et pour... toi aussi.

    Le meilleur pour lui... C'est tout ce que je souhaite et je le sais pertinemment. Mais m'inviter chez lui serait me faire renaître les souvenirs d'avants. Ces souvenirs...

— Juste le meilleur... continua-t-il, en me montrant d'un signe de tête Diego qui s'amusait avec ses cheveux.

    Diego passe et passera avant moi, comme je le fais depuis sa naissance. Je ne veux que le meilleur pour mon fils. Je mettrai donc tous mes sentiments de côté et ne me concentrerai que sur une seule chose : le bonheur de mon bébé. Je fais tout cela pour lui et rien que lui.

— D'accord... J'accepte, Emilio, déclarai-je, son regard d'océan ancré dans le mien.

    Ce sourire venait d'apparaître sur ses lèvres, pendant qu'il hochait la tête. Il s'approcha encore de moi avant que ses lèvres ne se posent sur mon front dans un délicieux frisson.

— Bon choix, mia pecora. Ma brebis.

Prince Emilio Where stories live. Discover now