Chapitre 28

62.3K 5.3K 422
                                    

    J'arrachais violemment la poupée de sa main, avant d'attraper Diego. Je pris ensuite une autre sortie, me dépêchant de sortir de cette pièce.

— CAMILLA !

    Je réussi à franchir la porte et à la fermer à clé. Je m'avançais vers le lit, en me laissant tomber dessus, Diego dans mes bras. Les coups fusaient contre la porte en bois massive, pendant que mes larmes dévalaient mes joues.

    Je rapprochais mon fils de mon corps, en le laissant poser sa tête dans mon cou. Je lâchais la poupée et le serrais dans mes bras, laissant mes larmes devenir de plus en plus bruyantes.

— Camilla ouvre ! cria Emilio.

**

— Camilla... C'est moi Flora, la femme d'Angelo. Peux-tu m'ouvrir ? dit une toute petite voix, à travers la porte des coups s'en suivant.

    Je déposais un baiser sur la joue de Diego, avant de me lever. J'ouvris la porte, me méfiant tout de même. Flora était bien là, seule, un mince sourire aux lèvres. Elle rentra, pendant que je fermais de nouveau la porte à clé. Toutes les deux nous rejoignions le lit, sous les gazouillements de mon ange. Flora s'installa dessus, puis déposa un léger baiser sur le front de mon fils.

— Emilio... en a trop fait, n'est-ce pas, commença-t-elle, sa voix mélodieuse venant doucement bercer Diego.

— Je... je ne m'attendais pas à tout cela. J'avais espéré une petite fête rien que nous trois ou encore, avec quelques membres de sa famille, mais... cela est vite partit dans l'excès, avouais-je, attristée de la tournure des événements.

— Je comprends tout à fait ton ressenti, Camilla. Emilio a voulu te faire plaisir, mais il en a oublié tes réelles envies. Je t'avouerais moi aussi, que j'aurai été gênée de toute cette comédie. Enfin... Angelo n'aurait jamais osé faire cela étant donné qu'il n'apprécie pas le peuple et les autres hommes.

— Cette journée n'était pas celle que j'espérais...Toutes ces femmes présentes me regardaient hautainement et cela me déstabilisait.

— Oh ne t'en fait pas... Angelo et Emilio ont remis les choses à leur place. Ces femmes n'ont pas fait long feu.

— Pourquoi Angelo a-t-il fait cela... ? demandai-je tout bas, étonnée.

— Pour toi mais aussi car une femme a osé prononcer devant lui, que la couleur de la robe que portait notre fille était affreuse. Disons...qu'il n'a pas aimé cette remarque...

J'acquiesçais de la tête, en imaginant déjà cette scène. Un moment de silence plana, avant que Flora ne me prenne la main.

— Il en a beaucoup trop fait et je le conçois très bien. Il a juste voulu vous faire plaisir, à toi et à Diego. Mais je pense qu'il s'est rendu compte de son erreur. Son visage était marqué par la tristesse et la colère. Il s'en veut et crois-moi il fera tout pour se faire pardonner...

Il fera tout pour se faire pardonner ; je n'en doute pas...

— Ce qui m'a le plus déçu n'est pas cela, je dirais que c'est la poupée... Voir ce regard de dégoût dans ses yeux bleus, m'a... dis-je tout bas, n'arrivant pas à terminer ma phrase.

— Oh je te comprends tout à fait. Et je ne pourrai certainement pas le défendre. Cela était extrêmement déplacé. À mon avis, laisse le mariner pendant au moins deux jours. C'est le mieux à faire, reprit Flora, en me souriant tendrement.

— Les hommes ne savent pas exprimer correctement leurs pensées. Et ces deux hommes ont sont bien la preuve. Je sais qu'Emilio n'est pas comme ça dans le fond, mais je comprends ton ressenti et l'état qui t'habite.

    Un nouveau silence plana dans l'immense pièce, mais cela ne me gênait pas. Flora est vraiment une femme superbe avec qui je peux faire part de mes pensées sans être jugée.

— Et puis tous les couples passent par des disputes, Camilla. Avec Angelo, notre quotidien était souvent rythmés par cela et je peux t'avouer que les réconciliations étaient toujours de plus en plus belles. Ce ne sera pas ta première dispute, ni la dernière, tu sais. Alors cesse de pleurer, ton jolie visage va s'abîmer et Diego risquerait de ressentir ta tristesse.

— Merci pour tout, murmurais-je, en contenant mes larmes.

    Flora acquiesça de la tête, en m'offrant un énième sourire chaleureux.

— Laisse le bien mariner. Je sais que cela sera dur mais il le faut ; je le pense sincèrement. Et puis cela m'amusera d'entendre les appels incessants d'Emilio pour demander des conseilles à Angelo... Lui qui est d'habitude si sûr de lui, reprit-elle, en se retenant de rire.

    J'acquiesçais de la tête, prenant bien en compte ses recommandations.

Prince Emilio Where stories live. Discover now