Chapitre 7

80.4K 6.3K 594
                                    

    Le petit venait de se réveiller, en même temps que moi. Je n'avais que brièvement somnolé, malgré la fatigue qui m'avait envahie. Je l'observais un court instant, avant de le voir commencer à se lever. Camilla dormait encore. Je n'allais pas la déranger. Elle méritait de se reposer.

  Je me levais donc, discrètement, essayant de limiter les bruits. En un mouvement le petit termina dans mes bras et commença à dire des mots incompréhensibles, comme tous les enfants de son âge. Je trouvais cependant cela mignon, malgré son peu de vocabulaire acquit. Ça me change beaucoup de toutes les personnes que je côtoie habituellement.

— Je ne comprends rien, chuchotais-je, devant ses grands yeux bleus.

    Ils étaient encore remplis de sommeil mais néanmoins, une lueur de joie venait les accaparer. Ce visage. Ces cheveux blonds. Ces yeux bleus, digne d'être comparé à l'océan. Et ce sourire...

     Mais aussi... ce prénom... Diego.

    Je repris place sur le siège, effaçant mes pensées, ses souvenirs fugaces. Le petit étant encore dans mes bras, je le plaçais sur mes genoux, maladroitement, en ne sachant comment faire. Les enfants et moi c'est une grande histoire d'amour ; je ne sais pas comment m'y prendre. J'ai peur de faire quelque chose de mal ; ils sont si fragiles.

    Le petit commença à s'amuser avec mes cheveux, comme il l'avait fait hier soir.

— Il faudrait peut-être que je te trouve un surnom. Après tout, ta maman en a un, murmurai-je pensivement, en posant une main sur sa petite crinière de lion blon...

— Petit Lion ! C'est pas mal, tu ne trouves pas ? demandai-je, fier d'avoir trouvé un nouveau surnom à ce joyeux bambin.

    Mais d'un coup, Diego commença à se tortiller dans tous les sens, avant que des larmes ne lui viennent au yeux. Il se passe quoi là ? Pourquoi fait-il ça ? La panique commençait à m'envahir, ne sachant que faire dans ce genre de situation.

— Tu as faim ? Soif ? repris-je en vitesse, en voyant une larme couler le long de sa joue.

     C'est pas vrai ! Il commença à pleurer, devenant de plus en plus bruyant. Oh non, non, non ! Je suis censé faire quoi !

— Et calme toi ! Tout va bien ! m'exclamais-je, en essayant de ne pas crier trop fort.

    Je me levais en vitesse de mon siège, le petit lion cramponnait à moi, avant de commencer à me diriger vers la cabine du pilote. Je la fermais en moins de deux, le petit pleurant encore.

    Ça commence à m'inquiéter... Il s'est peut-être blessé...

— Il pleure ! Je dois faire quoi Antonio ! Je ne sais que faire, aide moi ! annonçai-je presque en criant, en lui tendant immédiatement le petit qui bougeait.

    Antonio appuya sur quelques boutons sur son tableau de pilotage, avant de se lever, un grand sourire aux lèvres. Quoi ? Un sourire ?

— Tu n'as pas senti ? me demanda-t-il, pendant que je fronçais les sourcils.

— Sentir quoi ?

— Il a dû faire dans sa couche. L'odeur l'a trahie, répliqua-t-il, en le montrant du doigt.

    Mio Dio. Mon Dieu.

    L'odeur venait de sauvagement s'attaquer à mes narines, me provoquant un haut le cœur. C'est petit mais puissant !

— Comment on le change ? Je n'ai jamais fait cela et tu le sais très bien ! repris-je déboussolé, en essayant par la même occasion de calmer le bambin qui ne cessait de crier dans mes oreilles.

— Le prince n'a jamais changé de couche ? C'est intéressant, ricana mon ami.

    Il n'y a même pas de livre à ma disposition, qui pourrait m'aider à faire éteindre ses pleurs ! Ou encore m'apprendre avec un schéma à changer les couches !

    Réfléchissant à une solution, la porte de la cabine s'ouvrir soudainement pour laisser apparaître Camilla.

— Maman ! pleurnicha Diego, en tendant les bras en sa direction.

— Viens mon petit bout, souffla-t-elle, le visage apaisé.

    Le petit commença à se calmer, mais l'odeur n'était toujours pas partie, hélas.

— Désolée qu'il t'ait dérangé, Emilio. Je m'en occupe, reprit-t-elle, toujours cette incroyable douceur dans sa voix.

    Antonio posa amicalement une main sur mon épaule, tandis que Camilla repartait.

— Tu apprendras, ne t'en fait pas, me dit mon ami. Tu l'as retrouvé et je sais que tu ne la laisseras plus jamais repartir. Tu l'aides en ce moment même et elle t'aidera dans cette nouvelle tâche qui t'attend.

    Ses paroles venaient frugalement m'apaiser. Néanmoins, je restais en colère contre moi-même de n'avoir su gérer cela. Je peux gérer d'énormes conflits dans des pays voisins, mais quand on parle de changer la couche d'un bébé... Je n'en suis même pas capable.

    Le chemin va être long...

Prince Emilio Where stories live. Discover now