Chapitre 23

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— Tu le savais depuis le début, c'est ça... murmura-t-elle, en fermant les yeux.

— Oui.

     Camilla recula, les sourcils soudainement froncés.

— Je me sentais tellement mal de te le cacher et toi
tu le savais depuis trop longtemps. Mon Dieu Emilio...

— Angelo m'a montré le test de grossesse. Quand j'ai vu Diego pour la première fois, que j'ai croisé ses yeux bleus, aperçu ses cheveux blonds... Mince Camilla, il me ressemble tellement...

— Excuse-moi mais je n'avais prévu qu'il te ressemble autant, tu sais... reprit-elle ironiquement.

— Il a hérité de ton sourire, c'est indéniable.

— Je sais que j'ai eu ma part d'erreur, même beaucoup trop dans cette histoire. Mais Camilla tu me l'as caché. Tu as osé cacher l'existence de Diego, mon fils, notre fils...

    Ses larmes avaient cessé de couler ; seul ses yeux rougis montraient qu'elle avait pleuré avant.

— J'ai eu peur. J'étais effrayée de t'avouer cela. Les paroles que tu m'as dites résonnaient encore dans ma tête, Emilio...

— Et je le regrette. Je n'avais pas pensé aux conséquences de mes paroles ; tout a changé quand je me suis rendu compte de ta disparition. Et qu'a ce moment, tu portais notre enfant. Notre bébé, repris-je, en posant mes mains chaudes sur ses joues encore rosies. 

    Elle acquiesça de la tête, en me regardant désormais droit dans les yeux.

— Devenons. Une. Vraie. Famille, dis-je, chaque mot équivalant à un doux baiser sur ses lèvres.

— Emilio...

— Je m'en veux encore et je veux me rattraper, Camilla.

— Tu-tu...le savais... entendis-je chuchoter, en hoquetant.

    Camilla s'agrippa fermement à mes épaules, enfonçant par la même occasion ses ongles.

— Bien-sûr... Mais je t'aurai tout de même recherché car je ne pouvais pas laisser la femme que j'aime partir loin... Vous êtes tout pour moi, Camilla...

    Un petit reniflement se fit entendre, avant qu'elle n'acquiesce de la tête. Nous sommes restés un long moment comme ça, collés l'un contre l'autre. Mais la passion m'envahissant, je la portais d'un mouvement dans mes bras. Camilla enroula ses jambes autour de ma taille et je me dirigeais aussitôt vers le passage secret qui menait directement à ma chambre.

    Je continuais de l'embrasser, écrasant mes lèvres contre les siennes. N'en pouvant plus, je nous dirigeais vers le lit, en la posant. Je lui retirais mon peignoir, laissant dévoiler sa peau claire ainsi que ses sous-vêtements. Camilla déboutonna ma chemise, les mains encore tremblantes. Je quittais ses lèvres pour venir l'aider, mon regard ne la quittant plus.

— Doucement, chuchotais-je, en embrassant ses mains.

    Elle hocha la tête, ses joues rougissant encore plus. Mon cœur n'était pas prêt de perdre ses battements irréguliers, en voyant cette magnifique femme devant moi. Camilla me retira ma chemise, en posant une main sur mon cœur. Elle se releva, se mit sur ses genoux, puis posa une autre main sur mon torse.

— Emilio... Je suis désolée d'être partie. J'aurais... j'aurais dû trouver une autre solution, dit-elle tout bas, en serrant ses mains contre ma peau.

— Tu n'as rien fait de mal, Camilla. C'est mon comportement et mes paroles qui étaient complètement insensés. J'aurai dû réfléchir avant de les prononcer. Et j'aurais dû plus encore ne pas te délaisser pendant ce long mois. Tu venais d'apprendre pour Diego, pour ta grossesse et je venais bêtement de tout gâcher. J'ai entièrement raté ta grossesse, ainsi que les premiers moments de notre fils et ça... je ne pourrai me le pardonner."

    Camilla me sortit de mes pensées sombres, en posant tendrement ses lèvres sur les miennes.

— Je sais à quoi tu penses. Tu as peut-être raté certaines choses, mais il t'en reste encore plus à découvrir. Tu as déjà cette complicité avec notre fils et tu te comportes comme un vrai père. Je suis réellement fière de toi.

    Je ne me croyais pas si sensible, si touché par des mots, et pourtant... Une larme venait de rouler le long de ma joue.

    Je me suis tellement enfermé sur moi-même, pendant ces mois passés sans elle. Sans lui. Sans eux. Ma tristesse n'avait jamais été aussi grande ; elle ne cessait de s'accentuer en pensant que chaque jour était un jour de plus à passer sans eux. J'ai raté sa grossesse. Je n'ai su la protéger comme j'aurai dû le faire. J'ai raté l'accouchement. Le plus beau jour de ma vie venait lamentablement de me passer sous le nez ; une douleur atroce me tiraille le cœur en y repensant encore aujourd'hui. J'ai raté les premiers moments. Ses premiers moments en tant que mère, mais aussi les premiers moments de mon fils. Je n'étais même pas là pour les protéger.

    Et malgré tout cela, tout le mal que je lui fait, Camilla venait de prononcer ses paroles.

    J'avais réussi à les retrouver. J'avais réussi à les reconquérir. Et plus encore, j'avais réussi... mon rôle de père. Je pouvais enfin dire... que j'étais père.

— Je t'aime Emilio, reprit soudainement Camilla, en m'embrassant de nouveau.

    Les yeux désormais ouverts, je fis lentement descendre ses bretelles, en embrassant ses épaules dénudés. Elle se coucha sur le lit, ses cheveux bruns s'éparpillant joliment sur les draps froissés. Je me positionnais au dessus de son corps, en l'embrassant.

— Ti amo, soufflais-je contre son cou, en déposant de doux baisers.

    Son corps entier fut parcouru de longs frissons, en accompagnant des petits gémissements. Camilla posa une main sur ma joue, déjà trop brûlante.

- Je t'aime aussi, chuchota-t-elle, dans un souffle.

    Je lui souriais, en scellant une nouvelle fois nos lèvres.

Prince Emilio Where stories live. Discover now