Chapitre 30

71.1K 4.9K 283
                                    

PDV Emilio

    Ayant coupé court à mon sommeil durant cette nuit, je m'étais levé rapidement afin de régler en vitesse les derniers détails. Cela m'avait travaillé pendant de longues heures, avant que je ne me décide à tout mettre en place. Au beau milieu de la nuit, j'avais dû, à contre cœur, quitter leurs deux corps qui s'étaient volontairement blottis au mien.

    Mais désormais, tout était prêt. Il était déjà dix heures passés, quand la grande porte en bois s'ouvrit, laissant apparaître les deux amours de ma vie. Camilla tenait Diego par la main, qui marchait fièrement, en souriant. Dès qu'il m'eut croisé, un petit cri s'échappa de ses lèvres, avant qu'il ne se mette à courir dans ma direction.

    Je m'approchais de mon lionceau, toujours autant préoccupé et inquiet à l'idée qu'il tombe, et se fasse mal.

— Papa ! cria-t-il dans mes oreilles, pendant que je le serrais contre mon torse.

— Si mio figlio, oui mon fils, dis-je, avant de déposer plusieurs baisers sur son visage d'ange.

    Plus tard, je me rapprochais de Camilla, en tendant une main dans sa direction. Camilla la regardait, un long moment, en se mordant la lèvre inférieure. Mais elle ne l'a prit pas et au contraire, me contourna. Elle prit ensuite place autour de la table. Mon cœur ressenti une douleur, avant que je ne laisse échapper un long soupire, déçu.

    Je regagnais ma place, toujours le lionceau fermement accroché dans mes bras. Je le plaçais avec attention sur mes genoux, avant de lui découper quelques bouts de croissant.

— En début d'après-midi, nous partirons, déclarai-je, en continuant encore ma tâche.

    Un bruit de fourchette se fit entendre, avant que je ne lève les yeux et regarde Camilla.

— Pour aller où ? demanda-t-elle d'une toute petite voix, perdue.

— En voyage. Tous les trois, répondis-je, en fixant sa réaction.

    Ses joues prirent une nouvelle couleur, avant qu'elle ne secoue sa tête de droite à gauche.

— Je ne pense pas que cela soit une...

— Une très bonne idée, j'en suis certain. Prépare quelques vêtements légers, la coupais-je aussitôt, en essuyant les quelques miettes de croissant qui étaient sur la bouche de Diego.

— Je compte me faire pardonner. Et cela va commencer avec ce voyage. Je veux que nous refassions comme il se le doit l'anniversaire de notre fils.

    Elle le sait aussi bien que moi. Elle ne pourra pas refuser. Cela nous fait du mal à tous les deux d'être éloignés. Nous sommes en manque et cette situation devient beaucoup trop lourde pour moi. Nous avons besoin de nous retrouver ensembles. Je compte bien me faire pardonner et cela, immédiatement.

**

    Diego était endormi contre mon épaule. Une mèche de mes cheveux était enroulée autour de son petit poignet. Camilla se trouvait devant moi, le regard fixait sur le hublot, sur l'horizon.

— Où allons-nous, Emilio ? demanda-t-elle enfin, en se retournant de mon côté.

    Je lui adressais un mince sourire, en ne la quittant plus du regard.

— Là où tu as toujours voulu aller, dis-je, en faisant de petits cercles sur le dos de Diego.

    Camilla fronça brièvement les sourcils, avant de s'immobiliser net dans ses mouvements.

— Tu n'as pas... dit-elle dans un souffle, en me fixant intensément.

— Tu m'as si souvent parlé de cette culture et de ses habitants, que je voulais impérativement y aller avec vous. Le Vietnam est un très joli pays.

— Tu es fou... murmura-t-elle, ses yeux devenants subitement brillants.

— Peut-être...

— Je voulais à tout prix fêter l'anniversaire de notre fils dans ce merveilleux pays que tu apprécies tant. Je voulais avant tout te faire plaisir. Voir ton sourire et tes yeux briller comme tu le as maintenant. Un jour ou l'autre je t'aurai fait visiter ce pays, dispute ou non.

— Merci... fut le seul petit mot qu'elle venait de prononcer, avant se lever du siège.

    Elle s'installa sur celui qui se trouvait à côté du mien, avant de poser une main sur le dos à Diego. Cette même main glissa ensuite jusqu'à là mienne.

Enfin, elle s'était rapprochée de moi...

— Tu n'as pas cessé de bouger cette nuit. Endors-toi, Emilio. Je veillerai sur Diego, dit-t-elle de sa voix mélodieuse, avant de me sourire.

    Je pris sa main dans la mienne, puis la remontais à mes lèvres, afin d'y déposer un léger et tendre baiser. Mon cœur souffla de bonheur à ce contact que j'attendais depuis déjà trop longtemps.

— Grazie, mia pecora, dis-je, en laissant retomber ma tête sur son épaule.

— Bonne nuit, Emilio, l'entendis-je murmurer, avant que de légères lèvres ne se posent sur ma joue.

Prince Emilio Où les histoires vivent. Découvrez maintenant