Chapitre 15

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    Une jolie femme aux cheveux roux, venait de débarquer dans la salle. Emilio se leva, sa fourchette claquant désormais contre le sol. Diego tourna la tête, en même temps que moi, visiblement très intéressé.

— Que fais-tu ici ? gronda soudainement Emilio, les poings serrés.

    La jeune femme s'approcha de lui, dans une démarche féline, gracieuse. Elle posa une main sur son épaule, en le fixant.

— Tu ne me dis pas bonjour, amore mio ? Mon amour ? dit-elle d'une voix sensuelle, en me faisant avaler de travers.

    Désormais entrain de m'étouffer, tous les regards s'étant braqués sur moi. Même mon petit Diego tendait les bras en ma direction, en commençant à s'agiter bruyamment. Emilio accourut en vitesse, avant de me taper en douceur le dos.

— Calme toi Camilla, s'exclama-t-il, l'inquiétude se faisant ressentir dans sa voix.

    Je lui fis un signe de la main, ma toux s'étant enfin calmée. Je l'entendais soupirer, avant qu'il ne m'essuie la bouche avec une serviette.

— Je suis une grande fille, soufflai-je, en me retournant.

    Ses yeux bleus m'analysaient attentivement, avant qu'il ne dépose baiser sur mon front.

— Oui oui. Tu es une très grande fille, dit-t-il, un sourire en coin.

    Je lui donnais une tape sur l'épaule, avant de me lever. Je me dirigeais vers Diego, pour le prendre dans mes bras.

— Je vais vous laisser. Merci pour le repas, Emilio.

    La jeune femme m'observa, puis s'approcha soudainement de moi. Elle leva sa main, mais je reculais, ne voulant pas qu'elle touche mon fils. Son regard ne m'inspirait pas confiance. Des yeux verts, digne d'être comparé à une vipère. Une flamme dansant sans ses iris de la même couleur que ses cheveux flamboyants.

— C'est votre fils ? me demanda-t-elle, hautainement.

— Oui. C'est bien mon fils.

    Emilio s'approcha en vitesse de nous, avant de se mettre devant moi. Cachée derrière ce dos imposant, je ne pouvais entendre qu'un rire aiguë résonnant dans toute la pièce.

— Ce petit a de très jolis yeux bleus... reprit-elle, en contournant Emilio.

    Elle tournait autour de moi, les bras croisés contre sa poitrine. Son regard était fixé sur mon fils ; elle ne le lâchait plus, telle une vipère ayant trouvée sa proie.

— Des cheveux blonds... chuchota-t-elle, en s'arrêtant devant moi.

    Emilio laissa échapper un grognement, en passant un bras autour de ma taille.

— Où est le père ? me demanda-t-elle, en me fixant désormais.

    Mon cœur commençait à battre de plus en plus vite, tandis que je bafouillais des choses incompréhensibles.

— Ça ne te regarde pas, Paolina, gronda Emilio, sa main se serrant sur mon ventre.

    La prénommée Paolina laissa échapper un nouveau rire, en faisant valser ses cheveux roux d'un seul mouvement de tête. Elle se rapprocha de nous, mais désormais, elle se trouvait devant Emilio.

— Tu avais donc eu besoin de mes services, pour elle. Et maintenant que tu l'as retrouvé, tu dois aussi t'encombrer de ce gamin ? Je te conseille vivement de la laisser, tu...

— Arrête tout de suite Paolina ! hurla subitement Emilio, en me faisant sursauter.

    Diego eu la même réaction que moi, et il n'en avait fallu plus pour qu'il se mette à pleurer.

— Je dis la vérité ! Regarde, maintenant elle a un enfant ! Tu sais bien que tu détestes les gamins ; tu n'as aucun temps à leur consacrer ! répliqua-t-elle, en me montrant du doigt.

    Ces paroles résonnaient dans mes oreilles. Je croyais qu'il avait grandi, qu'il était passé outre cela. Mais cette phrase résonnait de la même manière que celle qui m'avait prononcée il y a des années :

« Avoir des enfants ? Ce n'est pas du tout l'un de mes projets. Et puis, ça demande beaucoup de temps à consacrer et tu le sais très bien, Camilla, que je n'ai ce temps. Et puis je ne les porte guère dans mon cœur... »

    Ce qu'il avait prononcé dans le passé, m'avait littéralement brisé le cœur. Je croyais que l'on aurait pu être heureux, tous les trois, unis. Mais être Prince amène beaucoup d'inconvénients et je l'avais bien remarqué quand il ne m'avait pas adressé la parole pendant près d'un mois.

    Néanmoins, je pensais en voyant ces moments partagés avec Diego, qu'il avait changé. Mais non. C'était juste une de mes illusions qui s'était encore une fois brisée venant mes yeux.

    Je me devais de retenir mes larmes et de ne rien laisser paraître. Comme je l'avais fait autrefois. Je murmurais des mots doux à Diego, avant de sortir de la pièce sous les exclamations d'Emilio. Je marchais d'un pas déterminé, prêt à regagner notre chambre.

**

PDV Emilio

— Mais que lui as-tu dit, bon sang ! criais-je, une colère noir venant s'emparer de moi.

— Juste la vérité ! Tu n'as jamais voulu d'enfants et tu le sais très bien !

– J'ai changé et tu le sais ! J'ai pris conscience de mes erreurs ! continuai-je.

— J'aime cet enfant et j'aime d'autant plus cette femme, alors ne vient pas te mêler de mes affaires, Paolina !

— Pourtant tu l'avais presque laissé pendant un mois, souviens-toi ! reprit-elle.

— Je le sais ! Cette histoire de guerre avait été très importante pour moi et nous devions pertinemment trouver la meilleure des solutions afin d'empêcher quoique ce soit ! Je sais que je l'avais délaissé pendant ce long mois et... je, je m'en veux encore !

— Tu n'as pas été là au bon moment, puisque je présume, c'est durant ce mois qu'elle venait d'apprendre pour...

— Arrête de me le répéter sans cesse ! Je sais que je n'aurais jamais dû lui dire ça ! Je m'en veux encore pour aujourd'hui ! la coupai-je, en passant furieusement une main dans mes cheveux.

— Pourtant elle est bel et bien partie. Et dire que tu l'as retrouvé plus tard, avec ce...

— Insulte, prononce, ou essaye de dire quelque chose de déplacé sur mon fils, et tu finiras ta misérable vie dans les cachots, sifflais-je, en balançant violemment l'assiette.

Personne n'insulte mon fils.
Personne n'insulte ma femme.
Personne n'insulte ma famille.

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