Chapitre 16

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PDV Camilla

— Diego, reviens ici, s'il te plait !

    Il fit quelques pas vers moi, avant de me faire un grand sourire. Ce petit a déjà tout compris... Je lui remettais sa petite casquette, puis lui donnais un gâteau.

— Merci maman, dit-il, en se posant maladroitement à côté de moi.

    Je lui caressais le dos, pendant qu'il mangeait. Je fixais le lac qui se trouvait devant nous, en laissant échapper un long soupir. Emilio et moi ne nous étions pas revu depuis hier soir. Même ce matin, au déjeuner, il n'était là. Je ne sais pas où il était, ce qu'il faisait. Je n'ai pas osé demander à quelqu'un.Il doit sûrement être occupé, comme avant...

   Je posais ma tête contre l'arbre, en fermant un court instant les yeux. Mais soudainement, une douce odeur vint m'enivrer. Il était là. Les yeux de nouveau ouverts, je ne m'étais pas trompée. Emilio se tenait devant moi, droit comme à son habitude, les mains cachées derrière son dos.

— Bonjour, Camilla, dit-il, un exquis frisson venant me parcourir le dos.

— Bonjour, Emilio...

     J'allais répliquer autre chose, quand Diego se mit soudainement à crier. Il se rapprocha à une grande vitesse d'Emilio puis s'accrochait à ses jambes.

— Bonjour, mon lionceau, déclara Emilio d'une voix douce.

     Diego venait littéralement de lui sauter dans les bras. Mon cœur battait à toute chamade, en voyant cette scène qui s'était déroulée devant mes yeux.
Je me pinçais le bras, essayant de retenir cette émotion qui m'avait m'envahie. J'étais tellement heureuse de les voir ainsi. Mais les paroles d'hier venaient encore me tourmenter.

   Emilio déposa quelques baisers sur son visage, ce qui faisait aussitôt rire mon petit bout.

— J'ai une surprise pour toi, dit-il, en me lançant un furtif regard.

    Je fronçais les sourcils, avant de voir qu'il tenait dans sa main une peluche. Mais pas n'importe laquelle... La peluche qui avait été réduite en poussière lorsque nous nous étions revus au le musée d'art. Elle était là. Devant mes yeux. Neuve et propre. C'était exactement sa copie conforme.

    Un énorme sourire se dessina sur le visage de Diego, avant qu'il ne lui arrache des mains. Oui bon. Il peut parfois se montrer pressé dans la vie... Cependant il ne cessait de crier, en la secouant dans tous les sens, heureux.

— Où l'as-tu eu ? demandai-je, en me levant.

    Emilio avait encore ce sourire en coin, en me fixant intensément.

— J'ai toujours eu mes secrets, répondît-t-il, en posant une main sur ma joue.

— Oui. C'est vrai... murmurai-je, l'air pensif.

    Emilio parut percevoir mon trouble, puisqu'il décida de poser ses lèvres sur mon front afin de me faire sortir de mes pensées. Et cela n'avait que trop bien marché, comme toujours.

— Désolé de n'être pas venu vous voir hier soir. Ce matin aussi, dit-il contre mon visage, son regard étant rempli de culpabilité.

— Tu avais sûrement des choses à faire, beaucoup plus importantes.

— Ma brebis est jalouse ? me demanda-t-il, en s'approchant de moi.

    Je posais mes mains sur son torse, voulant marquer une certaine distance entre nous deux.

— Bien-sûr que non.

    Emilio laissa échapper un rire, avant de me tenir la taille.

— Elle n'est rien pour moi. Je l'avais engagé avant, comme détective. Cela n'a jamais dépassé ce stade professionnel.

— Détective ?

— Oui, fut sa seul réponse, avant qu'il ne dépose Diego par terre.

— Je l'ai engagée il y a quelques années, reprit-il. Mais disons que ses services n'étaient pas aussi compétents que ce que je ne le croyais. J'en ai donc engagé un autre et quelques mois plus tard, il avait déjà réussi son travail.

    Un tas de questions fusaient dans ma tête, pendant que mon cœur accélérait violemment la cadence. Toutes ces dates correspondent au moment où je l'avais quitté pour partir.

Non... Il n'aurait pas fait cela...

— Camilla. Allons visiter les jardins un peu, reprit Emilio, en m'attrapant délicatement le bras.

    Je respirais un bon coup et le suivais sans rechigner, encore entrain de penser à ce qu'il venait de dire tantôt. Il a toujours voulu tout contrôler. Tout savoir sur tout, sur tout le monde. Je sais qu'il n'hésite pas à employer les grands besoins pour obtenir ce qu'il veut.

Et malheureusement, il n'est jamais très clairs dans ses propos et cela ne fait que me troubler davantage...

Prince Emilio Where stories live. Discover now