Chapitre 11

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Ses chaussures claquaient contre le sol et je savais déjà à l'avance qu'il me rattraperait. Il posa délicatement ses mains sur mes épaules, afin de me retourner.

— Je ne voulais paraître aussi sec, excuse-moi Camilla, dit-t-il, en glissant une main sur ma joue.

J'hochais la tête, ne sachant que dire de plus. Il a toujours ce même caractère : il s'emporte, mais s'excuse toujours après.

— Je vais me promener, l'avertis-je, en me reculant.

— Je viens avec toi, m'annonça-t-il en vitesse, en passant un bras autour de ma taille.

Je me dégageais de son étreinte, sous son regard électrique.

— Ne devais-tu pas t'occuper de certaines affaires ? demandai-je.

— Elles attendront. Je préfère m'occuper de nouvelles affaires, bien plus croustillantes, répondit-il, en replaçant aussitôt un bras autour de ma taille.

— Toujours aussi tactile...

— Juste avec toi. Et tu le sais très bien.

— Tiens, reprit-il. Profitons de ce moment pour aller t'acheter quelques vêtements et passer chez le coiffeur. Et non, tu n'as pas ton mot à dire. J'ai également prévu la poussette pour Diego afin qu'il nous accompagne.

— Je te l'ai déjà dit...

Je le sais, Camilla. Mais laisse toi aller un peu. Si tu veux, tu pourras me préparer un des tes plats ; ce sera ta façon à toi de me remercier.

Il n'a pas du tout changé. On ne peut jamais rien refuser avec cet homme là...

**

— Et cette robe ? me demanda-t-il, les yeux brillants de désir.

— Beaucoup trop décolleté et ce rouge vif ne me plaît pas. Tu le sais Emilio, arrête un peu s'il te plaît, répondis-je, en me massant la tempe.

— Et ce petit ensemble en dentelle ? continua-t-il, en passant vite sa langue sur ses lèvres.

Le rouge me monta vite aux joues, en voyant ce qu'il tenait entre ses mains. C'était un ensemble de sous-vêtements pour femmes, mais c'était plus quelque chose de transparent que contenant du vrai tissu.

— Ou cela ? Il est magnifique et cela irait avec ta peau !

— Emilio...

— Allez je prends, répliqua-t-il, en déposant tout cela dans le sac déjà beaucoup trop plein à mon goût.

— C'est déjà trop...

Ses lèvres vinrent subitement se poser au coin de mes lèvres, en me faisant pousser un gémissement.

— Rien ne sera jamais trop beau pour toi. Fais comme Diego. Regarde moi ce sourire triomphant sur ses lèvres, dit-t-il contre mon oreille, avant de la mordre.

Tout mon corps s'enflamma et je dû le repousser pour laisser mon corps respirer un peu. Et surtout mon cœur. Emilio ricana, en s'avançant vers la poussette. Il ramassa la peluche, puis le lui la redonna. Diego murmura un petit merci, en se remuant joyeusement dans sa poussette.

Emilio avait été trop généreux. Il lui avait acheté une dizaine de peluches. Une quantité énorme de jouets et ne parlons pas des habits. Tout ça, ayant été choisi par lui-même, bien-sûr.

— Le petit a faim ? demanda-t-il, en glissant une main dans sa légère touffe de cheveux blonds.

Diego agita encore plus fort ses pieds et malheureusement pour Emilio, il venait d'être victime de l'attaque. Son nez ne mit pas longtemps à échapper des gouttes de sang, pendant qu'il se relevait en vitesse.

J'avoue n'avoir tenu que quelques secondes avant d'exploser de rire. Emilio s'arrêta dans sa course, en me dévisageant. Diego se mit lui aussi à babiller gaiement, en suivant l'éclat de mes rires. Après m'être calmée, je fouillais dans mon sac et lui donnais aussitôt un paquet de mouchoir.

— Faite attention, votre altesse. Le sang ça tâche.

Il haussa un sourcil, l'air moqueur, avant d'ouvrir le paquet. Mon Dieu...c'est vraiment très classe d'avoir un bout de mouchoir coincé dans le nez. Voyant que je le dévisageais, mon sourire n'étant parti, Emilio se rapprocha de moi. Il plaqua ses de chaque côté de ma tête.

— Vous moquerez-vous de moi ? questionna-t-il contre mon visage, son souffle brûlant venant me picoter la peau.

— Jamais je n'oserai. J'énonçais juste une vérité. Le sang ça tâche.

Son regard s'assombrissait, ses poings se serrant. Il pressa d'un mouvement son corps contre le mien, réduisant tout l'air qui devait normalement passer entre nous. Ses cheveux blonds venaient chatouiller mon visage, ne rendant mon sourire que plus grand.

— J'ai faim. Très faim, même, murmura-t-il, en se penchant davantage.

Ma respiration fut coupée un instant, quand son nez venait frôler toutes les parcelles de mon visage. Et le pire fut quand ses lèvres se joignaient à ce petit jeu qui mettait en danger mon cœur. Il battait tellement vite que l'entendre pulser ainsi dans mes oreilles, en devenait presque un supplice.

Emilio arrêta enfin ce petit jeu, mais malheureusement mon corps n'était pas près de redescendre. Mes joues avaient virées au rouge et mes battements de cœur étaient irréguliers. Mon cœur tout entier était embrasé, en sentant encore ce souffle chaud s'écrasait contre peau.

Emilio comprit ce qu'il se passait dans mon corps. Dans mon cœur. Un sourire en coin, il me regardait droit dans les yeux, avant de presser ses lèvres contre mon front. Il descendait jusqu'à ma joue, cette traînée de baisers n'attisant que le feu qui m'habitait, mais aussi, cette tension entre nous. Il s'arrêta comme il l'avait fait, tantôt, près de mon oreille, avant de chuchoter :

— Tu n'as pas changé. Discrète, calme, timide. Mais tu peux également te montrer joueuse et même, très très joueuse avec moi.

Prince Emilio Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora