Chapitre 25

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Deux mois plus tard.

PDV Camilla

— Papa, dit-il, encore une fois.

— Mama, répondit-il, en balançant joyeusement les pieds.

— Diego. Regarde moi dans les yeux. Pour la cinquantième fois : PAPA, continua encore Emilio, les sourcils froncés.

    Je les observais cachée derrière la porte, le sourire aux lèvres.

— Mamaaaa.

    Emilio se donna une tape sur le front, en poussant un soupir.

— Si tu le dis, papa va discrètement aller chercher des bonbons et ne dira rien à maman. Qu'en penses-tu, lionceau ? reprit-il, en liant ses mains.

    Diego commença à rigoler, en prononçant quelques paroles ; tous sauf... papa, évidemment. Emilio essayait depuis deux semaines déjà, de lui faire prononcer ce mot si important pour lui. Je trouve cela très mignon et encore plus drôle en sachant que mon petit bout ne voulait pas prononcer ce qu'il attend tant.

Papa...

    Je n'ai même pas osé dire à Emilio que Diego savait parfaitement dire et prononcer ce mot. Hier soir, pendant que je lui faisais prendre son bain, Diego ne cessait de répéter le mot papa, tout joyeusement, en m'éclaboussant. Mais quand il s'agit de le dire en face de lui, aucun son ne sort à part le fameux maman.

    Ce petit a encore une fois, tout compris à la vie !

— Tu pourras dormir avec nous, ce soir. Et exceptionnellement, tu pourras te mettre entre nos deux corps, en te serrant contre ta maman. C'est bien ça, non ? Alors, Papa ? reprit Emilio, en se rapprochant de mon petit bout.

— Maman !

    Je ne pouvais m'empêcher de rire et finalement, je sortais de ma cachette. Les deux hommes de ma vie se retournèrent en même temps, en me dévisageant. Diego ne cessait de m'appeler pendant qu'Emilio baissait la tête, l'air triste.

Oh...

    Je pris Diego dans mes bras, avant de m'abaisser à son niveau. Je m'asseyais sur ses genoux, pendant qu'il entourait nos corps de ses bras si protecteur. Je posais ma tête contre son épaule, tandis que Diego jouait avec quelques mèches de cheveux, comme toujours.

— Ne fais pas cette tête, Emilio, murmurai-je.

— Comprends moi, tesoro. Il ne veut pas dire papa ; ça me fait mal au cœur...

— Ça arrivera un jour, ne t'en fait pas, repris-je, en déposant un léger baiser sur sa joue.

— Par contre ne le soudoie pas ; il est très malin. Et je vais changer la cachette des bonbons, continuai-je, en embrassant son nez.

— Chérie, voyons. J'ai moi aussi ma cachette de bonbons... répliqua Emilio, en faisant de petits cercles dans mon dos.

— Arrête de lui en donner...

— Ne t'en fait pas, je sais les limites, ricana-t-il, en déposant un baiser sur mon front.

— Tu dis ça, mais je sais que dans...

    Ma phrase fut immédiatement coupée par ses lèvres brûlantes. Je pouvais le sentir sourire et même s'il m'avait coupé, je continuais de l'embrasser.

— Ne t'en fait pas, reprit-t-il contre mon visage.

    Je secouais négativement la tête de droite à gauche, avec néanmoins toujours un sourire aux lèvres.

— L'anniversaire de Diego est dans une semaine, tu penses que nous pourrions aller faire un tour dans les magasins ? demandai-je quelques secondes plus tard, en le regardant droit dans les yeux.

    Il haussa un sourcil, puis les fronça, l'air grave et dur. Je savais d'avance ce qu'il comptait me dire...

— La dernière fois tu t'es perdue. Tu as eu une insolation.

— C'était il y a un peu plus de deux mois, c'est bon maintenant...

— Nous y sommes retournés la semaine dernière. Une heure plus tard ? Tiens, madame s'est volatilisée ! s'exclama-t-il.

— Arrête de dire ça ! J'étais juste au magasin d'en face ! rouspétai-je, en fronçant à mon tour les sourcils.

— Et alors ? Tu n'as prévenu personne ! Tu es même partie avec Diego, encore !

    Voyant que la discussion ne tournait pas dans le bon sens, je me levais de ses genoux, mon ange dans mes bras.

— J'ai toujours eu l'habitude de faire cela et j'ai quand même encore le droit d'aller visiter des magasins sans toi, non, répliquais-je, en levant les yeux au ciel.

     La colère venait de l'habiter à la vue de ses yeux bleus devenu plus sombres.

— Je discute deux minutes avec le patron et comme par magie, mademoiselle n'est plus là ! Je vais vraiment être obligé de t'attacher avec une laisse, c'est pas possible !

— Si j'étais partie loin, je t'aurai prévenu ! Mais dans ce cas là, j'étais juste en face ; à peine trois mètres nous séparaient et tu le savais très bien !

— Mais même, trois mètres c'est trop loin ! Bon sang, tu vas finir par être accroché à moi avec une corde !

    Je m'approchais de lui et lui donnais délicatement Diego, même si j'étais en colère. Je pris ensuite un bout de papier et écrivais directement quelques lignes.

— Tu fais...

— Tiens. Bon je m'en vais, maintenant, le coupai-je, en lui collant le papier à la figure.

    J'embrassais mon amour quelques secondes, en lui disant d'être bien sage, avant de partir de la pièce.

**

« Camilla, ici présente, déclare sur un vulgaire bout de papier être partie pour au moins deux heures. Elle va acheter le cadeau d'anniversaire de son fils et ira toute seule, comme une grande.

Bisous. Je vous aimes.
Même le grincheux aux cheveux blonds, qui m'empêche de faire un peu ma vie de mon côté. »

Prince Emilio Where stories live. Discover now