Chapitre 10

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    La fatigue s'étant petit à petit évaporée, je me levais. Jamais je n'avais aussi bien dormi depuis la naissance de Diego. Faire cette sieste m'avait fait du bien, mais même dans mes rêves, il était encore là.

    Je me levais du lit avant de me diriger vers Diego. Je commençais à remonter la couette, mais mon cœur loupa un battement quand je ne vis personne sous les couvertures.

Diego n'était pas dans son lit.
N'était pas dans la chambre.
N'était plus là.

    Une panique monstre était entrain de m'envahir, tandis que je sortais en vitesse de la chambre et courrais dans les nombreux couloirs. Je ne cessais de crier son nom, effrayée J'ouvris immédiatement une porte, avant de m'apercevoir que c'était le bureau d'Emilio.

    Je commençais à chercher sur le bureau un portable, pour essayer de le joindre rapidement. Ce palais est tellement grand, que si quelqu'un voulait jouer à cache cache, il pouvait risquer de mourir sur place tellement que l'on aurait mis longtemps à le trouver.

    Je balayais tout sur son bureau, avant que mes yeux ne se posent sur un cadre. Je le pris des mains, légèrement tremblantes, en inspirant.

    Pourquoi avait-il gardé cette photo de nous deux ? Cette photo, où il m'avait obligé à poser avec lui, près d'un musée. Enlacés l'un contre l'autre, un immense sourire étirant nos lèvres.

    Ma gorge se noua et je dû me faire raison de reposer le cadre. Je passais une main sur mon visage, en essayant de relâcher la pression. Mais d'un seul mouvement j'arrêtais tous gestes, quand j'entendais des rires résonner dans mes oreilles.

    La même scène que la dernière fois.

    Je m'avançais, avant d'ouvrir une nouvelle porte, là où provenait ces merveilleux sons. Tout mon corps parut se détendre quand j'aperçus Emilio entrain de remuer une peluche devant Diego.

— Allez, lève les bras ! Les lions doivent sauter, tu sais ! ricana Emilio, en agitant l'ours en peluche devant son visage.

   Diego ne cessait de rire, en bougeant de partout. Il levait les bras et essayait d'attraper la peluche sous le regard protecteur d'Emilio.

— Si tu l'attrapes, je te donnerai une glace au chocolat, reprit-il, en lui adressant un clin d'œil.

    Diego se pencha davantage, avant de brusquement s'agripper aux cheveux d'Emilio.

— Mais lâche-moi lion sauvage ! s'exclama-t-il, pendant que mon petit bout tirait de plus en plus fort sur ses mèches.

    Le rire de mon ange s'accentuait encore plus, tandis qu'Emilio lâchait quelques grognements. Néanmoins il avait ce sourire en coin qui le trahissait. Je ne le croyais pas si prévenant et amusant avec les enfants, et pourtant.

— Arrête de me tirer les cheveux, petit. Il y a des choses plus attrayantes à faire, le sais-tu ? reprit Emilio, en le portant d'un mouvement dans ses bras, et en l'amenant près de la grande fenêtre.

— Regarde, tout cela est à moi. Tu vois les jardins là-bas ? Si tu es sage et grandis bien, je pourrai éventuellement t'aménager un grand terrain de jeu.

    Diego souriait de toutes ses dents, avant de poser ses bras sur le torse d'Emilio. Il attrapa une mèche de ses cheveux dans sa petite main, avant de ramener son pouce à ses lèvres. Il commençait à fermer les yeux, ce que remarquait en vitesse Emilio.

— Eh bien. Un enfant se fatigue vite, dit-t-il, en caressant délicatement son dos, comme s'il avait peur de le briser.

    Cette scène venait serrer mon cœur en mêlant des émotions que je ne connaissais que trop bien : la tristesse et la joie. Tristesse, car il est en ce moment même entrain de serrer son fils dans les bras, et qu'il ne le sait pas. Joie, car il a des gestes tellement affectueux et tendres avec Diego, que cela rend mon cœur guimauve. Ils ont déjà une complicité naissante alors qu'il ne sait que cet ange est bien son fils.

— Maman ! cria une petite voix, me faisant sortir de mes pensées.

    Je secouais la tête, avant de voir mon bébé agiter les bras en ma direction. Je ne pus m'empêcher de sourire, en le voyant donner des coups de pieds contre Emilio.

— Rah calme toi lionceau, rouspéta-t-il, en s'approchant de moi.

    Deux paires de yeux bleu me fixaient et cela me troublait terriblement. Les mêmes yeux. La même couleur. Emilio me fixait intensément, en fronçant les sourcils.

— Un problème, Camilla ? demanda-t-il, ne se trouvant désormais qu'à quelques centimètres de moi.

    Heureusement que Diego pouvait empêcher nos deux corps d'êtres collés.

— Non il n'y a rien. Mais s'il te plaît, préviens moi quand tu as Diego avec toi. Ça m'évitera de paniquer.

— Tant que tu te trouves dans ce palais, tu n'as rien à craindre. Si Diego ne se trouve plus dans son lit, c'est qu'il se trouvera obligatoirement avec moi. Personne n'a le droit de le prendre dans ses bras, je l'ai décrété il y a peu. Il sera seulement avec toi, ou avec moi.

— Tu n'es pas obligé de t'occuper de lui, tu sais... dis-je, en relevant la tête.

    Un éclat de colère parut succinctement dans son regard, avant qu'il n'inspire un moment, les yeux clos.

— Oh si, crois-moi... reprit-t-il, en déposant Diego dans mes bras.

    Il me détailla un court instant, avant de se retourner.

— Tu vas où ? demandai-je, en serrant davantage Diego contre mon corps.

— Régler des choses. Tu peux aller te balader avec Diego, je te rejoindrai plus tard, dit-il d'un ton froid et sec.

— Ce n'est pas la peine de me parler comme ça, répliquai-je en le bousculant, puis en sortant de la pièce.

— Camilla !

Prince Emilio Место, где живут истории. Откройте их для себя