Chapitre 3

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Un officier arrive, le dos droit.

- DONNEZ VOTRE COEUR !!!

Chaque soldat se met dans une position que je ne connais pas. Je fais pareil que le garçon à côté de moi. Néanmoins, mon coeur n'est pas à droite donc je change de main. Je me tiens droite, le menton haut. L'officier nous parle avec une grosse voix pour que tout le monde l'entende. Il nous explique que les discours d'encouragement habituels ne l'intéresse pas et nous fait comprendre que nous ne sommes que de la pâté pour titans. Il interroge certains aspirants soldats et ignore d'autres. Il s'arrête devant moi et paraît hésiter. Finalement, il me fait face:

- VOUS, PRÉSENTEZ-VOUS !

- JE ME NOMME ELISABETH SMTH ET JE VIENS DE LA VILLE SOUTERRAINE À L'INTÉRIEUR DU MUR SINA !

- TU VIENS DONC DES BAS FONDS !

- OUI !

- EST-CE-QUE TU ES UNE DÉLINQUANTE !? AS-TU DÉJÀ VOLÉ POUR SAUVER TA VIE INUTILE ?!

- OUI, J'AI DÉJÀ VOLÉ !

- AS-TU DÉJÀ ÉTÉ FRAPPÉE ?!

- OUI !

- SI JE TE FRAPPE, EST-CE QUE TU TOMBES ?!

- NON !

Après ma réponse, il essaie de me donne un coup au visage. Par réflexe je le pare facilement et passe sans problème derrière lui. Lorsque que je m'apprête à l'assommer d'un coup à la nuque, je reprend le contrôle de mon corps.

- Excusez-moi monsieur. La dernière fois que j'ai été frappée j'ai gardé une cicatrice sur tout le dos. Ça m'a un peu traumatisé. Si vous compter me frapper, allez-y.

Je me replace, donne mon coeur et attend le coup. Néanmoins, il n'arrive pas. L'officier détend son expression un moment et me donne une petite tape sur le haut de la tête. Il recommence à interroger les autres soldats. À la fin, nous retournons nous changer et nous réunissons à la cabane qui nous sert de cantine et de salon. Je prend un déjeuné et m'assoie seule au fond. Certains groupes se sont déjà formés.

Je pose mon plateau et défait mon chignon. Mes longs cheveux tombent en cascade le long de mon dos pour s'arrêter au-dessus de mes fesses. Un jeune homme s'approche et pose son plateau en face du mien. Vu qu'il ne me parle pas, je sors mon carnet de dessin. Je dessine mon cheval, puis la plaine où nous étions. Je fais mes camarades et d'autres que j'ai vu mais que je ne connais pas. Je fais le dortoir vide et la cantine. Et enfin, je fais le ciel. Je soupire, j'ai hâte qu'il fasse nuit pour observer les étoiles.

- Tu dessines bien.

- Merci.

- Je m'appelle Jean, heureux de te connaître.

- Moi c'est Elisabeth.

- Ok.

Je mange en silence. Peu à peu, des personnes nous rejoignent. J'entend un attroupement se former autour de la table d'Eren et Armin. Curieuse, je me lève et les rejoins. Ils parlent de titans. Eren clame connaître la peur des titans, contrairement à nous. Je pose une question:

- Est-ce que tu connais la peur de la mort Eren ?

- Hein ? Comment ça ?

- Est-ce qu'à un moment, tu étais au bord de la mort et que tu y as échappé ?

- Heu...non pas vraiment.

- D'accord.

- Tu la connais toi la peur de la mort ?

- Oui.

- Vas-y raconte.

- J'étais jeune... Je me suis fait coincée dans une ruelle sombre et une bande de garçons m'ont tabassé. L'un à sorti un couteau et a entaillé la longueur de mon dos. J'ai perdu énormément de sang. J'avais mal. Mon coeur s'est arrêté et un ami est venu me réanimer. Je croyais que j'étais morte lorsque je me suis réveillée.

- Ha...

Toutes les personnes autour d'Eren écoutaient mon histoire, une fille, un peu trop sensible s'est mise à pleurer. Je retourne à ma table sans un mot et débarrasse mon plateau. Je vais dehors et attend que la nuit tombe. Fatiguée, je m'endors rapidement.

Quand je me réveille, c'est le crépuscule. Je me dépêche de ramasser mon crayon et me dirige en courant vers une petite colline herbeuse. Arrivée en haut, je constate avec joie que le soleil n'est pas complètement couché et que j'ai le temps de capturer c'est instant. Je m'assoie en tailleur et dessine rapidement cet instant précieux. Je suis heureuse d'avoir pensé à prendre mes crayons de couleurs. Je colorie les nuages tels que je les vois. Un mélange de rose et d'orange. Quand le soleil disparait, j'ai fini mon oeuvre. Je redescend de ma colline mais je suis interceptée par un grand homme blond lorsque je veux m'asseoir sur la terrasse. Je ne cherche pas à savoir sa positon hiérarchique par rapport à la mienne et je donne mon coeur sans hésitation.

- Qu'est-ce que tu faisais là-haut ?

- Je dessinais le crépuscule pour ma mère adoptive.

- Elle peut le voir depuis sa fenêtre tu sais.

- Je viens de la ville souterraine monsieur. C'est la première fois que je vois le crépuscule.

- Comment te nommes-tu ?

- Elisabeth Smith.

- C'est donc toi...

- Est-ce que nous nous sommes déjà rencontré ?

- Non, je me nomme Erwin Smith.

- Ce n'est pas parce que nous avons le même nom que...

- Je le pense sérieusement. Quand j'étais jeune ma petite soeur s'est fait enlevée puis a été vendue à un orphelinat des bas fonds. Elle était sensée être récupérée par la suite mais on ne l'a jamais retrouvée.

- C'est mon histoire...

- J'aimerais que ça reste entre nous d'accord.

- Oui Monsieur.

- Tu as raté la présentation de l'homme le plus fort de l'humanité. Je vais te le montrer, il doit être dans sa chambre.

- Livaï !!! Vite, dis-moi où il est !!!

- C'est la chambre à droite du dortoir des garçons. Mais...

Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase que j'entre comme une furie dans le bâtiment. Je ne fais pas non plus attention à mes amis qui me demandent de les rejoindre. Je cours tellement vite dans la pièce qu'un courant d'air voit le jour. Les autres sont étonnés. Je sprint jusqu'à la porte du couloir des garçons. Arrivée, j'entre sans demander dans la pièce à droite. Des larmes de joies me montent aux yeux. Je vais le revoir. Je suis tellement heureuse. Je vais le voir !

- Livaï !

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