Chapitre 4

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Quand j'entre, j'aperçois Livaï avec dans ses bras une jeune femme rousse. Je fonce vers lui, la dégage et saute dans les bras de mon ami. Je pleure d'émotion. Je répète sans cesse son prénom. Il ne me rend pas mon étreinte. Je soulève une mèche de cheveux qui est tombée devant mes yeux pour l'admirer. Nous fesons la même taille. Il n'a pas vraiment changé. Il n'est plus aussi maigre que je l'ai connu. Il a plus de muscle et ses cheveux sont plus courts. Ses yeux gris me fixe bizarrement.

- Tu m'as tellement manquée. Quand tu es parti, j'ai cru que j'allais mourir de chagrin. Mais tu es là maintenant et on ne se séparera plus jamais je te le promet. D'ailleurs je voulais te demander pourqu...

- Eli, c'est...c'est toi ?

- Oui, tu ne me reconnais pas ?

- Tu as vraiment changée.

- C'est vrai.

- Oui, tu es moins moche que quand je t'ai connue.

- Merci !

Certaines personnes aurait pris ça pour une insulte. Mais venant de Livaï, il est difficile d'attendre mieux. Déjà, quand on était petits, il me répétait souvent que je ressemblait à un ange avec mes yeux bleus et mes cheveux longs. Je repose mon visage contre son torse. Cette fois-ci, il me rend mon étreinte. Cependant, quelque chose a changé. Je ne sens plus cette sensation de protection que je ressentait avant. Aurais-je tant changé que ça ? Il pose sa main sur mon menton et le relève. Livaï me fixe avec ses orbes gris. Dans ses yeux, je peine à percevoir  ses émotions. Je fronce les sourcils. C'est toujours pareil avec lui, je suis son amie la plus proche, la seule personne qui ne l'a jamais abandonnée et il ne montre pas se qu'il y a derrière son masque de marbre.

Je ne vais pas m'attarder sur ce détail. Je suis tellement heureuse de le voir. Il dépose un baiser sur mon front. Comme quand j'étais petite. Finalement, peut-être a-t-il gardé ses bonnes habitudes qui sait.

- Je dois terminer mon rapport. J'aimerais que tu nous laisse s'il te plaît. Après, je serais tout à toi. J'aimerais vraiment que tu me racontes comment tu es arrivée ici.

- D'accord.

- Alors Livaï, tu nous présentes pas, intervient la rousse dont j'avais même oublié l'existence.

Je me détache de Livaï à contrecoeur et il commence:

- Petra, je te présente ma meilleur amie Elisabeth Smith.

Un sourire digne d'un titan ébloui mon visage. Celui de "Petra" disparaît. Il termine:

-Eli, je te présente Petra, ma fiancée.

- Ta...ta quoi, bégayais-je abasourdie.

- Ma fiancée.

Ce simple mot me fend le coeur. Je n'étais que sa meilleure amie. Celle qui est destinée à tenir la chandelle au-dessus des deux amoureux. Mon sourire maigri. Je reste forte. Je ne lui avais jamais avoué mes sentiments. Je n'en n'ai pas eut le courage. Maintenant, c'est trop tard. Il est pris. Je demande avec un semblant d'enthousiasme:

- Et c'est pour quand le mariage, j'espère que je serais ton témoin Livaï.

- Avec plaisir. On a pas encore décidé.

- Et je pourrais t'aider à choisir ta robe ? Je te dirais tout ce qu'il y a à savoir sur Livaï.

- Je sais déjà tout sur lui. Je suis sa fiancée, je le connais mieux que toi. Il doit avoir changé depuis la dernière fois que vous vous êtes vu, non ?

- Heu...oui je suppose mais...

- Si tu veux bien nous laisser on a des choses à terminer, me coupe-t-elle froidement.

- D'accord. À tout à l'heure Livaï.

- À tout à l'heure Eli.

Je sors de la pièce le sourire au lèvres. Livaï est resté le même. Mais quand je pense à cette Petra, dans ses bras avec un robe blanche je ne peux retenir quelques pulsions meurtrières.

- Elisabeth, crie une voix grave.

- Erwin ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- J'aimerais que tu m'accompagnes pour que l'on vérifies se dont on avait parlé tout-à-l'heure.

- J'arrive.

Non seulement j'avais trouvé Livaï, mais en plus si je trouvais un frère je remercierais jamais assez ma mère adoptive pour avoir travaillé d'arrache-pied pour me sortir de cet endroit horrible qu'est la ville souterraine. Je suis Erwin jusque dans son bureau et me demande de m'asseoir sur un petit tabouret. Il sort un petit couteau de son tiroir et je commence à avoir des sueurs froides. Il remarque mon embarra et me rassure:

- Je ne vais pas t'ouvrir les veines rassure-toi, je vais juste tailler tes cheveux à la base de ta nuque. Si tu es une Smith et qui plus est ma soeur, tu devrais avoir un petit tatouage à cet endroit. Comme celui-ci, me dit-il en me désignant un petit oiseau rouge tatoué sur sa nuque.

- D'accord, je lui répond rassurée.

Il se poste derrière moi et rase les cheveux se situant à la base de ma nuque. Quelques instants plus tard, il se fige. Erwin retourne à son bureau et en ressort un petit miroir. Il le met de façon à ce que je puisse admirer le petit oiseau rouge et aux yeux bleus tatoué sur ma nuque. Je souris bêtement. J'ai gagné un frère. Je me lève d'un bond et le serre dans mes bras. D'abord étonné, il s'attendri et me rend mon étreinte.

- Dis ?

- Oui Eli.

- Je peux t'appeler grand-frère ?

Il est surpris par ma questions. Peut-être vais-je un peu trop vite pour lui.

- D'accord, petite-soeur.

- Et aussi...

- Oui je t'écoute.

- Devant les autres je devrais t'appeler Major Erwin ?

- Non, je suis fier d'avoir une soeur comme toi. Même si j'ai tenu de notre père et toi de maman...

- Ils vont bien, demandais-je soudainement.

- Ils sont morts il y a deux ans. Tu es la seule famille qu'il me reste.

- Tu sais, quand j'étais là-dessous, il y avait une dame très gentille qui m'a recueillie. Je vais lui écrire tout ce que j'ai découvert ici.

Je me détache de lui et commence à lui raconté mon enfance dans les moindres détails. Je lui parle de Livaï, de ma cicatrice, de mon entrainement. Je lui parle aussi de ma sortie, du soldat Marc. Et je lui montre tout mes dessins. Il m'écoute avec un sourire bienveillant. Ensuite, je l'entend parler de nos parents. Ma mère était une femme très douce et très gentille. Elle possédait une grande intelligence et adorait tous se qui concernait l'extérieur des murs. C'est d'ailleurs ce qui avait poussé mon grand-frère à rejoindre le bataillon d'exploration. Mon père, lui était un riche marchand. Il était gros et tout aussi gentil que mon frère. Il possédait un esprit de guerrier sous les apparences. Il m'a aussi raconté que quand il m'a vue bébé, il fait craqué pour ma bouille toute mignonne. Il m'a raconté la tristesse et le vide dans les yeux de sa famille lorsque j'ai été enlevée. Finalement, je m'endors dans ses bras et silencieusement, il me couche sur son lit avant de se remettre au travail...

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