Qui es-tu aujourd'hui ? ❄️💔 (2)

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Je frappais doucement à la porte du grand salon que nous avions transformé en salle de réunion à la demande expresse du Seigneur des Ténèbres et me maudis intérieurement. Pourquoi frapper alors que j'étais chez moi ? J'étais pitoyable. Presque tout autant que Lucius qui rampait presque devant Voldemort en tentant de se faire respecter de nouveau. N'avait-il pas compris qu'il ne faisait que se desservir davantage en agissant comme ça ? Je poussais la porte sans plus attendre et me glissais d'un pas lent à l'intérieur de la pièce où une atmosphère pesante se faisait sentir malgré les rires de tout le monde.

- Ah Cissy, tu te donnes enfin la peine de nous rejoindre ! s'exclama Béatrix de sa voix aiguë insupportable.

- Bonjour, désolée pour le retard ... Je devais finir de me préparer, me contentais-je de répondre d'une voix neutre.

Je n'avais même pas posé mon regard sur Béatrix qui gesticulait dans tous les sens en riant à tout va. Je ne pouvais plus la supporter, et encore moins depuis qu'elle vivait ici et qu'elle se croyait tout permis. Elle tentait même d'éduquer mon fils en me faisant comprendre que j'étais trop douce pour en faire un parfait Mangemort. Elle n'avait pas compris que j'avais voulu éviter ça à tout prix. Je tachais d'esquisser un sourire pincé à l'ensemble des convives et pris place à table entre mon fils et Greyback. Je plissais le nez lorsque l'odeur virile et bestiale de l'homme installé à mes côtés me parvint et tentais de me rapprocher discrètement de Draco. Je posais doucement ma main sur la sienne, crispée sur son genou, et il se tourna vers moi. Mon souffle se coupa un instant lorsque je distinguais la détresse qui se lisait dans son regard. Ses yeux, les mêmes que Lucius à son âge, étaient plus clairs que jamais. Un regard qui se voulait de glace mais que son cœur bouillonnant venait pourtant trahir en y laissant lire certaines émotions. Il était terrifié, je pouvais le sentir, je pouvais le lire en lui, le distinguer sur son visage aux traits tirés. Sa peau, aussi laiteuse que la mienne, était vrillée de petits vaisseaux violacés et sa bouche ne parvenait même plus à sourire tant il était crispé. Pourtant, il se tenait droit et lorsqu'il détourna son regard de moi, je vis qu'il réussit à retrouver toute sa superbe et à être le digne fils de son père. Un masque posé sur son visage qui venait trahir l'être qu'il était réellement. Mon fils, la chair de ma chair, mon trésor.

- Merci à tous d'être parmi nous. Je suis ravi de voir que nous sommes chaque jour un peu plus nombreux.

La voix glaciale du Maître interrompit le cours de mes pensées et je dirigeais mon regard sur lui. C'était ce qu'il voulait : une assemblée qui buvait ses paroles, qui ne voyait que lui. Voilà ce qu'il nous imposait à chaque fois. Il fallait penser Voldemort, il fallait manger Voldemort, il fallait respirer Voldemort... Notre vie entière ne se résumait plus qu'à lui et je détestais ça. Chaque cellule de mon corps maudissait cet homme, ce monstre et l'asservissement qu'il nous imposait. Mais je n'avais d'autres choix que d'accepter. Pour mon mari et pour mon fils.

- Bientôt, nous reprendrons le pouvoir. Je serais à la tête du monde magique et je régnerais enfin en Maître absolu. Et vous serez prêts de moi à veiller à faire respecter nos règles, nos lois. Avec nous, le monde magique va enfin retrouver la superbe que des sorciers comme Dumbledore ont réduit à néant, continua-t-il de sa voix nasillarde.

Je me retins de soupirer, cela n'aurait fait que diriger le courroux de Voldemort sur notre famille. Encore une fois. Je sentis le regard de mon mari posé sur moi et je me tournais doucement vers lui. Ses yeux clairs étaient remplis d'une lueur satisfaite et il m'adressa un sourire qui me parut presque sincère. Il était persuadé que Voldemort allait réussir son coup. Que bientôt il serait au pouvoir et nous avec. Pour lui, c'était l'occasion ou jamais de laver le nom des Malfoy. Lui redonner sa grandeur passée. C'était la seule chose à laquelle pensait Lucius. Son ultime but. Et j'avais parfois l'impression qu'il était prêt à tout pour ça, même à sacrifier sa famille et à conduire à la mort son propre fils. Mes yeux plongés dans les siens, je tentais de chercher en lui le Lucius que j'avais aimé, dont j'étais tombée amoureuse il y a tant d'années. Mais j'avais beau chercher, creuser, je ne voyais plus qu'un regard de glace, un masque qui me terrifiait.

Les petits OS (Harry Potter)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant