Les petits OS (Harry Potter)

Qui es-tu aujourd'hui ? ❄️💔 (3)

Mon cœur battait à tout rompre sans que je ne parvienne à calmer les palpitations incessantes qui tambourinaient contre ma poitrine. J'avais l'impression que bientôt je ne serais plus capable de respirer. Que je serais paralysée par la peur. La peur de voir mourir les gens que j'aimais, de mourir, de tuer. Voldemort avait tout planifié : nous allions attaquer Poudlard et  le but était de tuer. Tuer sans pitié, de sang-froid. Les professeurs, l'Ordre du Phœnix, les créatures qui aidaient Dumbledore et tous ces gosses qui avaient le même âge que mon fils, certains plus jeunes même. Comment pouvais-je seulement imaginer tuer un enfant ? C'est comme si je pointais ma baguette sur mon propre fils pour lui infliger le Sort Impardonnable.

- Narcissa, tu es prête ? Habille-toi chaudement, la nuit risque d'être longue.

Je me retournais brusquement pour affronter Lucius qui avait pénétré dans notre chambre. Son regard était impénétrable. Aucune émotion ne s'y reflétait. Aucune crainte, aucune appréhension, aucune excitation. Rien. Le néant total.

- Tu te rends compte d'où nous allons Lucius ? De ce que nous allons faire ? Car j'ai l'impression que tu te fiches bien de ce qui peut arriver là-bas ...

Il s'approcha de moi et ses deux mains enserrèrent mon visage avec délicatesse. Il posa ses lèvres sur les miennes mais je réussis à m'échapper et à reculer. Ce simple contact me révulsait. Je ne savais plus qui était mon mari.

- Narcissa, s'il te plaît ... On doit passer par là, tu le sais. Après, ça sera fini. Voldemort régnera et nous serons libres. Je te le promets.

- Tu mens Lucius. Tu ne sauras jamais t'affranchir de ton Maître. Tout ce qui t'intéresse, c'est le pouvoir. Et je sais qu'une fois que Voldemort sera de nouveau au plus haut, tu ramperas à ses pieds pour être au plus près de lui.

Je vis une ombre voiler le regard clair de mon mari et sa mâchoire se crispa. Le petit sourire qu'il avait affiché pour me rassurer avait disparu et il avait retrouvé son masque d'indifférence.

- Tu es ridicule Narcissa. À quoi tu joues ? On dirait une gamine en train de faire un caprice. Tu savais dans quoi on s'embarquait, tu le savais. Me dis pas que tu veux te racheter une conscience si proche du but.

Il avait adopté un ton narquois et un rictus moqueur se dessina sur son visage. Je lui lançais un regard noir. Il se fichait de ce que je ressentais. Il n'y avait que lui qui comptait. Il se voyait déjà au sommet, régner aux côtés de Voldemort et seule cette nouvelle ambition lui importait. Moi, son fils, ... Tout ça, c'était de trop. C'est sans doute pour ça qu'il n'avait pas hésité à laisser Draco accepter la mission de tuer Dumbledore. Il se fichait bien de ce qu'il arriverait tant que son fils pouvait redorer son image auprès de Voldemort.

- On peut encore faire demi-tour Lucius. On peut aller voir l'Ordre du Phœnix, tout leur dire et leur demander a être protégés. On a le choix. On peut encore ...

- Tais-toi ! Si quelqu'un venait à t'entendre ... Il est hors de question qu'on recule maintenant. L'issue est proche. On ira et on vaincra. C'est tout.

Le blond se retourna et sortit de la pièce en claquant violemment la porte derrière lui. Je soupirais et me laissais choir sur le lit. Un rire amer s'échappa de ma bouche tandis que sur mes joues, les premières larmes coulaient. Comment n'avais-je pas pu deviner le monstre d'égoïsme qui se terrait en lui pendant toutes ces années ? Comment ?

*   *   *

Ses doigts dans mes cheveux glissaient avec douceur et je laissais ma tête tomber sur son épaule. J'aimais ces instants qui ne n'appartenaient qu'à nous et qui me donnaient le sentiment de lui appartenir toute entière. Lucius. Son nom était devenu le fantôme de mes nuits et le requiem qui faisait vibrer chaque parcelle de mon corps. J'étais tombée folle amoureuse de Lucius Malfoy et je ne pouvais plus le nier ni même lutter contre ça. La salle sur demande avait été le témoin de notre amour naissant et nous avions pris l'habitude de nous y retrouver plusieurs fois par semaine. À Poudlard, personne ne se doutait de ce qui nous unissait sauf quelques personnes proches de nous que nous avions mis dans la confidence.