Lettre 8

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Morgan, 

Vous avez raison, la société est contradictoire, mais après tout, qui ne l'est pas ? Absolument tout est contradictoire, c'est ce qui forge nos opinions, et ce qui fait partie de la beauté et la complexité de notre existence, ne pensez-vous pas ? 

Lorsque vous dîtes que votre vie est plus facile que celle de ceux qui ont dû lutter pour obtenir une place dans la société, je ne suis pas d'accord avec vous. C'est différent, mais je ne pense pas que vous puissiez dire que votre vie est plus simple ou plus compliquée que celle de quelqu'un d'autre. Croyez-vous que l'on peut comparer une personne qui s'est trouvé facilement mais qui a dû se battre pour obtenir sa place avec une personne tout aussi respectable qui vit dans une société où il y a de la place pour tout le monde mais qui se cherche toujours ? Il ne faut pas comparer ce qui ne l'est pas. 

Je voudrais vous demander comment vous allez. Réellement. Je ne vous le demande pas pour faire bonne impression ou pour être polie. Je m'inquiète pour vous. Je ne sais toujours rien de ce que vous avez traversez, mais je me doute que ça n'est pas facile, et je veux être là pour vous aidez, alors je vous demande d'être sincère avec moi, comment allez-vous ? 

Pour ma part, quand je traversais des périodes difficiles, plus difficile que les autres j'entends, j'avais de petites astuces. Cela m'aidait, un peu. Ce ne sont pas des remèdes miracles, mais ça me permettait d'oublier une petites parties de mes tourments. 

Ce que j'aimais faire, c'était m'enfermer. Je me souviens que je voulais voir personne, surtout lors de mes déprimes profondes. Alors, je verrouillais la porte de ma chambre et je n'en sortais plus, ou que pour des raisons pratiques. Ensuite, la chose qui marchait le mieux pour moi, c'était de mettre de la musique. Pas forcément de la musique triste, ou joyeuse, juste ce qui me tombait sous la main. J'écoutais longuement les paroles, essayant de les comprendre, de les capter.  

Puis, après que mes larmes aies finies de couler, je me lançais dans quelque chose d'autre, c'était un peu comme une renaissance. Je pleurais, je laissais mes démons, puis, je peignais, je recommençais un nouveau chapitre de ma vie. C'est comme ça que je voyais les choses et que je les vois encore aujourd'hui.  La vie est faite de hauts et de bas, de moments de joie qui déclinent toujours pour aller vers des instants plus tristes. L'essentiel est de se rendre compte que la tristesse ne dure pas, mais qu'il faut lui laisser une place.  

Alors, comme je l'ai dis, je peignais ; et ça m'aidait. Je dessinais des choses aussi bien concrètes qu'abstraites, je me laissais juste aller. Je laissais mon crayon glisser en même temps que mes pensées divaguaient.Je me sentais libre durant ces moments, je ne pensais plus aux moqueries que je recevais, je ne pensais plus aux regards des autres sur moi, je ne pensais plus à tout ça. Il n'y avait plus que, moi, mon crayon et la feuille.

Et au final, quand j'avais finis, je regardais mon œuvre et je voyais dessus tout ce que je ressentais. Ces dessins, je les ai encore chez moi aujourd'hui, et je les comprends toujours. Bien que n'importe qui d'autre ne les comprenne pas.

Je ne vous dis pas que dessiner est le remède miracle qui vous fera vous sentir mieux, le message que je veux vous faire passer est que tout le monde a des moments de faiblesses, il faut les laisser passer et ensuite réussir à s'en sortir, à recommencer à vivre, comme après un renouveau. Comme la forêt récupère la vie après l'hiver, il faut ne faut pas rester dans son désespoir, il faut recommencer à vivre.  Il faut trouver, cette chose qui créait en vous ce renouvellement.  

Et n'oubliez pas Morgan, la tristesse n'est pas une faiblesse mais une force.  

Sylvie.

@Taquapax @m_kdhx

Morgan.e.Donde viven las historias. Descúbrelo ahora